Le programme de la NUPES est un manteau d’Arlequin superficiel, séduisant et menteur !
Article rédigé par Brigitte Bouzonnie.
“Colombine,
Ne m’abandonne pas. Ne te laisse pas séduire par les couleurs chimiques, et superficielles d’Arlequin. Ce sont des couleurs toxiques, malodorantes, et qui s’écaillent. Mais moi aussi j’ai mes couleurs. Seulement, ce sont des couleurs vraies et profondes (…) La couleur que je fais réjouis l’oeil, mais en outre elle est épaisse, substantielle, elle sent bon, elle est chaude, elle nourrit.
Je t’aime, je t’attends”(sic)
Pierrot, boulanger
Michel Tournier : “Pierrot ou les secrets de la nuit”
Les militants de la NUPES sont très fiers de leur programme 2022. A juste titre. C’est le seul programme un peu structuré, étayé de la campagne législative 2022. Officiellement, il est sans rival, puisque le programme du Rassemblement « Pouvoir au Peuple”, susceptible de le concurrencer avec succès sur le plan idéologique, ne figure pas avec les candidats officiels.
Mais si on le lit de façon un peu sérieuse, le programme de la NUPES se révèle être un manteau d’Arlequin, rempli de paroles chatoyantes. Un tissu séduisant, superficiel et menteur. Lorsqu’on le lit, on pense à la chanson sur musique de boite de nuit, maxi deux accords, de Michel Berger pour France Gall : “Superficiel et léger”.
1°)-Le programme de la NUPES est à la fois européiste, voire eurobéat, tout en réclamant la souveraineté populaire !
En 2021, soit en dehors de toute campagne électorale, Gilles AMR a rédigé une longue étude stimulante sur les incohérences logiques d’un tel programme : à la fois européiste, voire eurobéat, tout en réclamant sans complexe la souveraineté populaire. Or, la mise en oeuvre sérieuse de la souveraineté populaire suppose obligatoirement le retour à la souveraineté nationale, et donc la sortie de la zone euro en plan A, comme le propose clairement notre programme du Rassemblement “Pouvoir au Peuple”. Ce que ne propose pas le programme de la NUPES.
L’introduction du chapitre 4 dit : “Notre indépendance d’action et la souveraineté de nos décisions ne doivent plus être abandonnées aux obsessions idéologiques de la Commission européenne ni à la superbe du gouvernement allemand et de ses alliés ! ». Mais, à supposer que la Commission européenne cesse d’avoir des obsessions idéologiques et que le gouvernement allemand soit modeste, cela signifie que la construction européenne, avec ses scandaleuses délocalisations d’activités, -le secteur industriel français bradé au profit du secteur industriel lettonien à bas prix de main d’oeuvre-, nous va parfaitement.
Première incohérence : donc, on le voit : le programme de la NUPES réclame le maintien de l’Europe fédérale ET le retour à la souveraineté populaire, ce qui est inconciliable, logiquement parlant. Mais, la logique du programme de la NUPES n’est pas une logique cartésienne. Avec lui, un + un ne font pas deux. La logique du programme de la NUPES, c’est de faire du ramasse électeurs : des électeurs PS européistes aux électeurs souverainistes de gauche.
Mais ce n’est pas tout : le programme de la NUPES ne prend pas la mesure de l’importance de la dictature européenne, qui s’est construite secrètement, à l’insu de l’avis des peuples français, allemands, etc..
2°)- Le programme de la NUPES propose de créer un million d’emplois, tout en restant dans la communauté européenne des 28, détruisant l’emploi !
Le programme de la NUPES présenté à la presse jeudi 19 mai comprend 650 mesures. N’en jetez plus ! Mais leur lecture montre des propositions extrêmement floues et sommaires.
Ainsi, il est dit que la NUPES va créer un million d’emplois, lorsqu’elle sera au pouvoir. Emploi public ou emploi privé ? On ne sait pas. Comment ? On ne sait pas. Comment croire sérieusement à la capacité d’un pays comme la France à main d’oeuvre “chère” de créer un million d’emplois supplémentaires, tout en restant au sein de l’union européenne, c’est à dire en concurrence frontale et quotidienne avec des pays comme la Lettonie versant des salaires de 300 euros par mois ?! Et alors que depuis 1974, la France a hélas perdu 2,5 millions d’emploi industriels, du fait de sa seule présence au sein de l’Union européenne ?
Cette proposition sur l’emploi, c’est du pur attrape couillon !
De plus, je vous recommande la lecture de l’ouvrage rédigé par François Roth intitulé : “Robert Schuman, du lorrain des frontières au père de l’Europe”, édition Fayard, 2008. Ce livre est une hagiographie de Schuman, mais, involontairement, on apprend beaucoup de choses sur le sieur Schuman. Roth montre ainsi comment les Etats-Unis, à travers Dean Acheson, Ministre des Affaires étrangères américain, ont “mandaté” dès 1948 Schuman pour construire une Europe fédérale. Et que celui-ci prenait sa mission (contre rémunération ?) très au sérieux !
a)-Jean Monnet, autre espion à la solde des Etats-Unis, rédige un texte qui est la future déclaration du 9 mai 1950 prônant une Europe fédérale. Ce document est transmis au Président du Conseil, Georges Bidault, MRP, qui le stoppe immédiatement. Et au Ministre des affaires étrangères Robert Schuman, qui l’accepte d’emblée. Le 9 mai 1950, à 18 heures, devant un parterre vide de journalistes, les radios et les photographes ne s’étaient pas déplacés, Schuman lit cette célèbre déclaration, où il propose, d’entrée de jeu, de placer l’ensemble de la production d’acier franco-allemande dans les mains d’une haute autorité, ouverte à tous les pays qui voudraient bien s’y associer.
