Le pouvoir arrogant des députés néobourgeois de la FI !
Article rédigé par Brigitte Bouzonnie en 2017, mis à jour en août 2022
Brigitte Bouzonnie : en prévision des AMFIS organisés cette semaine par la France Insoumise, invitant notamment le bolchevik Clément Beaune à leurs débats, je reposte un article rédigé en 2017, mis à jour.
Le pouvoir arrogant des néobourgeois sans scrupules, parlementaires LFI existants ou aspirant à l'être est le fait de 200 personnes tout au plus. Pourtant, ils règnent en maîtres sur les militants de base de la FI, traités comme de la mie de pain. Comme le montre le triste programme de ces AMFIS d'été à Marseille. Ils prévoient les "conférences" des deux grandes "intellectuelles" du moment : Mouffe et Autain : qui, sous couvert de "modernité", "post politique", "post Histoire et post lutte des classes", ne sont en réalité qu'un retour à des vieilleries idéologiques réactionnaires tout à fait identifiables : le révisionnisme, et le rapprochement avec Macron. Le rejet brutal de la démarche social-démocrate de gauche, qui a pu être suivie entre 2008 et 2017.
Les députés de la FI se réfèrent à la supposée “excellence” du “capitalo- parlementarisme”, pour reprendre la formule du philosophe Alain Badiou : c’est à dire un capitalisme adossé à un parlementarisme, ne faisant pas de vagues. Devenu leur unique horizon indépassable.
Les députés de la FI ont clairement mis au rancart la pensée politique critique, boussole du PG/FDG, depuis sa création à Asnières en novembre 2008, soucieuse de casser le système bourgeois parlementaire triomphant.
La Direction actuelle de la FI, qu'est-ce que c'est au mieux ? 200 femmes et hommes défendant de façon forcenée leur saucisson présent (député français) ou à venir (député européen). Voyant de façon forcenée leur "poste" comme la seule façon de faire de la politique.
Ainsi, interrogé ce matin sur BFMTV, Quatennens décline le médiocre discours politicien de service. Le gros topo qui tâche : "nous n'avons pas peur d'un débat démocratique"(sic), "Nous avons posé un diagnostic"(sic). "Nous avons besoin d'un parlementarisme fort"(sic). Plus intrépide, tu meurs ! Comme aurait dit ma mère : “ça ne vous tourne pas la tête”. De son côté, Corbière est fou de joie "de retrouver ses copains de LERME/Renaissance", ce qui montre son alignement, obéissance craintive à une gauche normalisée/normalisante, totalement inoffensive pour Macron.
Ce cri de joie vaut tous les aveux que les élus de la FI ne feront jamais. Tout est dit sur l'absence totale de projet antisystème porté par la Direction actuelle de la FI. Et par la grande championne de l'esbrouffe intellectuelle, Chantal Mouffe : dont les fumisteries prétentieuses, ampoulées, reviennent, ni plus ni moins, à de la pure COLLABORATION DE CLASSE avec le petit poudré. Mais aussi avec la troïka de Bruxelles. Mouffe et les petits marquis propres sur eux du site "Le vent se lève" participent de l'idéologie dominante bourgeoise. Quitte, pour la frime, à voler un certain vocabulaire gramscien de façade comme le mot "guerre de position". Naturellement, il s’agit d’une fake guerre sans aucune lutte des classes, ce qui vide le concept gramscien de tout contenu.
De façon pompeuse, on parle de TRIANGULATION, un mot savant pour parler de "capitulation". Comme écrit JLM en 2006 à propos de Blair et de la "post politique" : "le but n'est plus de proposer un projet alternatif global. Les tenants de la "post-gauche" cherchent sans cesse à savoir ce qui plaît le plus ou ce qui marche le mieux dans la tête des gens."(cf son excellent livre d’entretiens que je recommande :"En quête de gauche", édition Balland, 2006). C'est exactement la même situation aujourd'hui avec les élus/responsables LFI : En clair, on met tout programme à la poubelle, au profit de la question racialiste : “les noirs mieux que les blancs”. “La repentance”. La pseudo “question immigrée”. Comme écrit très bien le situationniste Guy Debord, la supposée question immigrée n’existe pas. Elle supposerait une culture française forte et autonome. Fort malheureusement, au cours de ces cinquante dernières années, celle-ci a disparu, au profit de l’américanisation de notre société.
dAu total, la seule chose qui importe, c’est d’avoir un maximum de "postes", c'est à dire un maximum de saucissons pour ces Messieurs-Dames de la Direction de la FI. Le dernier débat parlementaire de l’été 2022 a montré la terrible vacuité idéologiques des députés de la FI. Et je ne dis rien de la Clémence Guetté qui a eu le toupet infernal de sortir en plein hémicycle, un bout de mon article sur la pauvreté de masse sévissant hélas dans notre supposé beau pays.
