Le grand cycle capitaliste libéral est en voie de mort cérébrale !
Article rédigé par Brigitte Bouzonnie
Nous vivons la fin d’un règne. Celui du célèbre “enrichissez-vous” de Guizot. La règle, il faudrait dire la férule organisant notre triste quotidien depuis 40 ans :
-Taux de profit annuel : 6%
-Taux de croissance moyen : 1%
-Taux d’augmentation des salaires : 0%
(chiffres donnés par Alain Badiou)
On le sait : en quarante ans, la part de la valeur ajoutée revenant aux salaires et revenus du travail a diminué de 10 points. Pourtant, personne ne moufte, parmi les dirigeants de la France insoumise, préférant parler d’écologie bobo et de racialisme à la Obono.
Le partage des richesses est devenu de plus en plus inégalitaire. L’argent n’a eu de cesse de se concentrer vers les plus riches. L’écart des revenus est passé d’un rapport de 1 à 30 dans les années 60 à un rapport de 1 à 400 dans les années 2010 (chiffres Martine Orange).
“10% des plus riches possèdent 86% des richesses mondiales” analyse Alain Badiou dans son ouvrage : “Notre mal vient de plus loin. Penser les tueries du 13 novembre”, édition Fayard, 2016).
La volonté de puissance de l’argent-roi, qui encage, cadenasse nos existences , -frêles esquisses sur une mer démontée-, s’essouffle, patine, cherche de l’oxygène. Comme écrit Dominique Kern : “il n’y aura plus jamais de croissance mondiale un peu conséquente : c’est fini”(sic).
Ainsi à titre d’illustration, en 2020, le PIB français a reculé de 8,3%. La France a subi 1 548 plans sociaux. 600 000 destructions d’emplois, alors que 180 000 jeunes débarquent chaque année sur le marché du travail (chiffre Matthieu Plane, de l’OFCE). Un million de chômeurs supplémentaires. La croissance intensive, telle qu’on l’a connue dans les années 60, ne reviendra plus jamais. Le grand cycle capitaliste libéral, apparu dans les années 80, agonise sur le bord du chemin. Mais de cela, aucun média, aucun homme politique ne parle, comme d’un sujet sans importance.
L’emploi, parlons-en : le chômage est à 6,717 millions, toutes catégories confondues (ABCDE), selon la DARES , dans son étude : “Les demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi au premier trimestre 2021, DARES indicateurs, avril 2021, n°14.
Si on isole les catégories A (nombre de chômeurs sans petit boulot), B (nombre de chômeurs ayant un petit boulot), et D (nombre de chômeurs en formation ou en contrat aidé) : ce chiffre a été quasiment multiplié par deux depuis la crise des subprimes de 2008, 2,61 millions en 2008, 4,62 millions en avril 2021.
Et encore, on n’ose imaginer les chiffres du chômage de 2022, au terme de trois confinements successifs.
Macron traine le boulet du chômage comme jamais. Boulet camouflé par une nouvelle présentation fallacieuse des chiffres du chômage une fois par trimestre, au lieu d’une fois par mois comme auparavant. Mais l’occultation médiatique de la courbe du chômage n’empêche pas les faits têtus d’exister. Dans sa famille, ses relations, chacune, chacun a un parent, une amie au chômage. Certes, les médias aux ordre peuvent continuer à occulter gravement ce phénomène. Nous imposer leur tourbillon de mensonges, faits divers 24 heures sur 24 : ils n’empêcheront pas le drame, les larmes de celui qui perd son emploi pérenne pour toujours. Car chacun sait aujourd’hui, qu’un salarié qui perd son emploi en CDI, sauf miracle, ne le retrouvera jamais.
Les catégories populaires ne sont pas les seules touchées par le chômage. Comme explique l’économiste Philippe Béchade, -il parle des Etats-Unis, mais son raisonnement vaut hélas pour la France : “pour faire monter le cours de l’action en Bourse, on licencie, y compris dans les entreprises faisant des bénéfices. l’argent passe des classes moyennes (qui ne le sont plus), aux actionnaires gavés, surpayés, qui n’ont que faire de tout cet argent. Résultat : une explosion sans précédent de la pauvreté aux Etats-Unis. Et des ultra riches qui passent la moitié de l’année en dehors des USA, tellement la vie y est devenue infernale, y compris pour les plus riches d’entre eux” (sic).
Les classes moyennes, alliées jusque là alliées à l’oligarchie, dans un projet d’immobilisme social, une société française devenue “une belle au bois dormant”, pour reprendre l’expression d’Emmanuel Todd, (cf Atlantico du 1er juillet 2016), s’effondrent à leur tour.
Voilà pourquoi il faut sortir coûte que coûte du système libéral. Initier un grand plan keynésien de relance économique, sur le modèle de ce qu’a fait Donald Trump aux Etats-Unis au mois de décembre 2020. C’est ce que propose notre programme Rassemblement “Pouvoir au Peuple”(1), ainsi que la création de 2 millions d’emplois durables dans le secteur associatif.
1°)-Le Rassemblement "le Peuple d'abord" regroupe le PRCF, le PARDEM, le CNSJS, Les Insoumis Démocrates, Les Franchement Insoumis, le courant interne/externe à la FI : "Rupture, Pouvoir aux insoumis". Il a pour porte-parole soit Jacques Généreux ou Jacques Sapir ou Jacques Cotta.
Notre programme en 32 points vise à offrir une vie décente et heureuse pour chacun. Il se décline en thèmes essentiels ; International, Constitution, Economie. Social. Médecine..