De l'avis des spécialistes, nous avons vécu "LA PLUS GROSSE MOBILISATION DE CES TRENTE DERNIERES ANNEES", (cf article de Médiapart)."Le mouvement social anti-Khomri IRA JUSQU'AU BOUT"(sic) écrit notre ami Dominique Kern. "L'action revendicative va continuer"(re-sic) ajoute Jean-Pierre Combe. "Le Peuple refuse de baisser la tête, de se soumettre" (re-re-sic) renchérit Michel Etievent, auteur d'ouvrages sur Ambroise Croizat.
De son côté, "le gouvernement est aux abois" (sic) analyse un communiqué de la CGT. Et Igor Zamichaël de conclure : "on assiste à une fuite en avant autoritaire : après le 49-3, Valls remet en cause le droit de manifester. Le pari de l'essoufflement de la mobilisation a échoué" (re-sic).
En clair, d'une part, des Classes populaires et une fraction de la Classe moyenne TRES DETERMINEES, qui iront jusqu'au bout. CONCLUANT UNE NOUVELLE ALLIANCE POPULAIRE impensable hier encore.
Nouvelle alliance radicalement opposée à la situation prévalant entre 1980 et 2010. Une petite-bourgeoisie ayant fait alliance avec la classe dominante, contre les classes populaires, au service de l’immobilisme social. Afin qu’il ne se passe jamais rien dans notre beau pays. Notre société transmuée en “belle au bois dormant”, pour reprendre l’analyse d’Emmanuel Todd.
De leur côté, les intellectuels passent du côté de l'oligarchie : plébiscitant le conservatisme et l'ordre établi. On le sait : les "intellectuels" des années libérales (1980-2010) se sont rangés frileusement, peureusement du côté du Pouvoir et des inégalités sociales monstrueuses : qui ont bondi d'un écart de 1 à 20 (années 60) à 1 à 400 en 2010.
En revanche aujourd'hui, et en s'appuyant sur les concepts d'Alain Badiou, on peut qualifier la mobilisation de mardi "d'EVENEMENT HISTORIQUE" (sic) : autrement dit la rencontre dans la rue de GENS QUI N'AVAIENT PAS L"HABITUDE DE SE VOIR, SE BATTRE ENSEMBLE : salaries des raffineries, cheminots, dockers, marins. Mais aussi intermittents, lycéens, étudiants, jeunes précaires, chômeurs, salariées de Carrefour... : tous les secteurs de l'industrie, des services et de la Fonction publique étaient représentés dans le cortège de mardi. Le nouveau paysage social, c'est donc cette RESISTANCE UNIFIEE TRES ACTIVE LUTTANT POUR SON EMANCIPATION, cette large solidarité interprofessionnelle, qui ne va pas de soi, qui s'impose dans les champs politique et social, comme la nouvelle réalité incontournable du moment..
CRISTALISANT UN VERITABLE RENVERSEMENT D'ALLIANCES. Surtout, évitant au mouvement anti-Khomri de sombrer dans le corporatisme, le sectoriel, l'action localisée, l'absence de vision d'ensemble, qui ont été malheureusement le quotidien de nos luttes, au cours de ces 40 dernières années..
Présence aussi dans la manif parisienne de sans nom, de sans grade en colère. Autant d'interventions vécues comme une bouffée d'air pur. Une balafre dans la boue du mensonge médiatique, de la désinformation massive : transmuant l'écoute des chaines du pouvoir (BFM, LCI, I-TV) en long calvaire, voire masochisme inutile...
Le gouvernement n'a plus que la Police et les médias à son service. Le zèle imbécile des uns à gazer, lancer des grenades offensives sur les manifestants pacifiques. La hargne inextinguible des autres : les médias ne sachant quoi imaginer pour torpiller notre mouvement social : par exemple, j'écoutais hier Ruth El Krief, chienne de garde du système libéral, "engueulant" quasiment le responsable de la CGT, comme un gamin pris les doigts dans le peau de confiture...!
Comme disait Gramsci : "la crise, c'est quand ceux d'en bas n'en veulent plus. Et que ceux d'en haut n'en peuvent plus"(sic). Nul doute qu'il pensait à la mobilisation anti-Khomri du Printemps 2016...!
Ou bien :
La crise c'est quand ceux d'en bas n'en peuvent plus et que ceux d'en haut en veulent encore plus.