Le grand cycle libéral, apparu dans les années 80, est en situation de mort cérébrale !
Article rédigé le 18 mars 2022 par Brigitte Bouzonnie
La grande énergie capitaliste, apparue dans les années 80 avec Reagan, Thatcher, Mitterrand (et Yves Montand) en France, agonise dans l'indifférence. Les grossiers appétits de profits pour le profit, donnant lieu chaque année à un taux de profit de 6%, ne peuvent plus s'assouvir. Idem pour le règne de la concurrence libre et non faussée. Le primat de la loi du plus fort, abattoir des plus faibles est momentanément suspendu.
Idem pour le primat de la libre concurrence, quand les salaires n'augmentent presque pas, au cours de ces 40 dernières années (voir étude de T. Piketty).
Les bourses des grandes capitales dévissent sévèrement.
L'activité est complètement au ralenti pour cause de coronavirus et de confinement des Peuples français, italiens, belges, allemands, espagnols, etc. Confinement dont nous approuvons bien sûr le principe.
On n'ose imaginer le nombre de destructions d'emplois pour l'année 2020, forcément une année noire de référence : pire que l'année 2009 et ses 600 000 destructions d'emplois.
On n'est pas la seule à développer cette analyse. Comme écrit avec lucidité Simon Badiou : "MACRON A ACTE LA MORT D UN CERTAIN CAPITALlSME : perso, je pense que c'est sous la pression des grands décideurs, qui se disent que le jour où il n'y a plus d'état, ils seront en première ligne, ce qu'ils ne veulent pas" (sic).
Ainsi, BFM annonce ce matin, que l'état n'exclut pas de NATIONALISER de grandes entreprises comme Air France. Et s'inquiète de la survie des PME. Terminée la libre initiative, l'ETAT REGULATEUR (tant des entreprises que des salariés) SIGNE SON GRAND RETOUR ! Ainsi, Bruno Le Maire annonce "un PLAN DE RELANCE de 48 milliards destinés aux entreprises et aux salariés". (sic).
Inutile d'ironiser, de me dire que le Président encostardisé est un freluquet, mauvais acteur de sous-préfecture. Comme disait Sartre, ce qui compte, ce ne sont pas ses "mots", sa rhétorique de Prisunic, mais ses "ACTES".
Et nous ne sommes qu'au début. Le retour du keynésianisme, c'est ce que j'écrivais samedi dernier dans un article qui a suscite l'incrédulité : "Le retour de notre sorcière keynésienne mal aimée". Il est évident que Macron n'a pas le choix. Il est sur un rail automatique rooseveltien, et qu'il n'en sortira plus. D'ores et déjà, il a acté un plan de relance de 48 milliards pour les patrons et les salariés, contre 20 milliards pour le plan Devedjian de relance de 2009. Tout comme Trump et son plan de relance de 50 milliards de dollars, Merkel, les dirigeants italiens, espagnols, etc. On assiste à un virage économique majeur, aussi important que le tournant libéral des années 80...!
Répétons-le : nous vivons la fin d'un monde. "Il est foutu et je n'ai plus qu'a le refaire, un peu plus souriant", chantait Maxime Le Forestier dans les années 70. A nous au Rassemblement "Le Peuple d'abord" de demander, comme mesures de première urgence, le retour des frontières et un protectionnisme solidaire, la nationalisation des banques, des grands groupes industriels et commerciaux. La sortie unilatérale de la zone euro en plan A, le droit redonné à la Banque de France de battre monnaie, un plan de relance keynésien de 500 milliards, de nature à créer des centaines de milliers d'emplois, la création de 2 millions d'emplois dans le secteur associatif. Le retour de l’échelle mobile. Un grand plan de rattrapage salarial, afin de combler le retard pris par les salaires depuis les années 80. Le retour de l’échelle mobile pour tous les salariés….