En clair, le PG/FI est passé du statut de mouvement ANTI SYSTEME à celui de mouvement ATTRAPE TOUT, sur le modèle du vieux et triste parti solferinien. Les élus de la FI (Panot, Quatennens, Bompard, Girard, Amard, gendre de JLM, hier encore véritable chef officieux du PG. Chaïbi, ex-militante de base du NPA. Aymeric Caron, Rousseau, Garrido, Chikirou, Corbière et consorts) sont les nouveaux bourgeois sans scrupules, confisquant les destinées de la France insoumise soumise à leurs grossiers appétits. Comme disait excellemment Lénine : “les opportunistes du mouvement ouvrier sont les meilleurs alliés de la Bourgeoisie. En s'adressant directement au Peuple, par leurs contorsions idéologiques, ils permettent à la Classe dominante de garder le pouvoir”(sic)..
Et Mélenchon d'ajouter dans le livre "En quête de gauche", dont je vous recommande encore une fois la lecture, tant tout ce qu’il écrit en 2006 s’est vérifié en 2022 : "Cette triangulation a toujours eu des effets dévastateurs pour la gauche. Elle en sort DETRUITE dans la perception qu'en ont les électeurs qui ne la reconnaissent plus"(sic).
Rien de plus juste. Une chose est de frimer aux AMFis devant des auditoire captifs, obligés d'écouter ad nauseam les sottises de Clément Beaune et de Garrido. Une autre est de construire un grand parti de masse préoccupé d'abord par la lutte contre le chômage. Quand on se souvient qu’en 2017, ces élus bourgeois n'ont même pas cherché à sauver la peau de notre code du travail vieux de plus de 100 ans, estimant en bons traitres, que “macron avait le point”(sic)… !
Cette révolte de salon, de TOP 50, exonère de parler des vrais problèmes : le Peuple qui souffre, faute d'emploi et de revenu suffisant : 80% des français qui ont du mal à joindre les deux bouts. La jeunesse sans emploi et sans étude en colère. Les retraités sans argent, ponctionnés par la hausse de la CSG, et dont les pensions ne suvient pas le coût de alavie. Le personnel soignant sans effectif minimum, 2 aide soignantes obligées souvent de s’occuper de 80 malades. Les cheminots privés de statut. Les salariés sans code du travail. Les chômeurs, allocataires du RSA obligés d'aller cet été aux Restos du Coeur, qui affichent hélas un record d'affluence. Face au primat de la question sociale, l'ampleur du chômage (6 millions de chomeurs) et de la pauvreté (15 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté selon nos calculs), la direction de la FI, triste imposture, pratique le déni de réalité.
A nous de créer du neuf. Jeter par dessus bord le système mondialiste occidental et la pensée de Prisunic qui l’accompagne. Réinventer l'esprit de scission, le goût de la Révolte. Rejoignez le nouveau Rassemblement Pouvoir au Peuple crée en juin 2019, rassemblant des militants de la FI dégoûtés de Mélenchon et de ses potes. Des membres du Pôle pour une Renaissance du Communisme Français (PRCF). Du Comité National Souverain pour la Justice sociale (CNSJS) avec Jacque Cotta, ex journaliste de France Télévision. Du PARDEM comme JM Marseille. Du M’pep avec Philippe Meens.
Profitons de ce que le moment mondialiste est terminé, pour faire émerger notre programme politique rédigé par Philippe Meens, Dominique Kern et moi. Nous prévoyons notamment la rédaction d’une nouvelle Constitution aux rond-points des Gilets Jaunes, esquisse d’un double pouvoir, qui à terme gouvernera seul le pays. Et un emploi correctement rémunéré pour chacune, chacun, qu’on se le dise !
Comme on disait dans les années 70 :
ON A RAISON DE SE REVOLTER !