L'ELECTION PRESIDENTIELLE EST UNE PROCEDURE IRRATIONNELLE !
Article rédigé le 22 mars 2017 par Brigitte Bouzonnie
1°)-Brigitte Bouzonnie : Je reposte un billet Médiapart rédigé le 22 mars 2017, soit en pleine campagne présidentielle, qui a vu l'arrivée par fraudes de Macron. Je cite à plusieurs reprises Alain Badiou, dont les réflexions seules m'ont permises de rédiger cet article honnête.
2°)-Article du 22 mars 2017 : Aujourd'hui, je m'appuie sur le formidable livre d'Alain Badiou rédigé en 2009 : "De quoi Sarkosy est-il le nom ?", Circonstances 4, édition Lignes. Certainement ce que j'ai lu de plus lucide, de plus lumineux, pour parler de la désorientation idéologique majeure, active à la tête de l'Etat, et dont souffre par ruissellement le Peuple français, depuis les années 2000 : l'amenant à donner son lâche consentement (son vote) à des Chirac, Sarkosy, Hollande. Voilà ce qu'écrit Badiou :
"le rôle des affects collectifs ne peut être apprécié indépendamment des "appareils idéologiques d'Etat chers à Althusser (partis, médias). Et qui sont DES PUISSANCES DE DERAISON ET D'IGNORANCE TOUT A FAIT SPECTACULAIRES. Leur fonction est justement de propager les affects dominants. Ils n'ont pas été pour rien en 2002, pour la "psychose Le Pen", qui, après que le vieux pétainiste, quoique cheval fourbu tiré d'écuries en ruine, a passé le premier tour (JM Le Pen au second tour après le 21 avril 2002, Jospin éliminé), jeta les masses de jeunes lycéens épouvantés et de raisonnables intellectuels dans les bras d'un Chirac qui, n'étant pas lui-même, en ce qui concerne la vigueur politique, de toute première fraicheur" (sic, fin du topo).
C'est clair : avec l'injonction du vote utile, les médias 2017 veulent nous refaire le coup de 2002, un Chirac élu à 80%, notamment par de nombreuses voix de gauche terrorisées, catastrophées par le candidat FN. Totalement imperméables à la logique élémentaire.
Lorsque A. Badiou raconte que des jeunes et de moins jeunes se sont follement jetés dans les bras d'un Chirac, il capte parfaitement l'air du temps qui régnait alors à Paris. Que l'on me permette d'évoquer quelques souvenirs personnels : les gens m'arrêtaient dans la rue pour me demander pour qui j'avais voté. Mon coiffeur m'engueulait, parce que je lui avouai n'avoir voter pour personne, dès le premier tour. La doctoresse se prenait la tête entre les mains, pour ne pas avoir anticipé le "danger Le Pen"(sic).
Pour parler comme Emmanuel Todd, c'était un "flash autoritaire", le dessaisissement consenti de tout raisonnement minimal, l'enrôlement total dans un "désir maitre", pour reprendre l'analyse de Frédéric Lordon à partir de Spinoza dans : "Capitalisme, désir et servitude", édition La fabrique, septembre 2010.
Aujourd'hui, ce sont les mêmes mécanismes grossiers de tromperie majeure du Peuple, qui pétaradent à plein régime dans les télés officielles. La télévision a atteint des niveaux de déraison extraordinaires.
Ainsi, alors que 10 millions de spectateurs ont vu Mélenchon dominer d'une tête le débat de lundi, un Macron bafouillant comme un élève pris en faute, un quart d'heure avant la fin du débat, on nous sort un sondage proclamant Macron vainqueur du débat pour 29% des sondés. Tandis que Mélenchon n'était déclaré vainqueur que pour 20% des sondés. Mais ce n'est pas tout : tout au long de la journée de mardi, les médias inéquitables (BFM, LCI) réussirent le tour de force de "commenter" le débat sans jamais citer le nom de "Mélenchon" !
C'est donc ce qu'ils veulent nous refaire avec Marine Le Pen (MLP). Pour que MLP fasse peur, effraie le bon populo, on a ressorti deux ou trois affaires judiciaires, de vieilles casseroles oubliées par l'intéressée elle même. Mais il est vrai que, durant des années, on a tellement dédiabolisé MLP. Un journal comme "Le Monde" a promu Marine Princesse de sang. Elle fut glamourisée, amincie : passée du 54 au 36. Notabilisée. On ne compte plus les "une", afin de lui construire une succes story, elel dont le professeur de droit disait qu’elle faisait des fautes à chaque lettre : qu'il fallait bien user de tous les artifices pour la faire basculer à nouveau dans le camp de l’horreur et des parias politiques. L'aligner côte à côte avec Fillon, pourtant libéral de choc, coopté par Nicole Notat, alors Responsable du Siècle en 2002, victime du même sort.
C'est risqué. Marine, à force de faire les couvertures, les télés, on la connait mieux que sa voisine de palier. Son échoppe à Montretout. Sa chambre de bonne à Hénin-Beaumont, où elle signe des autographes. Difficile dans ces conditions d'inspirer la peur aux gens. La faire basculer dans la folie de la déraison, le but poursuivi depuis le début.
Rien à voir avec son sulfureux père, chanté par Thierry Le luron sur l'air de la chanson de Serge Lama "Souvenir, attention, danger": chanson qui évoque Vichy et la pratique de la gégène du père en Algérie. Les chansons anti-Marine Le Pen, on peut les compter sur les doigts de la main de Django Reynart, et encore...!
Le scenario est clair : on tape sur le Peuple pendant 5 ans. On le fait basculer massivement dans le chômage et la pauvreté. Et, quand il a la possibilité de voter pour un autre projet politique, une autre vie, on lui ordonne de "voter utile", de façon A CE QU IL EN REPRENNE POUR 5 ANS DE LARMES...!"