Le grand mensonge officiel consiste à euphémiser grandement le mot "pauvreté", réduite à une "gène occasionnelle", une simple "précarité"
Article rédigé par Brigitte Bouzonnie le 9 janvier 2014
POUR FAIRE DANS LE GRAND MENSONGE NATIONAL, LE MAQUILLAGE GROSSIER DE LA REALITE SOCIALE, DES FLOTS DE PAUVRETE CONTENUS DANS DES TERMES FLOUS ET DOUCATRES de "gène temporaire", "flirter avec la pauvreté", " bénéficiaire de minima social", dont on (La DREES) cache soigneusement le chiffre qui explose : autant de vocables creux, profondément menteurs, qui, en bon français lucide, clair, cristallin de franchise, signifient que, loin de nous éclairer, on l'a dans l'os encore et encore !!! Donc, pour participer à cette belle entreprise de cécité collective, il faut les crânes d'oeuf de l'INSEE, hors de tout soupçon, qui portent leur "technicité", leur "objectivité", leur "modernité" en sautoir !!! Pas des princes de la causette, de beaux parleurs, des Fabrice LUCCHINI à la tchatche immense, inépuisable, la soif de parler inextinguible : mais de petits fonctionnaires ternouilles, médiocres, à la parole hésitante : comme le responsable de l'enquête de l'INSEE aboutissant à 8 millions de pauvres en 2008, intervenu à la télévision l'année dernière, pour présenter son enquête : dont on a pu dire combien elle minorait gravement, sciemment, en toute connaissance de cause, le ras de marée de pauvreté qui recouvre aujourd'hui le pays !!! Plus insipide, plus quelconque, plus transparent, tu meurs !!!
2)-Pour reprendre la terminologie officielle, les gens auraient un "problème de pouvoir d'achat". Ou encore "les questions de pouvoir d'achat arrivent, avec l'emploi, parmi les préoccupations numéro 1 des français". "Question de pouvoir d achat", "problème de pouvoir d'achat", rien de plus vague, pouvant signifier tout et n'importe quoi ! Ce que j'entends par "problème de pouvoir d'achat", c'est que les gens ont TROP de billets de banques : et ne savent plus où les caser : dans leur matelas, leur cafetière, leur chaussette, est-ce que je sais ??? C'est pourtant simple, mille fois plus clair, de dire que les gens MANQUENT d'argent. Mais la franchise n'est pas la spécialité de l'INSEE et des média non équitables. Pourtant les chiffres sont là, même si l'idéologie dominante les recouvre du manteau de l'oubli :
1)-80% des français gagnent moins de deux fois le SMIC. J'ai entendu Olivier BESANCENOT le dire un jour à la télé : et il avait mille fois raison, c'est le rôle d'un leader de la gauche radicale de le dire : car les gens sentent que l'on parle d'eux à travers ce chiffre !
2°)- 80% des français ont du mal à boucler leurs fins de mois selon une enquête de SUD OUEST du 2 mai 2010. C'est le cas de toutes les catégories sociales, à l'exception des cadres supérieurs.
3°)- 21% des français sont dans le rouge bancaire systématiquement : là, on n'est plus dans la gène temporaire de la dernière semaine du mois : nous obligeant à manger des pâtes achetées à Leader Price. Mais cela signifie qu'il y a 21% de français qui ne s'en sortent pas, point barre !!!
4°)- Les riches sont plus riches et les pauvres plus pauvres : j'emprunte ces chiffres à un article de Denis CLERC, publié sur le site d'ALTERNATIVES ECONOMIQUES le 6 septembre 2012 : " En 2002, le cinquième le plus pauvre de la société percevait 9,3% du niveau de vie total. Il en perçoit désormais 8,7%, soit 0,6 point en moins, ce qui représente environ 6 milliards de moins. Inversement , le cinquième le plus riche, qui gagnait 37,7% du revenu total, gagne désormais 39%, soit +1,3 points de plus. Soit un gain supplémentaire de 12 milliards. Et, malheureusement, les privations entrainées par l'adoption du pacte budgétaire européen vont rendre ces chiffres caducs, pour des inégalités sociales encore plus grandes !!!
