La véritable histoire de la règle des 3%, seuil que ne doit surtout pas dépasser la dépense publique !
Article rédigé par Brigitte Bouzonnie
Dans cet article, je raconte les origines de la règle des 3%, seuil que ne doit surtout pas dépasser la dépense publique. Il s’agit d’une règle de bric et de broc, construite à la va vite, dont on ne dira jamais assez qu'elle vient de nulle part.
"EXCELLENT PAPIER DU PARISIEN SUR LA VRAIE HISTOIRE DE LA REGLE DES 3%. Ce fameux seuil de dépense publique, sur lequel est construit tout le budget 2013, et qui met les français à la diète, pour 37 milliards : du jamais vu. Le Journal "Le Parisien" a retrouvé Guy ABEILLE, Inspecteur de l'INSEE, à la Direction du Budget, qui raconte comment il a sorti ce chiffre du chapeau, en moins d'une heure, sur un coin de table, sans aucune réflexion théorique !
"C'était un soir de mai 1981. Pierre BILGER, le Directeur de la Direction du Budget nous a convoqués avec Roland de VILLEPIN ( le cousin de Dominique de VILLEPIN). Il nous a dit : "Mitterrand veut qu'on lui fournisse rapidement une règle facile, qui "sonne" économique. Et puisse être opposée aux ministres qui défilent dans son bureau, pour lui réclamer de l'argent." Pourquoi 3% ? "Par ce que c'était un bon chiffre, parce que ça faisait bien sérieux !" (fin de l'article du PARISIEN). "Parce que ce chiffre avait une bonne gueule !" explique ABEILLE aujourd'hui sur BFM-TV.
Ce chiffre ne signifie donc RIEN DU TOUT. Construit à la sauvette, sans aucune étude préalable, il avait, au départ, un seul rôle interne : de police des doléances d'argent faite par tel ou tel ministre. Sur les glorieuses origines intellectuelles du 3%, on se reportera aussi à ce petit bijou d'article de Frédéric LORDON, "Crise européenne, 2 ème service", publié dans la pompe à phynances du 15 novembre 2010, qui va totalement dans le même sens que le témoignage d'ABEILLE. En particulier, lorsqu'il écrit ceci : "Car les 3% sortent... de nulle part. Ou, plus exactement, de la tête de Pierre BEREGOVOY, Ministre des Finances à l'époque de la négociation du traité de Maastricht, désireux d'incarner la forme supérieure de la respectabilité économique. Et, pour cette raison même, d'effacer de la mémoire collective la souillure des années MAUROY, ce comble de l'abomination financière, qui avait fait titrer par la presse de droite (et celle qui s'efforçait de le devenir, LIBERATION, LE MONDE, LE NOUVEL OBSERVATEUR) que la France des socialos-communistes était "en faillite"- le déficit à son pire (1983), il est vrai alors, atteignait l'invraisemblable abysse de 3,2%. On classerait difficilement une rétrospective budgétaire des années 80 dans la catégorie de l'histoire longue, et c'est pourtant déjà assez pour faire jouer des charmes relativisateurs du comparatisme historique. Car, quel gouvernement ne se damnerait il pas pour troquer sa situation présente contre la "faillite" de ces années là ?" (fin de l'article de LORDON).
Les deux versions ne sont pas antagoniques : on voit comment cette règle du 3%, qui avait d'abord en 1981 une fonction uniquement interne a pris du galon en 1992 : en étant promu règle de stabilité du traité de Maastricht. Cette règle, qui échappe à toute rationalité, toute étude sérieuse préalable, n'a cessé de croitre en importance politique. Devenant aujourd'hui LA règle qui commande toute la confection du budget de l'Etat. Et, de ce fait, la vie-rien que cela, de 66 millions de français.
On ne le dira jamais assez : la politique mondialiste austéritaire et mortifère, pour les peuples qui la subissent, est, de plus, uniquement construite sur des trucs et du toc. Sur une règle de 3% qui n'a AUCUNE espèce de scientificité, qui s'imposerait à nous : mais juste "une bonne gueule", pour reprendre la formule de son créateur, de nature à nous entuber plein pot, comme un jeu de bonneteau à la sauvette dans le métro.
je ne suis pas stout à fait d'accord avec cette analyse car j'ai été élu maire en 1971 et nous parlions déjà de cette règle de 3% ; J'avais rencontré chez lui JACQUES RUEFF et nous avions discuté sur ce point entre autres ! donc les économistes comme A. PINAY faisait déjà référence à cette règle dite d'or.