Le libéralisme s'attaque au psychisme des individus pour assoir sa domination
Article rédigé par Brigitte Bouzonnie le 3 novembre 2012
LE LIBERALISME S'ATTAQUE AU PSYCHISME DES INDIVIDUS POUR ASSOIR SA DOMINATION;
SANS PARVENIR A EGALER JAMAIS LE REGIME NATIONAL- SOCIALISTE DANS SA VIOLENCE, SA BRUTALITE, la sommes de souffrances et de larmes versées par les peuples européens, pendant la seconde guerre mondiale, la société libérale a partie liée, un cousinage à la fois vague et réel, fait systématiquement penser, par les ressorts qu'elle utilise, le même pouvoir mafieux des banksters produisant le même anti-humanisme puant, la violence du fort contre le faible, la même dégradation du psychisme des individus, à cette monstruosité appelée le nazisme.
Il y a longtemps que j'ai envie d'écrire cet article. Que je le retourne dans la tête. Longtemps que je pense, intuitivement, que le libéralisme, toutes proportions gardées bien sûr, a quelque chose à voir avec la domination nazie. Un jour, sur LCI, j'écoutais Claude LANZMANN raconter ses amours avec Simone de BEAUVOIR. Je mouillais 50 mouchoirs, devant cette histoire propre à satisfaire la midinette qui sommeille en moi. A 2 minutes de la fin de l'émission, le journaliste interroge Claude LANZMANN sur Nicolas SARKOSY, la société qu'il impose. Changement de ton radical. L'auteur du film "Shoah" rentre dans une colère terrible, contre ( je cite) " la brutalité, la violence inouie, l'inhumanité" du sarkosysme. Nous avions les mêmes images dans la tête, les mêmes arrière pensées. Il utilisait le même vocabulaire, que celui employé, lorsqu'il explique, comment les nazis à AUCHWITZ, aidaient galamment les femmes à descendre des wagons plombés, un quart d'heure avant l'épisode de la chambre à gaz.
Sur la shoah, outre le talent immense d'un Claude LANZMANN, un autre livre s'impose : "Histoire de la GESTAPO" de Jacques DELARUE, éditions Fayard, 1962. Ce livre, traduit en 17 langues a été sans cesse réédité depuis : encore dernièrement en éditions de poche, en février 2012. Il faut savoir que Jacques DELARUE est un ancien commissaire de police, qui parle de HIMMLER ou de HEYDRICH, de collègue à collègue. Si la GESTAPO est devenue le "modèle" pour nous de la police, les enfants qui jouent au policier, jouent à être HIMMLER, l'auteur nous explique comment la GESTAPO, en outrepassant toutes les polices existantes, en s'attribuant des pouvoirs illimités, une complexité inégalée, a atteint un point de "perfection" dans l'efficacité et dans l'horreur. C'est un très grand livre. Très fort, dont les portraits des nazis vous restent pour toujours dans la rétine. Je le mets très haut dans mon Panthéon personnel : à côté de livre de Primo LEVY, " "Si c'est un homme" ( éditions Pocket).
A) -Que nous dit Jacques DELARUE sur le régime National -Socialiste ?
1°)-"L'être humain est un fauve. En période normale, ses instincts mauvais demeurent à l'arrière plan, jugulés par les conventions, les habitudes, les lois, les critères de la civilisation. Mais que vienne un régime, qui non seulement libère ses impulsions terribles, mais en fassent des "vertus", alors, du fond des temps, le mufle de la bête réapparait sous le masque fragile du civilisé".
2°)- Le monde nazi, c'est l'empire de la force totale, sans aucune retenue, c'est un monde composée de maitres et d'esclaves, et où la douceur, la bonté, la pitié, le respect du droit, le gout de la liberté ne sont plus vertus, mais crimes inexpiables."
3°)-Ce qui est arrivé à l'Allemagne (dégringolade morale, en raison du mouchardage et de la loi du silence généralisée) aurait pu arriver à n'importe quelle nation. Si l'on soumet un peuple à un régime alterné de propagande obsédante, de terreur, de militarisation totale, de délation, de surveillance, si l'on inculque à une jeunesse les principes délirants du nazisme, si l'on glorifie les criminels, si l'on prive un Peuple de toute une morale et qu'on le persuade qu'il est un peuple élu, la race des seigneurs, le résultat final ne peut être différent. Quel peuple aurait résisté, quel peuple résisterait demain à un pareil régime ?"