La proposition fut bien accueillie à Washington et à Bonn. Très froidement en Grande Bretagne.
Comme écrit Roth qu’on ne peut pas suspecter d’anti Schumanisme : “deux objectifs politiques étaient au coeur de la démarche de Robert Schuman : C’ETAIT UN PROJET SUPRA NATIONAL, c’était aussi un projet pour la paix” (sic).
b°)-Par ailleurs, quelques temps avant de mourir, l’ex-chancelier Helmuth Kohl racontait les larmes aux yeux comment l’Europe avait été imposée au peuple allemand qui, majoritairement n’en voulait pas. Et combien il regrettait cette forfaiture.
c°)-Dans le même sens, Jacques Sapir a rédigé la préface d’un ouvrage collectif intitulé : “La grande dissimulation”. Il montre comment, et de façon sournoise, l’Europe supra nationale s’est construite dans le dos des peuples de l’UE, qui en étaient restés à l’Europe des nations voulue par le Général de Gaulle. Je me souviens : on nous disait qu’il n’y aurait jamais rien après l’Europe des nations. C’était la fin de l’Histoire… !
Le projet de corseter les états nations de la vieille Europe était donc au programme depuis au moins 1949. Sur volonté des américains. Réalisé partiellement avec la Déclaration du 9 mai 1949. C’est grave : l’union Européenne est une dictature depuis cette époque. De cela, il n’est jamais question dans le programme de la NUPES.
Inversement, le programme de la NUPES fait de l’Union Européenne supranationale un récit pour lectrices de Fantomette. Gentillet. Inoffensif. Tout ce que l’UE n’est pas.
Colombine/française, français,
Ne m’abandonne pas. Ne te laisse pas séduire par les couleurs superficielles et menteuses d’Arlequin/Programme 2022 de la FI. Ce sont des couleurs chatoyantes, trompeuses, qui reconstruisent le réel. Nous aussi, notre programme du Rassemblement “Pouvoir au Peuple” a des couleurs. Seulement, ce sont des couleurs vraies et profondes. La couleur que je fais réjouis l’oeil, mais en outre elle est vraie, substantielle, elle sent bon, elle est chaude, elle nourrit.
Je t’aime, je t’attends”(sic)
Pierrot, boulanger
2°)-20 Minutes avec AFP, du 19 mai : Législatives 2022 : La Nupes dévoile son programme partagé de gouvernement
(PRESQUE) ENTENTE La Nupes a présenté jeudi un « programme partagé de gouvernement » comptant 650 mesures et quelques divergences
La Nupes, la nouvelle alliance de la gauche en vue des législatives, a présenté jeudi un « programme partagé de gouvernement » comptant 650 mesures et quelques divergences, qui subsistent notamment sur le nucléaire ou l’Europe.
Les partenaires de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), qui réunit LFI, EELV, PS, PCF et Générations, sont arrivés ensemble à la conférence de presse pour montrer la belle entente qui règne depuis qu’ils ont conclu le 7 mai cette union historique de la gauche, en vue d’obtenir la majorité aux législatives.
Smic à 1.500 euros net, retraite à 60 ans
Pas de « fusion idéologique » dans ce programme, a affirmé d’emblée Jean-Luc Mélenchon, qui espère devenir le prochain Premier ministre en cas de victoire.
« Nous ne pouvions pas, dans le délai qui était le nôtre, et après un si long moment d’absence de débat, nous accorder sur tout », a-t-il expliqué, mais la volonté était de « faire mieux que quelques mesures, qui auraient réduit notre union à un pur cartel électoral ».
Au total le programme compte 650 mesures. On y retrouve le Smic à 1.500 euros net, la retraite à 60 ans, une conférence sociale sur les salaires, le blocage des prix, l’instauration de la VIe République et du référendum d’initiative citoyenne, ou la création d’un million d’emplois grâce à l’investissement dans la bifurcation écologique.
La Nupes veut aussi rétablir l’ISF avec un volet climatique, investir massivement sur les énergies renouvelables, recruter et valoriser 100.000 soignants pour l’hôpital public ou abroger la loi contre le séparatisme.
Des mesures « en nuance »
Au final, 33 mesures sont « en nuance », a-t-il expliqué, une façon de dire qu’elles font encore l’objet de divergences entre les partenaires. Ces désaccords seront arbitrés « par le parlement », où chaque partenaire pourra défendre ses positions. Cela concerne par exemple l’Europe, l’Otan, le nucléaire, mais aussi la chasse ou les nationalisations.
Concernant l’Otan, dont Jean-Luc Mélenchon veut sortir, « je vois bien que le point de vue qui est le mien n’est pas partagé aujourd’hui », a expliqué le tribun insoumis. « Je m’en voudrais de faire un coup de force (…) parce que ça empêcherait l’Union de se faire ».
Sur l’Europe, le texte acte que les signataires sont « prêts à ne pas respecter des règles européennes – désobéir pour les uns, déroger transitoirement pour les autres – quand elles sont en contradiction avec l’application » du programme.
Sur le nucléaire, les communistes sont opposés à une sortie de l’atome. « Ça ne nous empêche pas d’être d’accord sur les grands sujets » et « si demain nous avons chacun des groupes à l’Assemblée, nous continuerons à défendre nos convictions », a dit leur représentant Ian Brossat.
Comme celui des autres parti