Les diamants de Giscard, le pillage de l'Etat par les cabinets conseil de Macron : petites broutilles, grandes conséquences !
Article rédigé par Brigitte Bouzonnie
Souvenir. Au cours de ces dernières semaines, regardant Macron s’empêtrer dans la campagne électorale, j’ai beaucoup pensé à Giscard 1980. Souvenons-nous : après sept ans passés sous les ors élyséens, 1974-1980, VGE embourgeoisé eut beaucoup de mal à descendre dans l’arène politique. Je m’en souviens comme si c’était hier. De ce VGE repu de toute la gloriole officielle, incapable d’aller chercher, séduire chaque électeur avec les dents.
Affronter ses adversaires, notamment son chef de l’opposition de gauche, François Mitterrand. Celui-ci avait passé toutes les années 70 à ciseler son célèbre “Programme commun” : 1972-1981. Le nombre exact de nationalisations qu’il comptait faire, notamment une renationalisation de l’ensemble du crédit, la nationalisation de plusieurs grands groupes, soit des concessions majeures, analyse Alain Badiou dans son ouvrage : “Eloge de la Politique”, édition Café Voltaire/Flammarion, 2017, qu’on ne peut pas suspecter de “Mitterrandisme’.
Giscard n’a pas voulu affronter ses adversaires au premier tour. Trop sûr de lui. Trop arrogant. 20 ans plus tard il a concédé s’être très mal défendu, lorsque l’opinion publique hilare ne bruissait que des diamants que lui avait offert Bokassa.
Exactement comme Macron en 2022, refusant de débattre avec ses adversaires, au moins les plus importants : Mélenchon, Marine Le Pen, Valérie Pécresse et Zemmour.
1°)- Comme Giscard, Macron a refusé de combattre à la loyale ses autres adversaires :
Régis de Castelnau écrit dans son article du 8avril 2022 : “Tout sauf Macron, quoiqu’il en coûte !”, sur son blog “Vu du droit “ du 8 avril : “Ses équipes et lui qui n’ont jamais été confrontés au véritable combat électoral, ont commis l’erreur calamiteuse de refuser de descendre dans l’arène. Affichant son arrogance habituelle, Macron a fait savoir que ses concurrents n’étaient « pas dignes de lui » et que sa réélection pouvait très bien se faire par tacite reconduction.
Certes, il y eut l’organisation d’un meeting à l’Aréna de la Défense, symptôme de cette déconnexion.”(sic). La suite, on la connait : la salle à moitié pleine. Contenant à peine 25 000 personnes venues soutenir le sieur Macron dans son unique meeting de campagne. Souvent des personnes payées 10 euros, rien que pour venir, ce qui montre la “spontanéité” du Peuple français à écouter le poudré.
Puis son tissu de contre-vérités, surtout lorsque Macron ose ressortir le slogan du NPA : “Nos vies valent plus que les profits”. Oui, il eut le culot insensé, inouï, incommensurable, de nous faire croire que nos vies minuscules, microscopiques, valaient plus que les milliards placés dans les paradis fiscaux de ses amis les grands patrons du CAC40 ! Alors qu’il est responsable jusqu’au cou du ras de marée de pauvreté, qu’il a créé sciemment, en toute connaissance de cause, entre 2017 et 2022, par sa politique libérale austéritaire.
Ne vient-il pas de supprimer les parcours emploi compétence (PEC), la dernière forme de contrats aidés existant encore dans le secteur associatif, comme l’écrit le journal L’Humanité du 7 avril. On rappelle qu’il y avait 1 650 000 contrats aidés sous Jospin en 2000. Et que Macron a liquidé l’enveloppe tout au long de son quinquennat. Diminué de façon drastique l’enveloppe à plusieurs reprises. Dernièrement supprimant les PEC, il a eu tristement la peau des emplois subventionnés dans le secteur non marchand.
Plagiat honteux lorsqu’on sait qu’entre 2017 et 2022, sous Macron, le taux de profit est chaque année de 6%. Le taux d’augmentation des salaires 0%, (chiffres de Alain Badiou, à l’occasion d’un entretien avec Aude Lancelin et Thomas Piketty sur Médiapart, à l’occasion de la parution de son ouvrage : “le capital au XXIème siècle,” sur Médiapart).
