1)-Pourquoi un torchon comme Le Monde a-t-il sorti l'affaire ?
Première question : l'affaire Benalla tétanise Macron. Suscite des réactions d'une extrême violence, des "une" et ouvertures de JT indignées : ce qui, dans un champ médiatique, hier encore, vendu corps et âme à l'Elysée : où chacun allait chercher craintivement ses "éléments de langage", prêterait plutôt à rire. Voir des torchons comme "Le Monde" et BFM WC (pour reprendre le mot de notre ami Serge Cerceletti), appelant vulgairement Macron par son nom de famille, lui qui était traité jusque là mieux que Louis XIV...?!
Pourquoi les courtisans du premier rang de Macron choisissent-ils tout à coup de tabasser idéologiquement parlant leur idole préférée ? Le Monde, c'est ce truc imprimé qui a inventé la censure des réseaux sociaux et du web critique (decodex), par exemple, l'excellent blog de Jacques Sapir classé parmi les "informations douteuses"(sic) et les "fake news", qu'il ne fallait absolument pas lire, car "totalement inexact"(sic).
Alors, pourquoi une journalisme du Monde, choisit-elle tout à coup de faire du journalisme critique, anti Macron, comme le pratiquent depuis des années Ariane, Domi, ou modestement moi, dans un journalisme underground, totalement assumé, mais aussi sincèrement anti pouvoir en place ? Ces mêmes journalistes officiels disant que l'on faisait de la merde (cf Libération qui m'a durement taclée à propos d'une phrase attribuée à Philippe, qui était en réalité le résumé (disant la même chose) de la rédaction des Inroks) ??
Pourquoi un journal comme Médiapart, pointe-t-il soudain "la part d'ombre de Macron"(sic), se rangeant de fait avec les anti Macron les plus violents : lui qui n'a eu de cesse de m'envoyer les trolls de Plénel salir, esquinter mes articles critiques du petit banquier depuis le début, agissant toujours avec une grande violence ? "Lancêtre", un troll "célèbre" de Plénel me reprochant de "n'être rien, de ne pas être une journaliste professionnelle possédant une carte de presse" (sic) ???
Le tremblement de terre médiatique autour de l'affaire Benalla n'arrive pas comme un coup de tonnerre dans un ciel serein. Dans un article du 6 juillet intitulé "Vente du macronisme à la criée : 2,50 euros", on écrivait déjà que les journaux préparaient l'après Macron : par exemple, diffusion sur Canal + de la vidéo de la fête de la musique sur le perron de l'Elysée, ou les "danseurs" invitaient délicatement : "à la Vodka, au Jack, faut que ça baise ! "(sic).
2)-Une indignation des médias surjouée, surfaite :
Depuis le début, la critique du tabassage des deux jeunes étudiants par Benalla est très ambiguë. Que reproche-t-on exactement à Benalla ? D'avoir tabassé deux étudiants sans défense place de la Contrescarpe ? Pas du tout. On lui reproche juste d'avoir usurpé des fonctions de flics qu'il n'avait pas. Mais à supposer qu'il ait eu le titre, les coups ignobles portés sur les deux jeunes passaient comme une lettre à la poste. Nous ne sommes pas dans le registre classique de la défense de la morale des droits de l'homme. Mais dans celle, plus corporatiste, d'un homme "se comportant comme un policier". Ruffin, le grand intellectuel devant l'éternel que l'on sait, va même jusqu'à dire que "ô non jamais, la Police de droit commun n'aurait agi de façon aussi vile"(sic). Ce qui montre son ignorance extrême du grand oeuvre des flics de Pasqua et Pandreau (mort de Malik Oussekine). Et surtout, dernièrement, de la mort à bout portant d'Aboubakar, 22 ans, abattu par un CRS au Breil, quartier nord de Nantes. Sur le décès du jeune nantais, nous avions rédigé un article sur Facebook, insistant sur l'indifférence de Jupiter en plastique, Philippe, et le champ politico médiatique. Article qui n'avait eu aucun succès. De la même façon, les articles de Nantes revoltée, des Jeunes Communistes du 44 sont tombés dans l'indifférence générale.