3)-Mais il y a plus : les vols de nourriture explosent dans les super marchés, comme le montre un dossier du PARISIEN. Comme le montre aussi un article de RUE 89 du 24 septembre 2012, intitulé " salariés mais précaires, on vole pour boucler nos fins de mois". Avec le témoignage de PAULINE : " je m'appelle Pauline, j'ai 25 ans et je vis à Paris. J'ai un diplôme BAC+5 en communication, mais la précarité du marché du travail est telle que depuis maintenant deux ans, je suis hôtesse d'accueil pour subvenir à mes besoins, et rembourser le prêt que j'ai contracté, pour financer ma couteuse école privée. Je suis correctement payée : un peu moins de 1000 euros par mois pour six heures de travail par jour. Je vis encore chez ma mère. Elle explique qu'elle vole nourriture et vêtements pour s'en sortir." Mais ce serait une erreur de croire que ce phénomène ne touche que les salariés précaires. Les syndicats de chômeurs savent très bien que les chômeurs volent dans les supermarchés, pour nourrir leurs enfants. Nul doute que les bénéficiaires de minima sociaux, avec un RSA à 475 euros par mois "fauchent" à leur tour...Et puis, il y a des clodos plein les rues. Y compris dans des quartiers encore un peu préservés. Des mendiants, un dans chaque rame de métro. Et des gens, qui, directement sur le trottoir, vous "tapent" d'une pièce de monnaie.
4°)-Mais ce n'est pas tout. J'ai recherché les derniers chiffres du nombre de bénéficiaires de minima sociaux et d'allocataires du RSA communiqués par la DREES, Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques du Ministère des Affaires Sociales. Les chiffres sont anciens, mais je n'ai rien trouvé de plus récent. Fin 2009, on comptait 3,5 millions d'allocataires de minima sociaux, toutes catégories confondues ( on compte 11 minima sociaux dont le RSA, l'API, l'ASS, l'AAH ......). Soit +6,2% de plus qu'en 2008. Ce chiffre doit être rapprochée de l'année 2009, année "noire" de l'emploi avec 600 000 destructions de postes. fin 2010, chiffre le plus récent, on compte 3,6 millions de bénéficiaires de minima sociaux, soit une augmentation de +2,5% par rapport à 2009. Aujourd'hui, soit deux ans plus tard, et sous réserve de lire la prochaine enquête, qui ne paraitra pas avant mars 2013, rien que pour connaitre le chiffre des bénéficiaires de minima sociaux de 2011, (toujours ce même décalage de deux ans méthodologiquement inexplicable), avec l'augmentation ininterrompue des chiffres du chômage depuis le mois de juin 2011, soit 16 mois consécutifs, on peut penser que la barre des 4 millions de bénéficiaires de minima sociaux est largement franchie...Les chiffres des allocataires du RSA à la fin du mois de juin 2011 ( soit un chiffre partiel, un peu plus récent), montrent qu'il y a 2 023 000 allocataires, contre 1 478 000 en juin 2009. Soit +545 000 de plus, c'est à dire +36,8% !!! Pour mémoire, on rappelle qu'il y avait 1 000 000 de bénéficiaires de 'allocation du RMI, soit un volume deux fois moins important que le nombre d'allocataires du RSA !!!
Alors, je dirais, dans le sillage de Victor HUGO : "eh bien, Messieurs, je dis que ce sont là des choses qui ne doivent pas être : je dis que la société doit dépenser toute sa force, toute sa sollicitude, toute son intelligence, toute sa volonté, pour que de telles choses ne soient pas. (...)Je voudrais que cette Assemblée n'eut qu'une seule âme pour marcher à ce grand but, à ce but magnifique, à ce but sublime : l'abolition de la misère !"
EMPLOI ! EMPLOI ! REVENU D' EXISTENCE POUR CEUX QUI NE PEUVENT PAS TRAVAILLER ! Au nom de la justice sociale voulue par les Révolutionnaires, qui ont fait la République, le 21 septembre 1792 ! Au nom des femmes et des hommes abandonnés de tous, sur lesquels on jette un manteau de mensonges pour ne pas les regarder en face..