Le sommet de l'Otan, ces 29-30 juin 2022 à Madrid, est déjà "historique" !
Article rédigé par Vincent Verschoore, lu sur le mur VK de mon camarade Philippe Meens, que je remercie
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Le sommet de l'Otan, ces 29-30 juin à Madrid, est déjà "historique" au sens où il devrait, pour les atlantistes, marquer une nouvelle ère de domination idéologique plaçant clairement la Russie et la Chine dans le camp du Mal opposé au nôtre, le camp du Bien.
Le conflit en Ukraine sert évidemment de justification pour ceci, les manœuvres faites par l'Otan depuis 2008 pour attirer la Russie dans le merdier ukrainien étant bien sûr passées sous silence. Un conflit qui vise à affaiblir la Russie et l'UE en raison des coûts directs et indirects (notamment prix de l'énergie nourrissant une forte inflation), paralysant le continent dans une guerre longue et meurtrière (pour l'instant, surtout pour les ukrainiens), laissant le champ libre aux USA pour confronter son vrai ennemi, la Chine.
Une guerre qui arrange bien les USA qui nous vendent armes et GNL à prix d'or, et qui maintient le dollar à un niveau élevé, mais la récession qui pointe son nez là-bas pourrait "fatiguer" l'opinion publique qui, globalement, se fiche complètement de l'Ukraine.
Au sein de l'Otan, derrière la façade et les propos belliqueux du domestique US qu'est Boris Johnson, derrière la haine russophobe qui calcine les neurones des Polonais, des Baltes et quelques autres, c'est la panique car la réalité est que la Russie est en train d'éliminer, jour après jour, l'ensemble du contingent militaire ukrainien (certains parlent de 1 000 morts par jour), malgré les livraisons d'armes qui ne font que faire durer les choses sans permettre d'infléchir la dynamique opérationnelle.
Non seulement la supériorité militaire russe est évidente, mais la propagande du camp du Bien est contredite par des dizaines de reportages de gens sur place (dans le Donbass) qui témoignent des exactions ukrainiennes. En haut de l'échelle ukrainienne, il semble y avoir un conflit entre les chefs militaires, qui veulent se replier et négocier plutôt que continuer à perdre des hommes pour rien, et la bande à Zelensky+Otan+UE qui veut "défendre la démocratie jusqu'au dernier ukrainien" afin de rentrer de plein pied, et l'arme à l'œil, dans l'UE et dans l'Otan, seule compensation au remodelage des frontières ukrainiennes par la force russe.
Je ne dis pas que c'est bien, mais la force est ce que le camp du Bien utilise face à ses ennemis, réels ou imaginaires, depuis plus de vingt ans, donc c'est un peu tard pour en faire un cas moral. Fallait y penser avant.
Les demandes d'adhésions de la Suède et de la Finlande, mettant fin à un équilibre géopolitique datant de la guerre froide, ne changent rien sur le fond mais renforcent cette dynamique atlantiste pour un nouveau Mur Est-Ouest qui serait, cette fois-ci, construit et surveillé par le camp du Bien.
La faillite des sanctions contre la Russie, et notamment le retour de boomerang envers l'UE où l'Allemagne, entre autres, commence à s'inquiéter sérieusement pour son industrie liée, de longue date, à la fourniture d'énergie depuis la Russie, ainsi que la fin proche de la résistance ukrainienne au Donbass et sur l'axe Sud reliant la Crimée à l'enclave de Transnistrie, se combinent à la réalisation que l'Otan risque de perdre son pari d'une destruction économique et politique de la Russie.
Une défaite qui pourrait liguer contre lui une bonne partie de l'opinion publique européenne, qui commence à se rendre compte à quel point elle se fait manipuler par la corruption et la propagande atlantiste.
Il va donc falloir trouver quelque chose pour renouveler l'anxiété - donc la malléabilité - des Européens pour, encore, leur imposer n'importe quoi. Les sujets de manquent pas, et ces raclures-là ne manquent ni d'imagination ni de moyens. Pour notre bien, of course."
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