LA PETITE BOURGEOISIE MEDIATIQUE TRAVAILLE DE FACON FORCENEE AU MAINTIEN DE L'OLIGARCHIE AU POUVOIR...!
Article rédigé par Brigitte Bouzonnir, à partir du livre de Alain Accardo : "Le petit-bourgeois gentilhomme. Sur les prétentionsns hégémoniques des classes moyennes", éditon Agone, 1989
La partialité des journalistes aux gages du pouvoir dans le Mélenchongate inquiète et surprend. A tort. Car, si on se fonde sur les ouvrages d'Alain Accardo, proche de Pierre Bourdieu, on apprend que la petite bourgeoisie médiatique travaille d'arrache-pieds au maintien de la classe dominante au pouvoir. Et qu'elle est payée pour ça. Elle n'a plus aucun rôle d'information indépendante, au sens noble du terme. Tout ce qu'elle dit, tout ce qu'elle fait, est un banal travail de chargé de communication de l'Elysée, où elle va chercher ses "éléments de langage". Et dont elle prend la défense, quelle que soit l'abus de pouvoir commis par Macron et ses sbires. Tout ce qui s'est passé la semaine dernière relève malheureusement du journalisme ordinaire du champ journalistique 2018.
Voilà pourquoi, nous proposons une analyse de l'ouvrage d'Alain Accardo : "Le petit bourgeois gentilhomme : sur les prétentions hégémoniques de la classe moyenne", édition Agone, 2009, qui étrille comme il se doit la petite bourgeoisie médiatique au travail.
"La culture petite-bourgeoise est une culture métisse entre la culture populaire et la culture des élites. Comme du temps de Monsieur Jourdain, c'est une culture de parvenus. Il s'agit de soigner la mise en scène, dans un espace social ou, exister socialement, c'est être vu. D'où une mise en scène permanente de leur vie quotidienne. La télévision est entré les mains de la Classe moyenne, une vitrine de l'etablishment petit-bourgeois. Certes, les médias appartiennent à des milliardaires. Mais ceux qui les font fonctionner chaque jours sont issus de la Classe moyenne. Même si les journalistes font preuve d'une inlassable complaisance vis à vis de leur patron. Les gens qui travaillent dans les médias adhérent aux normes et au modèle dominant d'une culture moyenne. On parle de tout sauf des projets qui pourraient remettre en cause l'ordre social comme le chômage.
En fait, c'est le règne du bavardage logorrhéique, le triomphe du lieu commun et de l'incontinence rhétorique, où on ne cesse de parler pour ne rien dire. Une succession d'images qui n'expliquent rien. Chaque enfant dans sa musette est un futur invite de réalité show. Dans cette représentation du monde lissée, la petite bourgeoisie prend ses désirs pour des réalités. Les médias ont porté à son comble la comédie de la grandeur, c'est à dire la disposition de la petite-bourgeoisie à confondre l'être et l'avoir, l'avoir et le paraître. On peut aujourd'hui conserver le statut de "vedette de l'info", malgré le "bidonnage" d'une info. On reste confondu devant la bassesse, l'ignorance, la niaiserie, la vulgarité, le cynisme qui règne dans les médias. Des intellectuels à gages liquident l'intelligence critique et la raison. Le pouvoir médiatique est devenu la principale composante du pouvoir symbolique mobilisant la fraction de la classe moyenne la plus ignare, la plus nombriliste et la pus imbue d'elle même qui soit.
De plus en plus, les classes populaires aspirent à devenir classes moyennes. A force d'érosion morale, la petite-bourgeoisie devient moralement anesthésiée. Le devoir de plaisir immédiat l'emporte: drogue, alcool, sexe, vitesse, gout de l'extrême, etc. Les petits bourgeois consomment davantage. la consommation devient le marqueur par excellence de la position sociale".
« Tout ce qu'elle dit, tout ce qu'elle fait, est un banal travail de chargé de communication de l'Elysée, où elle va chercher ses "éléments de langage". »
Oui et non.
Dans la réalité, elle ET l’Elysée vont chercher leurs éléments de langage dans « The Economist », le média culte incontournable des financiers, parce qu’il sait informer par langage à peine codé sur les événements en préparation.