Friedrich ENGELS montre comment la grande victoire des dockers londoniens au XIXème siècle fut le résultat de la mobilisation réussie d'hommes au bas de l'échelle sociale, au départ des épaves, inorganisés, ayant réussi à rompre avec leur dérive personnelle. Engels fait leur portrait : "l'apathie de ces hommes, dont le courage avait été brisé par la faim -naufragés de toutes les sphères sociales, crève-le-faim professionnels, une mixture de vie brisées allant tout droit à la ruine finale"(sic).
Et pourtant, comment ensuite ce quart-monde a réussi à s'organiser, s'imposer une discipline de fer, "tenir" face aux patrons des docks londoniens, se battre encore et encore sans aucun sens des limites, jusqu'à la victoire finale et totale.
Le mouvement des Gilets Jaunes me rappelle cette très belle démonstration de courage de ces hommes vus comme “sous-éduqués”, égarés, méprisés de tous, que rien ne destinait à la lutte collective et au combat syndical. Mais qui sont toutefois parvenus à faire échec et à triompher des grands patrons des docks anglais.
Une histoire à méditer aujourd'hui...