L'arnaque de la "primaire de la gauche" et de la désignation de Taubira, "gagnante" de ce scrutin !
Article rédigé par Brigitte Bouzonnie, sur la base d'un article du "Canard Enchainé" du 19 janvier 2022
Lu dans le Canard Enchainé du 19 janvier 2022 : “Primaire de la gauche. Populaire de rien”, un article impertinent signé Anne-Sophie Mercier, comme on aime.
Deux chérubins trentenaires avec une sourire télégénique, nous disent vouloir la seule victoire de l’écologie et du social. “Faire gagner la gauche”.
Les organisateurs de cette primaire populaire sont Samuel Grybowski, professeur à Sciences Po, co-fondateur de COEXISTER, un mouvement interreligieux l’amenant à coopérer avec l’Union des organisations islamistes de France (UOIF), affiliée aux Frères musulmans, et le Collectif contre l’Islamophobie en France, le CCIF, avec qui Mélenchon et Corbière avaient défilé, lors de la triste marche islamophile du 10 novembre 2019, où on avait entendu d’étranges slogans. Et Mathilde IMER, militante écologiste.
La primaire populaire est une association 1901 créée en juillet 2021, dans le but officiel de désigner “démocratiquement” un candidat commun à gauche. Sept candidats ont été sélectionnés, et seront soumis aux votes des 27 au 30 janvier. L’ennui, c’est que Mélenchon, Hidalgo et Jadot, figurant sur le papier n’ont pas fait acte de candidature.
L’objectif est “de faire pression” sur ces candidats, pour qu’ils renoncent à leur propre processus de désignation. Mathilde Imer annonce un potentiel de 8 millions de voix prêtes à voter au scrutin du 27 au 30 janvier, sans que l’on sache comment elle a obtenu ce chiffre. Pour le moment (19 janvier 2022), on compte 250 000 inscrits, ce qui n’est pas la même chose.
La primaire populaire défend un socle de 10 propositions : sortie du nucléaire, écriture inclusive, suppression des brigades dans les quartiers populaires. Curieusement, rien sur des questions centrales comme l’Europe, la laïcité ou la question sociale.
Dans une vidéo Zoom répercutée sur les réseaux sociaux, Grzybowski explique tout de go que son objectif est de contraindre les candidats de gauche à participer à sa primaire, afin de n’en sélectionner qu’un seul. Il s’agit d’engager un rapport de forces avec eux. Notre but est d’essayer de les empêcher d’obtenir les 500 signatures” (sic).
Cette primaire de gauche se révèle être en réalité une machine de guerre pour le contrôle de la gauche : virer Mélenchon, Hidalgo, Jadot, Roussel, pour mettre à la place Grzybowski et Imer : rien que cela !
Cette primaire de gauche est donc un tir au bakooka opéré par un gaminou, le sieur Grzybowski, sans aucune expérience politique, qui n’a jamais distribué un seul tract de sa vie. Sans aucune légitimité à agir. Contre les responsables de gauche désignés par leur propre parti. Professionnels de la politique depuis l’âge de 26 ans : par exemple Mélenchon. Opération plus politicarde, tu meurs !
Je suis en désaccord important avec le programme des candidats officiels de gauche : Mélenchon, Hidalgo, Jadot, Roussel. Mais je souhaite profondément qu’ils obtiennent les 500 signatures. Or, à ce jour, comme l’expliquait hier Adrien Quatennens sur France Inter, la France Insoumise n’a que 400 signatures.
Or, la manoeuvre de soi disant “primaires populaires” est profondément illégitime, car elle vise à les priver de leurs 500 signatures, par un “classement” de circonstances, dont on ignore la représentativité réelle dans le pays.
Nous doutons très fortement du chiffre officiel de participants et de votants : 392 738 votants sur 467 000 inscrits. Chiffres sortis du chapeau, repris craintivement par tous les médias aux ordres, sans aucune explication méthodologique. Et qui n’a cessé de varier au fil du temps. Le 19 janvier 2022, date de publication de l’article du Canard, le nombre d’inscrits n’était que de 250 000 !
“Chiffre”, dont on ignore surtout la composition sociologique : pourcentage d’ouvriers, de classes populaires, etc…Au vu du “programme” qui ne parle pas de chômage et des salaires qui stagnent, Il y a beaucoup de chances que ces inscrits soient uniquement de petits bourgeois citadins, pas du tout représentatifs de la France sociologique réelle.
On ne peut donc que contester le résultat mettant Taubira en tête, également petite-bourgeoise : alors qu’elle n’a jamais eu une seule idée neuve de sa vie. Qu’elle n’a jamais défendu sincèrement les sans nom, les sans grade que nous sommes, et qui sommes majoritaires. Rappelons, comme écrit Emmanuel Todd : on compte 20,8% de cadres et professions intellectuelles supérieures contre 67,7% d’ouvriers, employés et professions intermédiaires, source INSEE emploi, cf son ouvrage : “La lutte des classes en France au XXIème siècle”, septembre 2021. Nul doute que la “primaire populaire” n’est pas du tout représentative de cette France populaire, niée tout au long de ces derniers mois.
Cette soi disant “primaire populaire” me donne envie de vomir….