La presse, quand des syndiqués arrachent la chemise d'un patron. La presse, quand une patronne embauche un tueur à gages pour tuer un syndiqué !
Excellente image trouvée sur le mur Facebook de notre ami du Pôle pour la Renaissance du Communisme Français, Christophe Saulière + commentaire rédigé par Brigitte Bouzonnie
L’affaire de la chemise arrachée d’un patron par des syndicalistes de Renault a provoqué un torrent de boue contre les auteurs de cet acte. Dans les médias, bien sûr, mais pas seulement. Personne, dans ce qu’on appelait jadis “le Peuple de gauche” n’a osé prendre la défense des syndicalistes déchirant la chemise du DRH, Xavier Broseta. De même, l’inspectrice du travail a eu un jugement plus qu’ambigu, sur lequel il importe de revenir dix ans après, maintenant que le tumulte de cette affaire a un peu reposé. Certes, elle a refusé le licenciement, mais avec une motivation molle et assez surprenante. Elle a estimé que dans la mêlée des syndicalistes autour du patron, il n’était pas acquis que le syndicaliste qui ”payait” pour les autres, soit le véritable auteur de cet acte. Mais, à supposer que ce soit bien lui, le “coupable”, sur le fond, elle ne remettait pas en cause la gravité de cet acte, de nature à justifier une mesure de licenciement. Sur recours hiérarchique, il a été très facile d’infirmer la décision de l’inspectrice du travail et d’autoriser le licenciement
Telle n’est pas du tout mon analyse des faits. Aujourd’hui, dans la société de l’image, il fait peu de doute que s’en prendre aux vêtements d’un patron, c’est s’en prendre au patron lui-même. En revanche, ce que l’on a su plus tard, c’est que Xavier Broseta, patron dont la chemise a été arrachée, avait eu, au cours des semaines précédentes, et à plusieurs reprises, une attitude odieuse, violemment anti syndicale avec les syndicalistes de l’entreprise Renault. Ceci expliquant ensuite cela. Et l’attitude fuyante de la direction de Renault, renvoyant illico Broseta au Danemark ou en Norvège, montre, s’il en était besoin, qu’il n’était pas blanc blanc, comme les médias l’ont prétendu, de façon fallacieuse.
Donc, si on voulait être honnête, il fallait rédiger : 1°)- Oui, l’acte de Monsieur un tel est en principe de nature à justifier une mesure de licenciement. 2°)- Mais l’attitude violemment hostile du DRH doit aussi être considérée comme discriminatoire à l’exercice du droit syndical. Donc dans ces conditions, on refuse de licencier Monsieur un tel. Cette motivation, beaucoup plus courageuse et se fondant sur l’observation des faits, n’aurait pas été ”cassée” en appel, sur recours hiérarchique.
Car, sur la gravité de la faute proprement dite, il y eut un silence de tombeau. Je me souviens de Mélenchon râlant tout ce qu’il pouvait, sur le fait que les policiers étaient venus chercher le syndicaliste à six heures du matin devant ses enfants. Une fois de plus, le patron du Parti de gauche répondait hors sujet. La vérité est qu’il n’avait pas le courage de défendre le salarié. Idem pour l’inspectrice du travail. De fait, on voit comment toute une petite bourgeoisie, qui se dit de “gauche”, a laissé tomber ce pauvre syndicaliste, qui n’était pas aussi énervé que l’on a prétendu.
Comme il est loin le temps des juges “rouges” des années soixante-dix ! Comme il est loin le temps des inspecteurs du travail à équidistance du salarié et du patron des années quatre-vingt ! Comme il est loin le temps de Jaures défendant les salariés grévistes !
Aujourd’hui le Peuple français est seul. Livré à lui-même. La petite-bourgeoisie, jusque là alliée avec les classes populaires (formant le célèbre “peuple de gauche”) fait alliance avec la classe dominante afin de maintenir le capitalisme mondialisé mortifère déchainé. L’immobilisme social. Et cette histoire illustre malheureusement le reniement de la classe moyenne vis à vis du Peuple français invisibilisé plus que jamais.