LE CAPITAL S' EST TIRE UNE BALLE DANS LA TETE EN TUANT LA CLASSE OUVRIERE, CAR IL A TUE SA CLIENTELE !
Article rédigé par l'économiste Frédéric Lordon sur son blog "La pompe à phynances" en 2014
Le capitalisme triomphant est mu par une volonté de puissance inextinguible !!! Comme l'explique Frédéric LORDON dans son (excellent) ouvrage " Et la vertu sauvera le monde ?", éditions Raisons d'agir, 2008, le finance triomphante réclame toujours plus de cash flow, de part de marché internationale, de grandiose. Roger CAREY, Président de Saville Gordon explique :"nous étions excédentaires de partout. Nous avions des rendements fantastiques, une croissance terrible, mais les investisseurs n'écoutaient pas : c'était comme parler à un mur. Il nous en fallait toujours plus !" A partir de là, mobiliser le concept de "volonté de puissance" forgé par NIETZSCHE va bien au delà de la seule volonté de se remplir les poches, la seule cupidité des grands employeurs. Mais montre un appétit de puissance, de pouvoir, une volonté d'être les maîtres du monde : qui fait de ce concept, forgé au XIXème siècle, la catégorie de pensée la plus pertinente pour comprendre la France de 2012 !!!
Cette recherche de pouvoir par le Capital tout azimuth prend une double forme: faire de la thune encore et encore ; abattre définitivement la Classe ouvrière, ces deux démarches, qui entrent aujourd'hui en contradiction :
1°)- Au milieu des années 70, et afin de contrecarrer un rendement du capital en chute libre, suite au mouvement post-68ard de syndicalisation ( 5 millions de cartes à un syndicat) et de conflictualité record ( 5 millions de journées individuelles non travaillées pour fait de grève), que l'on observé entre 1968 et 1975, commencent les grandes manoeuvres de la bourgeoisie financière, pour filer à la Classe ouvrière la pire raclée de son histoire : les augmentations salariales généralisées disparaissent avec, en 1983, la fin de l'échelle mobile (hausse des salaires suivant obligatoirement la hausse de l'inflation). Les gouvernements successifs laissent filer la courbe du chômage : 1 million de chômeurs en 1976, 2 millions en 1988, plus de 5 millions aujourd'hui, si on s'en tient aux chiffres officiels. La politique de la "rigueur", apparue avec le premier plan BARRE de 1976, casse la croissance et l'emploi, comme le montre une étude de l'OFCE d'octobre 2011 : sans le plan de rigueur FILLON de fin 2010, la croissance en 2011 aurait été de 3,7%. Elle n'est que de 1,5%, soit -2,2 points en moins : et seulement 150 00 emplois créés en 2011 ( cf conférence de presse de l'OFCE du 14 octobre 2011). Avec les deux plans de rigueur SARKO/FILLON de 2011, la croissance est quasi nulle en 2012, avec un repli de l'emploi de -60 000 emplois ( cf point de presse de l'INSEE du 4 octobre 2012). Le résultat est au delà des espérances patronales : on compte 7 millions de personnes privées d'emploi et 12 millions de pauvres en France. Dans l'Union Européenne, il faut parler de 32 millions de chômeurs et 100 millions de pauvres. Le Capital, qui a tous les pouvoirs, exulte. La Classe ouvrière est au fond du trou et grelotte de souffrance. Comme s'exclame un milliardaire américain : "oui, la lutte des classes existe, et nous l'avons gagné !!!"
2°)-Mais une telle situation empêche au capital d'écouler ses marchandises. Frédéric LORDON, dans une interview publiée dans "La revue des livres" de janvier 2012, affirme : " nous assistons à l'écroulement d'un monde, ça va faire du gravât. Le pouvoir de destruction de la finance libéralisée est énorme. Nous sommes à la veille d'une immense catastrophe. On nous fait croire à l'idée d'une crise des finances publiques tout à fait autonome d'un capitalisme de basse pression salariale : qui, à force de licencier, de ne pas procéder à des augmentations salariales généralisées, en empêchant la solvabilisation de la demande est directement à l'origine du creusement des dettes souveraines". Il existe aujourd'hui une crise d'efficacité du capital, dûe au manque chronique de salaires, manque d'argent de la classe ouvrière, salaires qui pourraient seuls solvabiliser toute une demande, qui reste totalement inécoulée aujourd'hui !
D'où cette obsession de la "compétitivité": "compétitivité" du marché du travail, "compétitivité" du nord par rapport au sud, "compétitivité" de nos échanges extérieurs : terme devenu le nouveau "Graal" de nos dirigeants ! Ainsi, la semaine dernière, JM AYRAULT a-t-il réuni 8 ministres autour d'un séminaire sur la "compétitivité"! Dans le sillage de Gilles ARDINAT, auteur d'un article publié dans Le Monde Diplomatique d'octobre 2012, et intitulé "la compétitivité, un mythe en vogue", et de Paul KRUGMAN, lauréat 2008 du prix de la banque de Suède, on peut douter du caractère scientifique de ce mot : " la compétitivité est un mot vide de sens lorsqu'il est appliqué aux économies nationales. L'obsession de la compétitivité est à la fois fausse et dangereuse" (Paul KRUGMAN). On suggère que dans cette obsession de la "compétitivité", il y a beaucoup de nostalgie de la part des employeurs pour ce paradis perdu qu'était le capitalisme fordiste : qui, plein emploi et indexation des salaires sur les prix obligent, ne connaissait pas de crise de compétitivité !!! On se souvient de la célèbre phrase du Président de Général Motors : "je donne de bons salaires à mes ouvriers, pour qu'ils s'achètent mes voitures !!!" Cette crise d'efficacité du capital n'a d'autre origine que le chômage et le manque d'argent des français : 80% ont du mal à boucler leur fin de mois. 21% sont systématiquement dans le rouge ! Manque d'argent observé aussi au niveau européen, puisque 25 millions d'européens vivent avec moins de 10 euros par jour !!!
On voit bien comment la défaite historique de la classe ouvrière et l'efficacité du capital ne font pas bon ménage !!! Comment la prodigieuse avancée du néolibéralisme, à la faveur de sa crise historique ( politiques de rigueur tout azimuth), signifie aussi une énorme crise d'efficacité du capital, jamais solvabilisé. Si le capital était moins mégalo, moins ogre affamé de volonté de puissance, il comprendrait, que, dans son intérêt bien compris, il a tout intérêt à augmenter les salaires, et embaucher les chômeurs et les jeunes sortis du système scolaire !!! Dans cette contradiction majeure, on comprend pourquoi certaines instances, comme la Commission européenne ou le FMI mettent les pouces, demandent des délais supplémentaires pour mettre en place les plans de rigueur, que, hier encore, elles réclamaient avec tellement d'insistance !!! L'hypothèse contraire reviendrait à mourir tous ensemble, la Classe ouvrière vaincue et sans argent, le Capital vainqueur mais sans clients solvables, donc sans rentabilité : dans un immense champignon thermonucléaire de pourriture libérale recouvrant toute la planète....
Privatisez toutes ces grosses entreprises nationales qui ne sont que un moyen pour les politiciens de faire engager leurs supporteurs, et la France économique tournera a plein
une pourriture ''libérale'' , il est temps de s'en rendre compte ,ils tuent le monde sans scrupules , alors que le monde se réveille et qu'il se remette à vivre .