Le capitalisme mondialisé touche à sa fin. Pourra-t-il se reconvertir en capitalisme keynésien national comme la Chine ou la Russie ? Rien de moins sûr !
Programme Pouvoir au Peuple. Introduction, 3ème partie rédigée par Brigitte Bouzonnie, été 2023, à partir de l'article de Thierry Meyssan : "Le système économique touche à sa fin” du 19 octobre 2021
1°)-Thierry Meyssan : Le système économique du capitalisme mondialisé occidental touche à sa fin. C’est ce qu’écrit Thierry Meyssan, dans un article intitulé : “Le système économique touche à sa fin” du 19 octobre 2021 pour le site Réseau Voltaire, mais sans jamais prononcer le mot '“capitalisme”.
Voilà ce qu’il écrit : “Produire ne permet plus de vivre en Occident, tandis que la Chine est devenu “l’atelier du monde”, première puissance économique mondiale. Seuls les détenteurs de capitaux font de l’argent et beaucoup d’argent. Le système est sur le point de s’effondrer.
1-1°)-La crise de 1929 :
Le système capitaliste aurait du mourir, suite à la crise de 1929. Mais à la surprise générale, il a survécu. Nous nous approchons d’un moment analogue. La production ne rapporte plus. Seule la finance fait de l’argent. Partout en Occident, nous voyons le niveau de vie des gens baisser, tandis que le patrimoine de quelques rares individus atteint des sommets. Le système menace de s’effondrer et de ne pas se relever.
Lorsque survint la crise de 1929 aux Etats-Unis (EU), la totalité des élites occidentales fut persuadée que la poule aux oeufs d’or était morte. Qu’il fallait immédiatement trouver un nouveau système, faute de quoi, l’humanité périrait de faim et de famine. Les peuples se révoltaient : la police tirait à balles réelles sur les foules en colère. Personne n’envisageait que le capitalisme puisse renaitre. Deux systèmes furent proposés : le stalinisme et la fascisme. Aucun des deux ne put faire aboutir son modèle. La guerre de 1939-1945 eut le dernier mot. Seuls les EU de furent pas dévastés par la guerre. Ils organisent un système bancaire, qui donne une seconde chance au capitalisme. Les EU reconstruisent l’Europe sans écraser la classe ouvrière, de peur qu’elle ne rejoigne le communisme.
1-2°)-La crise actuelle :
L’URSS disparait en 2011. Les EU poursuivent leur politique hégémonique et de délocalisation des activités, souvent en Chine. La Classe moyenne commence lentement sa déchéance. Les détenteurs de capitaux se sentent menacés. Ils proposent :
A°)- Transformer l’économie en exportatrice d’armes et utiliser les forces états-uniennes pour contrôler les matières premières. C’est le doctrine Rumsfeld, qui conduit au 11 septembre et à une guerre sans fin au Moyen Orient. Cet épisode donne 20 ans de répit aux EU.
B°)-Trump essaie de revenir à la production nationale.
C°)-Le système laisse tomber les populations occidentales et déploie les multinationales dans un état robotisé dans le désert saoudien, où elles dirigent leurs investissements. C’est le projet NEOM, que le Prince Mohamed Ben Salmane commence à construire dans le désert saoudien, avec la bénédiction de l‘OTAN.
D°)-La pandémie de Covid. L’ancienne équipe de Rumsfeld et Fauci décident de confiner les populations. Le télétravail prépare la délocalisation de dizaines de millions d’emplois.
E°)-Le grand reset : Schwab écrit pour les membres du Forum économique international, et prépare à une société orwélienne de surveillance. Il souhaite le décès de 40% de la population mondiale. Il ne propose rien de concret. La Chine et la Russie refusent de s’associer au projet du Grand Reset.
2°)- Commentaires Brigitte Bouzonnie : l’article rédigé par Thierry Meyssan est très intéressant. L’auteur a raison de mettre en perspective historique la crise économique actuelle avec la crise de 1929. Et de rappeler que les élites occidentales, dont les élites françaises pensaient que le capitalisme allait mourir en 1929.
