LE GRAND RETOUR DES REVENDICATIONS SALARIALES !
Article rédigé par Brigitte Bouzonnie le 16 octobre 2022
"UNE” DU JDD : "EMMANUEL MARCON : la panne d'autorité !
- Grèves : le conflit des carburants s'est enlisé malgré ses promesses.
- Assemblée : Couacs et rivalités se multiplient au sein de la majorité.
- Critiques : Wauquier dénonce "un accablant défaut de vision politique" (sic)!
Visiblement, ça chauffe pour macron. Notamment sur la question du nombre de grèves salariales, nombre toujours croissant, grèves toujours victorieuses.
Dans un grand article intitulé : "Le grand retour des revendications salariales", Emmanuelle Souffi, au nom du JDD, rappelle l'état du rapport de forces : l'ambiance est électrique. Si la grève a cessé chez EXXO-EXXONMOBIL, elle se poursuit chez TOTAL sur cinq sites. La CGT réclame une augmentation de +10%. La direction propose 7. Le rapport de forces doit se poursuivre au moins jusqu'à la journée du 18 octobre.
"On est sur une dynamique positive. On souhaite une grève reconductible chaque jour. On peut se réunir avec la Direction et conclure en 24 heures" déclare le délégué de Sud-Rail, Fabien Villedieu, sur France Info le 16 octobre. Un délégué, visiblement acheté, qui reprend, pile poil, les “éléments de langage” de macron, tel qu'on peut les lire dans Le Canard enchainé de cette semaine, page 2.
En effet, de son côté, macron est d'accord pour que Total verse des augmentations de salaires plus substantielles, dixit Le Canard. Un ministre de la macronie ajoute même : "c'est compliqué de la part de TOTAL avec les bénéfices engrangés, de ne rien faire sur les salaires"(sic). "En début de week end (10 octobre), macron demande à Elisabeth Borne d'appeler Pouyanné, pour le convaincre de lâcher un peu de flouze" (sic), dixit toujours le Canard Enchainé.
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Car les raffineries ne sont pas les seules à être en grève. On trouve aussi : Stellantis, Groupama, Armor Meca, Renault Trucks, Carrefour...(info JDD). Ces grèves sont souvent payantes. Ainsi, à l'entreprise Arc-en-ciel, les salariés ont obtenu un treizième mois et une prime de panier, toujours selon une info du JDD. Chez Groupama, un quart du personnel a cessé le travail fin septembre. Du jamais vu depuis dix ans, déclare la déléguée CFTC. A Wordline, l'intersyndicale demande +250 euros par mois. La direction oppose 40 euros.
La revendication salariale se réveille, et c'est normal. Pendant la période 1960-1979, les salaires ont augmenté majestueusement en moyenne de +2,25% par an. Ensuite, ils ont tristement stagné avec +1% par an pendant la période 1980-2021. Soit une grosse perte du pouvoir d'achat pour les salariés depuis presque 40 ans.
Au cours de cette même période, et dans le partage de la valeur ajoutée, le facteur travail a perdu 10 points au profit du facteur Capital. Mais ces chiffres simples, jamais on ne les entend ! On préfère disserter de la gifle de Quatennens, tellement plus "importante" pour nos politiques et analystes de choc de la société française.
Le blocage est rendu inévitable, car il n'existe aucune obligation légale d'augmenter les salaires, crédo libéral oblige. Sauf à remettre en route la célèbre "échelle mobile" : indexation des salaires sur les prix, supprimée par le moche mitterrand en 1983. Et le plus incroyable, c'est que macron y pense, du moins de façon temporaire, histoire de calmer le jeu, et de pouvoir légalement intervenir, dans un jeu, où le Président s'est exclu de lui-même, à compter de 1983 !
La revendication salariale se réveille, et c'est normal, dans une société française, dont la culture revendicative a longtemps structuré la vie quotidienne. "POMPIDOU, DES SOUS", clamaient les manifestants à la fin des années 60. Au point même que Pompidou en faisait état à la télévision. Disant qu'il n'avait pas de potion magique comme Astérix. Mais ce n'était pas vrai. Dans les années 60, il existait une "échelle mobile", et donc une obligation légale faite à l'employeur d'augmenter les salaires plus haut que le niveau de l'inflation.
De la même façon, le 5 décembre 2019, dans la journée de mobilisation contre la réforme des retraites voulue par Macron, qui a vu 2 millions de personnes dans la rue, on a pu lire ce slogan : "ON VEUT DES RONDS, PAS DES POINTS !"
Voilà pourquoi le programme duRassemblement Pouvoir au Peuple demande en urgence le retour de l'échelle mobile, non pas à titre temporaire, mais de façon pérenne !
Comme on disait dans les années 70 :
ON A RAISON DE SE REVOLTER !