B)-Le libéralisme s 'attaque aussi au psychisme des individus, produisant de l'inhumanité, pour assoir sa domination :
Le libéralisme est un totalitarisme. Naturellement, il serait hasardeux, illusoire, de vouloir comparer les deux systèmes terme à terme. D'affirmer, à tort, que les violences commises par les deux régimes sont identiques, sauf à tomber dans l'exagération, l'outrance, le parti pris, consistant à mettre sur le même plan deux sociétés profondément différentes. Il n'en demeure pas moins que les deux régimes, pour assoir leur domination, n'ont pas hésité à s'attaquer au psychisme des individus, pour le dégrader, le lobotomiser. Quoique très différentes, les deux idéologies sont empreintes du même anti humanisme puant, où chaque être est de la mie de pain. De simples vivants sans âme, sans affect ( au sens où l'entendait SPINOZA, comme nous l'explique Frédéric LORDON), où la douceur, la sensibilité, la pitié, le respect de l'autre n'ont plus droit de cité. Où le "sentiment d'exister" ( cf François FLAHAUT), la confiance en soi ont disparu pour le plus grand nombre.
Le chômeur perd beaucoup plus que son emploi. Il perd le sentiment d'"être avec", soit une modification, une mutilation très importante de son psychisme. Il perd sa confiance en soi, autre construit social très proche de l'aspiration à "être avec". Car la confiance en soi est ce qui fait qu'on se sent assuré d'aller vers les autres. Donc, pas de confiance en soi, pas de relation à autrui. C'est elle qui crée les conditions de possibilité de cette relation à autrui. La confiance en soi perdue, on se recroqueville chez soi, on s'y terre, perdant tout à la fois, toute possibilité d"'être avec" et d"'être soi".
Jeunes sortant de prison. Chômeurs de longue durée totalisant trois ans d'inscription à Pôle emploi, voire beaucoup plus. Décrocheurs du système scolaire ou universitaire. Bénéficiaires d'un des 12 minima sociaux, dont le RSA. Femmes abandonnées ar leur compagnon, qui restent cloitrées très elle avec leurs enfants, plutôt que de rechercher un emploi. Jeunes qui dorment dans le RER, en plein après midi, parce qu'ils n'ont rien d'autre à faire. Clodos. Salariés virés de PSA, ELECTROLUX, PETROPLUS, ARCELOR, LEJABY, FREECASTLE, DOUX... Chômeurs "branchés, " sexys", "lookés" (sic)" de la dernière affiche de publicité de BENETTON. Travailleurs pauvres du nord de la France, gagnant 450 euros par mois, et dont les conditions de vie sont très proches de celles de chômeurs. Chômeurs âgés de plus de 50 ans, ne retrouvant pas un emploi, entretien d'embauche après entretien d'embauche. Travailleurs handicapés....Nous sommes toutes et tous des êtres humains au psychisme profondément modifié par les périodes de chômage, non travail, dérèglement psychique voulu, afin d'assoir son pouvoir, par cette dictature molle qui s'appelle le libéralisme !!! Comme écrit si brillamment mon ami Hervé ( SCHULZ), "je me réduis à un point perdu naviguant dans l'espace. Mon corps se désintègre indépendamment de ma volonté. Je les vois, mes enveloppes charnelles, mess veines, mes os, se déplier comme des voiles, flotter, puis disparaitre, me laissant seul avec ma géométrie anéantie".
La pauvreté est un terminus. Une fin de partie. Tout le monde descend. Le dernier lien social, qui nous reliait à la société est rompu. Dans l'exclusion la plus sombre, dans le dérèglement psychique, on y glisse, on y trébuche, on y tombe. Et, poignée de miraculés mis à part, on n'en sort plus... EMPLOI ! EMPLOI ! EMPLOI ! Au nom des femmes et des hommes aujourd'hui au fond du trou et de la misère. Au nom des femmes et des hommes, dont l'équilibre psychique est détruit, et qui portent sur leur visage, les stigmates de leurs peines et de leur souffrances...
regardez aujourd'hui , effacez ce putain de passé et vivez aujourd'hui .. vous devez tirer une leçon du passé maudit