LES CABINETS CONSEIL ONT CONQUIS LE POUVOIR REGALIEN !
Article rédigé par Brigitte Bouzonnie le 29 mars 2022
Tout arrive ! Dans le feuilleton “ils en ont parlé” (du scandale McKinseygate), voici les humoristes de l’émission “Par Jupiter” sur France inter, cognant à leur tour contre l’invasion et l’inutilité des cabinets conseil dans l’Etat français. “Ne demandent-ils pas des milliards en échange de trois photocopies”(sic) dit l’un d’eux ?
Nous sommes bien au coeur du scandale d’Etat. Et, ce qui est nouveau depuis hier, d’un scandale d’état repris aujourd’hui par des médias aux ordres comme France Inter, l’Express, Le Monde, l‘Obs….Des sommes folles dépensées pour ces Messieurs-Dames, soit un coût démesuré pour ces fausses et mauvaises prestations : souvent des recopies de travaux sur le sujet, comme l’atteste l’ouvrage : “Les infiltrés. Comment les cabinets de conseil ont pris le contrôle de l’Etat”, rédigé par deux journalistes de l’Obs : Matthieu Aron et Caroline Michel-Aguirre, qu’on ne peut pas taxer de bolcheviques !
Le coût global de ces cabinets conseils est de 1 milliards d’euros : du jamais vu ! Car ces cabinets interviennent partout : Réforme du code du travail en 2017. Commission Attali. Future acquisition de Pfizer par Nestlé, où Macron jouait un rôle pilote. Crise sanitaire du Covid…Eliane Assassi, Rapporteuse du rapport du Sénat sur les cabinets conseils dénonce un “phénomène tentaculaire”(sic) !
Et les auteurs du livre “les infiltrés” d’ajouter : Macron est un super consultant. Alain Minc pointe le mimétisme existant entre Macron et le petit monde du consulting. Il confie aux auteurs de ce livre : “Au Ministère de l’Economie, se souvient-il, Macron les faisait déjà rêver. Macron s’habille comme eux. Il pense comme eux. Il connait leurs codes, les fondements de leur métier…”(sic) ( “les infiltrés”, op cit)..
La pensée politique macronienne ne s’embarrasse pas d’idéologies. Partage le même faux pragmatisme : entendez le refus de toute pensée critique. Le refus de la culture de l’écrit : au profit de powerpoints vagues. D’un discours sur la “méthode” érigé en “programme”’.
A l’automne 2015, devant un public conquis, macron martèle son message : “ il faut basculer dans la transformation digitale. Dématérialiser les procédures. Parier sur l’intelligence artificielle. Faciliter les financements des entreprises. Attirer les jeunes talents” (sic) (“les infiltrés”, op cit).
Ce genre de phrases commençant par “il faut” nous transporte dans un monde irréel, une rhétorique vague, où le “devoir être” est substitué au concret, au “pour de vrai” comme disent les enfants. La triste réalité actuelle, 80% des français ayant du mal à joindre les deux bouts, un taux de chômage de 23% comme l’explique une enquête du site ELUCID du 15 novembre 2021 : tout cela est renvoyé dans le déni de réalité, le refoulé, l‘impensé, au profit d’un verbiage anodin, sans importance : primat du numérique et de l’intelligence artificielle, par exemple..
On a écouté la théoricienne de choc et macroniste Amélie de Montchalin, dimanche 27 mars sur France inter : en fait de programme, elle a seulement proposé “l’unité des français” (sic) et le “travail”(sic), comme seules pistes soi-disant “novatrices” ! Nul doute que malgré toutes les graves critiques que je lui fais, en comparaison, le programme 2022 de Mélenchon, c’est du Rohmer, du Marcel Proust, au bas mot !
Pourtant le recours aux cabinets conseil est une véritable addiction pour Macron. A l’automne 2016, Macron démissionne du Gouvernement Hollande. Part à la conquête de l’Elysée, entouré d’une brochette de consultants appartenant aux cabinets les plus prestigieux : de McKinsey à Boston Consulting Group.
La formation “En Marche” affirme sans rire que ces consultants ont travaillé “gratuitement”. Rien de moins sûr. Lorsqu’on sait qu’un junior consultant exige 2000 euros par jours, 7000 pour les plus expérimentés : on évalue la débauche financière prise sur nos propres deniers publics par le médiocre candidat Macron. Le même qui baissait la tête, façon bonnet d’âne, lors du premier débat avec les autres candidats en 2017. En présence d’un Mélenchon mille fois plus créatif que lui !
Mais ce n’est pas un cas isolé. Un tweet de Marc Tapage montre une vidéo de Virginie Jordon, députée au Parlement européen (voir vidéo ci-dessus déjà vu par 85 000 personnes). Elle dit : “Mes chers amis, D’après “Le Monde”, McKinsey a facturé 2700 euros par jour par consultant de Macron, lors de la campagne vaccinale du Covid de 2021. Pour mémoire, un haut fonctionnaire A+ coûte 362 euros par jour à l’Etat.
A Bruxelles, les consultants McKinsey ont le moral. La députée montre un mince rapport de 34 pages intitulé : “Intelligence artificielle : applications industrielles critiques”. McKinsey s’est fait rémunérer 1 million cet opuscule, soit 30 000 euros chaque page !”(sic).
Dans un tweet du 28 mars 2022, l’ex-bâtonnier Régis de Castelnau écrit : “le patron de la république bananière s’agace. Pour le #McKinseyMacronGate, j’ai noté pas moins de 5 infractions pénales probables. Fraude fiscale, Concussion, Délit de favoritisme, faux témoignages et bien sûr Corruption”(sic).
Coucou le PNF.”
De son côté, Claude Revel, énarque, fait partie des premiers à alerter sur le sujet. Dans son ouvrage “La France, un pays sous influences ?” (Vuibert, 2012), elle dénonce l'emprise croissante des cabinets de conseil sur la décision politique. Dix ans plus tard, cette pratique est devenue hélas prépondérante. Une commission d'enquête du Sénat décrit, le 17 mars dernier, ce recours "devenu un réflexe". En 2021, les dépenses de conseil extérieur des ministères ont atteint 893,9 millions d'euros, plus du double de 2018, quand elles atteignaient déjà 379,1 millions d'euros.
Depuis son poste de Déléguée interministérielle à l'intelligence économique, de 2012 à 2015, puis à la Cour des comptes, de 2015 à 2019, Claude Revel a vu de près McKinsey et les autres s'imposer peu à peu dans tous les lieux de pouvoir.
La pratique des cabinets conseil est hautement condamnable sur le plan pénal, générant de nombreuses et graves infractions relevées ci-dessus. Elle est surtout hautement condamnable sur le plan politique. Et au regard de notre morale Républicaine. En effet, elle consiste à donner en secret, à l’insu des français, tout le pouvoir régalien à des sociétés de consulting américaines. Des sommes folles au titre de notre budget public : un milliard d’euros en échange de quelques powerpoints. A mettre au rancart la vraie intelligence de la Fonction publique française, de fait, congédiée au profit de ces imposteurs.
Mais ce n’est pas fini : après le McKinseygate, voici le Rothschildgate : l’existence d’un compte secret détenu par Macron dévoilé par le journal “L’Humanité” du 29 mars ! Naturellement, on en reparle très vite !