Et que le taux de chômage, loin d’avoir diminué à 8% comme ose l’écrire l’INSEE sous tutelle de Bercy, n’a au contraire jamais été aussi élevé,. C’est ce que montre une étude du site ELUCID du 15 novembre 2021, avec un taux de chômage français de 23% : du jamais vu depuis Giscard !
Macron a refusé de débattre avec ses adversaire, alors qu’il était un candidat comme les autres. Ni plus ni moins. Ce faisant, il s’est tiré une balle mortelle dans la tête. Les français ont découvert sa pusillanimité. Sa trouille à combattre frontalement et à la loyale. Son score dans les sondages a commencé à chuter, et ce n’est que justice.
2°)- Comme Giscard avec ses diamants, Macron s’est empêtré dan le scandale des cabinets conseil :
Giscard fut plombé par les diamants de Centrafrique. Macron par le formidable scandale d’État des cabinets de conseil américains. Ces derniers ont pillé de façon cynique et par milliards le budget public de l’Etat (2000 milliards d’euros) jusqu’à plus soif. Faisant systématiquement doublon avec une Fonction publique elle-même rémunérée, quoique mise au rancart. Certes, les traitements ne sont pas les mêmes : 362 euros par jour pour un haut Fonctionnaire ; 2000 à 7000 euros par jour pour un conseiller de Cabinet conseil, sortant de son micro un médiocre powerpoint, déjà utilisé, copié/collé d’un autre dossier sur le même sujet. Ainsi McKinsey a dupliqué 65 fois sa politique de lutte contre le Covid à base de vaccins ARN dans 65 pays occidentaux !
Par ailleurs, sur le thème des mille premiers jours de l’enfant, le cabinet Roland Berger a empoché la somme de 425 000 €, alors même qu’elle faisait doublon avec le travail demandé à une commission d’experts bénévoles animée par Boris Cyrulnik. Sans parler des agents de la Fonction publiques en charge du dossier petite enfance.
Macron a couvert d’or les cabinets conseil pendant tout le mandat. “La belle vie dorée sur tranche, il te l’offrit sur un plateau” aurait chanté Brassens, “le Père Noël et la petite fille”. Tout comme il a gavé de milliards les employeurs, par des aides spécifiques et des exonérations de cotisations sociales ne créant aucun emploi supplémentaire.
Personne pour dire que, depuis les années 80, dans le partage de la valeur ajoutée, le facteur travail a perdu dix points au profit du facteur capital. Macron au “visage dur ressemblant à celui de Thatcher’ (sic) dit de lui Cambadélis aux auteurs (Gérard Davet/Fabrice Lhomme) du “Traitre et du néant”, édition Fayard, 2022, n’a eu de cesse de répande la misère et la mort sociale de masse dans notre beau pays, passé du sixième au trentième rang..
La découverte du scandale l’Alsthom, vente honteuse de notre beau fleuron industriel à General Electric. Le scandale Rothschild, millions gagnés par Macron chez Rothschild à l’occasion de la vente de Pfizer à Nestlé, caché dans les paradis fiscaux. Et le scandale McKinsey ont généré un sursaut populaire inespéré. Sursaut qui n’allait pas de soi, dans cette société résignée qu’est la société française 2022.
Dans un premier temps, il n’y eut que les réseaux sociaux, pour dénoncer tous ces scandales. Je me souviens d’un billet très lucide rédigé par Anne-Sophie Chazaud. J’ai également écrit un article sur le même sujet : nous nous inquiétions de l’ampleur de ces scandales. Et du silence des médias officiels. A ma grande surprise, et devant la pression des réseaux sociaux, on a vu les médias aux ordres sortir publiquement les affaires. Ainsi, Matthieu Aron et Caroline Michel-Aguirre, journalistes de l’Obs, auteur de l’ouvrage “Les Infiltrés. Comment les cabinets conseil ont pris le contrôle de l’Etat”, Allary Edition, 2022, qu’on ne pouvait pas soupçonnés de bolchevisme, ont fait de nombreux passages médias, afin d’expliquer le putch réalisé par les cabinets de consulting.
Les conséquences ne se sont pas fait attendre. Comme le montre l’analyse des sondages, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon percent. Se rapprochant avec bonheur du sortant, qui lui continue de baisser.
Et l’on se prend à rêver. Et s’il était possible, dès le premier tour, dans l’intérêt de la France, de chasser Macron et son système pourri à tout jamais ?!
Tout sauf Macron !