Le bide terrible du meeting de Macron à la Défense- Arena !
Articles rédigés par Brigitte Bouzonnie
1°)-Brigitte Bouzonnie : Hier, le candidat Macron avait du mal à remplir la salle de la Défense-Arena. Pourtant, elle ne contenait que 35 000 personnes. Ainsi, dès la fin du meeting, des images cruelles ont circulé, montrant de nombreuses chaises pliées (voir photos ci-dessus). Non utilisées. On peut donc évaluer à 25 000 le nombre de personnes venues soutenir le sieur Macron dans son unique meeting de campagne. Souvent des personnes payées 10 euros, rien que pour venir, ce qui montre leur “spontanéité” à écouter le poudré. On ne peut que rapprocher la triste prestation de Macron d’hier avec celle de Poutine, au début du mois de mars, où ce dernier a véritablement rassemblé 100 000 personnes. Deux hommes. Deux rapports à leur Peuple. Deux poids, deux mesures.
Bien sûr, Macron a parlé du scandale des cabinets conseil. Estimant la conscience tranquille à peu de frais “que tous les Présidents y avaient eu recours” (sic). D’abord, ce n’est pas un argument que de dire que si Sarko ou Hollande ont fait appel à Mckinsey, lui serait dédouané d’un telle pratique scandaleuse digne de celle d’un gangster. Surtout, Macron occulte le phénomène résolument crescendo de l’utilisation des cabinets conseil : 300 000 euros de dépenses en 2017 ; presque un milliard en 2021, soit un total de 2,4 milliards d’euros dépensés en consulting, selon Matthieu Aron et Caroline Michel-Aguirre, auteurs de l’ouvrage : “Les infiltrés. Comment les cabinets conseil ont pris le contrôle de l’Etat”, Allary édition, 2022.
De même, Macron a eu le toupet incroyable d’oser ressortir le slogan du NPA : “Nos vies valent plus que les profits”, sans qu’aucun journaliste ne se scandalise. Ne trouve ce plagiat honteux, au vue du ras de marée de pauvreté créé sciemment, en toute connaissance de cause, entre 2017 et 2022, par Macron le libéral.
Ce plagiat est honteux lorsqu’on sait qu’entre 2017 et 2022, sous Macron, le taux de profit est chaque année de 6%. Le taux d’augmentation des salaires 0%. Je tiens ces chiffres de Alain Badiou, à l’occasion d’un entretien avec Aude Lancelin et Thomas Piketty sur Médiapart, à l’occasion de la parution de son ouvrage : “le capital au XXIème siècle,” sur Médiapart.
Non le taux de chômage n’a pas diminué à 8% comme ose l’écrire l’INSEE sous tutelle de Bercy ! Il n’a au contraire jamais été aussi élevé, comme le montre une étude du site ELUCID du 15 novembre 2021, avec un taux de chômage français de 23% : du jamais vu depuis Giscard !
Non, les salaires n’ont pas augmenté depuis les années 80, sauf quelques primes tête du client parcimonieusement attribuées. Mais de ce triste passé à danser devant le buffet, un passé qui ne passe pas, aucun candidat ne moufte. Personne pour dire que, depuis les années 80, dans le partage de la valeur ajoutée, le facteur travail a perdu dix points au profit du facteur capital. Pire encore, Macron a le culot insensé, inouï, incommensurable, de nous faire croire que nos vies minuscules, microscopiques, valent plus que les milliards placés dans les paradis fiscaux de ses amis les grands patrons du CAC40 ! Macron a joué le gauchiste non repenti, lui dont “le visage dur ressemble à celui de Thatcher’ (sic) raconte Cambadélis, qui le connait bien, aux auteurs (Gérard Davet/Fabrice Lhomme) du “Traitre et du néant”, édition Fayard, 2022.
Forcément, à huit jours du premier tour, les médias aux ordres parlent enfin de la question du pouvoir d’achat. Par exemple, “Le Monde” du 3 avril fait sa “une” sur l’inflation grignotant soi-disant le pouvoir d’achat. BFM-business du 2 avril dit : “le moral des ménages est plombé par l’inflation”(sic). Et Pierrick Tillet de pointer le “boulet de l’inflation” dans son dernier article du 2 avril.
Or, ce narratif mensonger réécrit totalement l’histoire du pouvoir d’achat. Occulte le grand absent de l’histoire : la suppression de l’échelle mobile depuis 1983 par Mitterrand. Jusqu’en 1983, tous les salaires étaient indexés sur le coût de la vie, c’est à dire, révisés automatiquement à la hausse en fonction du niveau de l’inflation. Si cette échelle mobile avait été conservée, la hausse de l’inflation de +5,4%, -chiffre de l‘INSEE auquel je ne crois pas du tout, mais qu’importe !. Donc cette inflation aurait été automatiquement reportée sur les salaires qui auraient grimpé d’autant. Voilà ce qu’aurait fait Macron, s’il pensait vraiment que “nos vies valent plus que leurs profits !”
Aujourd’hui, l’inflation n’est un problème pour le salaire des ménages, seulement si, comme avec macron, porte-étendard du patronat libéral, elle n’est pas répercutée sur le salaire des classes populaires, qui perdent en ce moment beaucoup de pouvoir d’achat. Donc le vrai responsable ce n’est pas l’inflation en tant que telle, mais Macron qui a refusé d’augmenter de façon conséquente les salaires via l’échelle mobile.
Voilà pourquoi le programme du Rassemblement “Pouvoir au Peuple” préconise :
- le retour de l’échelle mobile.
-Un plan de rattrapage salarial depuis les années 80.
-Le blocage du prix du gaz, de l’électricité, du fioul, de l’essence et des loyers.
Comme on disait dans les années 70 :
ON A RAISON DE SE REVOLTER !