Pourtant et comme nous le rappelons alors, il ne s'agissait pas d'un cas isolé. Mathieu Degouste, auteur de l'ouvrage "La domination policière", édition La fabrique, 2012, montre une Police boostée par la loi lui conférant les pleins pouvoirs, maintenait l'ordre social en usant de la violence la plus brutale. Jusque là, elle frappait, elle humiliant, frappait les classes dominées, les plus pauvres. Maintenant elle les tue : 10 à 15 morts chaque année, souvent dans des commissariats comme le décès de Koume et de Caye.
Pire encore, Lesley J Wood a rédigé un livre "Mater la meute, la militarisation de la gestion policière des manifestants", édition Lux, 2015, ou il pointe le maintien de l'ordre de plus en plus violent de la Police américaine. Supplantant le droit de manifester. La Police mène une véritable GUERRE DE BASSE INTENSITE CONTRE LES MANIFESTANTS PACIFIQUES : utilisation du gaz poivre, taser, barrières anti emeutes, arrestations massives qui ont suivi les manifs anti G20 de Toronto en 2010, 2013 aux États Unis, d'Occupy 2011, Seattle en 1999. LE CAPITALISME SECURITAIRE MATE LES CLASSES MOYENNES, PROMUES NOUVELLE "CLASSE DANGEREUSE". Mais de cela, dans les commentaires : il n'est jamais question...
Reprenons les faits. Le soir du 1er mai, et comme le rappelle excellemment Christophe Saulière, des photos du tabassage place de la Contrescarpe ont été postées sur Facebook. Et n'ont suscité qu'une indifférence polie. Il faut dire aussi, pour notre défense, que nous avions été gavés de violence tout au long du 1er mai : Mac Do devant la gare d'Austerlitz saccage par de faux "casseurs", Martinez en personne se plaignant du gazage de familles avec enfants venues défiler pacifiquement pour célébrer la fête du 1er mai. Aujourd'hui, c'est tout le contraire : depuis 3 jours, Facebook est à feu et à sang, comme je ne l'ai pas connu souvent depuis que j'écris, c'est à dire 2009. TOUS LES JOURNAUX EN PARLENT, y compris Sud-Ouest et la Dordogne libre. Le monde entier est au courant.(...) C'est aussi une situation énorme. L'un (Nixon) enregistrait les opposants dans son bureau, celui-ci (Macron) s'organise une milice personnelle.
3)-Le silence assourdissant de Macron.
Depuis le début, Macron s'enferme dans le silence. Tous les téléphones des conseillers de l'Elysée sont sur messagerie. Ce silence assourdissant rappelle les périodes de crise extrême de l'exécutif. En mai 1968, Jean Ferniot, journaliste politique du Figaro se rend à l'Elysée. Il est 18 heures. Il veut dire à l'appariteur : "je suis Jean Ferniot, journaliste du Figaro, etc.), mais l'appariteur lui coupe la parole, et lui dit : "entrez donc mon bon Monsieur : il est 18 heures, et vous êtes la première personne à venir à l'Elysee de la journée ! "(sic). On a l'impression de vivre une vacance du pouvoir de même échelle.Mais ce n'est pas tout : pourquoi n'a-t-il pas empêché la publication de l'article du Monde ? Pourquoi son entourage était-il "soulagé" que cette affaire sorte, alors qu'ils avaient tous les moyens de l'empêcher de sortir ??? Cette situation me rappelle la publication du livre : "un Président ne devrait pas dire cela", qui a empêché Hollande de se représenter aux Présidentielles. Pourquoi Hollande a-t-il laisse publier ce brûlot contre lui ???
Et si toute cette affaire n'était qu'un coup monté de l'oligarchie pour se débarrasser de Macron, comme on s’est débarrassé de Giscard après l'affaire des diamants de Bokkassa ???!!!