La population qui a porté Mitterrand au pouvoir vote surtout Macron, Pécresse, Le Pen, Zemmour !
Article rédigé par Sid Artha sur Facebook du 23 janvier 2022
La population qui a voté PS ou PCF en 1981 et qui a porté Mitterrand et le programme commun au pouvoir, celle qui avait plus de 20 ans en 1981 et a plus de 60 ans aujourd'hui, pour qui votera-t-elle en majorité en 2022 ? Selon l'enquête IPSOS-CEVIPOF de décembre 2021 sur 12000 personnes, la majorité d'entre elles et eux s'apprêtent à voter pour :
- Macron (27 à 29% selon que l'on regarde les 60-69 ans ou les plus de 70 ans)
- Pécresse (17% pour les 60-69 ans, mais surtout 31% des plus de 70 ans).
- Le Pen, NDA ou Zemmour (30% des 60-69 ans et 25% des plus de 70 ans).
- Dans les candidats de droite, on pourrait ajouter Hidalgo et Jadot à la liste, mais en fait peu de personnes de cette classe d'âge s'apprêtent à voter pour ces candidat.e.s.
Cette observation est faite sur son mur par Mathieu Pouydesseau.
Comment l'expliquer ?
1) Il y a d'abord le biais du survivant, comme le dit Alexis Martinez. Dans cette classe d'âge, les CSP+ ont beaucoup plus de chances d'être encore en vie que les les ouvriers et les employés. Les rares jeunes qui votaient à droite en 1981 sont donc probablement sur-représentés parmi les survivants.
2) Plus on est âgé, plus on devient conservateur. Certains sont devenus propriétaires de leur logement, actionnaires, épargnants. D'autres sont attachés aux traditions du passé et trouvent que c'était mieux avant, quand les pères de famille étaient encore respéctés, quand il n'y avait pas encore metoo, BLM , les vegans LGBTQ, l'écriture inclusive ou le wokisme, ma bonne dame, car on ne peut plus rien dire !
3) Beaucoup qui ont cru dans la gauche en 1981 ont été déçus de la voir mener au pouvoir la même politique que la droite et mettre en oeuvre en France le programme néolibéral encore mieux que cette dernière. Ceux-là ont peut-être arrêté de voter ou sont allés grossir les rangs de Le Pen ou Zemmour par dépit, colère ou simple pétage de plombs, comme dans l'excellent documentaire de Didier Éribon "Retour à Reims", où il retrace l'histoire de sa propre famille, ouvrière et de gauche passée à l'extrême-droite.
Ce serait intéressant de pouvoir quantifier ces trois effets. L'autre question que je me pose : si les jeunes électeurs de gauche d'aujourd'hui sont eux-aussi les électeurs de droite de demain, que feront dans 40 ans les jeunes électeurs de droite et d'extrême-droite d'aujourd'hui ?
Effectivement si l’on sait où se trouvait Mitterrand pendant la deuxième guerre mondiale