A°)-Mais sur la crise de 1929, nous ne partageons pas son analyse du communisme, qualifié de “stalinisme” et du fascisme, où Hitler et ses 6 millions de morts ne sont jamais cités. Dire que “ces deux modèles ont échoué”(sic) est inexact : il suffit de voir le nombre et la liesse des spectateurs, lors d’un meeting de Hitler, pour s’en convaincre. Il suffit de lire le livre de Viktor Zemskov, historien russe : intitulé : “Staline et le Peuple”, édition Delga, 2023, pour voir que le peuple soviétique admirait beaucoup Staline et le régime bolchevique à la veille de la guerre.
Pas un mot non plus du keynésianisme de Roosevelt qui permet à 15 millions d’américains au chômage de trouver un emploi. Et donne une seconde chance au capitalisme occidental.
B°)-En revanche, sa description de la crise actuelle est un peu succincte. Pas un mot sur la grande mondialisation des échanges, opérée à compter des années 1980, afin de lutter contre la baisse tendancielle du taux de profit. Et l’explosion de chômage et d’inégalités suscitée par cette dernière : 6,5 à 9 millions de chômeurs aujourd’hui. 15 millions de pauvres. 125 personnes gagnant autant que 27 millions de français, chiffres cités par le même Thierry Meyssan dans un autre article. Les capitalistes n’ont pas attendu 2020, le Covid et le confinement, pour délocaliser leurs activités.
C°-Sur Donald Trump, il importe de préciser le projet économique, qu’il souhaite. Il veut reconstruire un capitalisme national, sur le modèle du capitalisme d’état chinois, comme explique l’économiste marxiste Vincent Gouysse. Entre 2016 et 2020, il crée 5 millions d’emplois ce qui n’est pas rien, surtout aux Etats-Unis. Au mois de décembre 2019, il lance un grand plan de relance keynésien d’un montant de 500 milliards de dollars. Nul doute que s’il est réélu en 2024, il va poursuivre ce projet de capitalisme national, qui s’aligne de fait sur les capitalismes nationaux chinois et russes.
On peut penser que la sortie de crise du capitalisme mondialisé occidental donnera lieu à un retour (au moins temporaire) à un capitalisme national d’état. Ainsi, la Chine est la première puissance mondiale : premier producteur d’acier et de ciment. De son côté, la Russie a un PIB supérieur à celui de l’Allemagne. Elle vient de publier ses chiffres du chômage, qui ont diminué de 27% en un an, surtout en ce qui concerne le chômage des jeunes au plus bas en 2023. Contrairement au Prince Mohamed Ben Salmane, on ne peut pas laisser tomber les populations occidentales, telle quantité négligeable, sauf à créer des révolutions balayant tout sur leur passage.
-D)- Sur le Grand Reset, Thierry Meyssan omet de dire que le projet de Schwab est de nous mettre tous en esclavage avec le seul revenu universel pour vivre.
En conclusion, nous pensons, que certes, le capitalisme mondialisé occidental touche à sa fin. Peut-il se reconvertir en capitalisme étatique national, sur le modèle du capitalisme des années Pompidou par exemple : ce qui serait de nature à créer des emplois et des millions d’américains et européens. Il est difficile de répondre de façon positive, en raison de la baisse tendancielle du taux de profit, qui ne permet pas aux capitalistes d’offrir la vitrine de droits sociaux, telle qu’elle a pu exister après-guerre.
De son côté, Pouvoir au Peuple propose une rupture frontale avec le capitalisme. Et l’émergence du communisme autogestionnaire, autrement dit la socialisation de tous les profits. Un important programme de nationalisations et la mise en oeuvre d’une stratégie autogestionnaire, à partir du droit de décision donné aux comités sociaux et économiques, nouveau nom des comités d’entreprise.