La pauvreté n’est pas naturelle. Ce sont les hommes qui la créent, ce sont des hommes qui la vaincront !
Article rédigé par Brigitte Bouzonnie
Alain Badiou dénonce les inégalités abyssales structurant la planète : 10% de l’humanité contrôle 86% des richesses. 40% des classes moyennes disposent de 14% des richesses mondiales. 50% de l’humanité n’a rien du tout » (cf son ouvrage : « Notre mal vient de plus loin, Penser les tueries du 13 novembre 2015 », édition Lignes, 2016). La France connait une explosion des inégalités : on est passé d’un écart de revenus de 1 à 20 dans les années 70 à un écart de 1 à 400 aujourd’hui (chiffres Martine Orange).
Alain Badiou ajoute : « pour un jeune sans argent, il commence sa vie en étant constitué par la société comme un problème. Il y a une obscénité à présenter, par des moyens médiatiques discontinus, la vie des ultra riches : belles voitures, villas somptueuses, femmes de rêve, etc. Il y a un déversement continu de ces images dans le monde entier. Un monde qui fait un nombre maximal de frustrés, qui n’ont même pas le minimum pour vivre, court à sa perte » (sic) (cf interview d’Alain Badiou sur Clique du 1er février 2016).
N’en déplaise à l’INSEE présentant la pauvreté comme un phénomène « extérieur » à la volonté des hommes politiques, « allant de soi », la pauvreté de masse est le résultat volontaire, conscient, prémédité, des politiques libérales menées par la droite et par la gauche au pouvoir depuis les années 80. Comme disait Nelson Mandela : « la pauvreté n’est pas naturelle : ce sont des hommes qui la créent, ce sont des hommes qui la vaincront »(sic).
1°)- L’occultation de la pauvreté de masse par les médias menteurs et par les oligarques de « gôche ».
Oui, depuis les années 80, la Classe dirigeante fait basculer les classes populaires françaises et une partie des classes moyennes dans la misère, primat de l’augmentation mécanique du cours de la bourse oblige. Résultat : on assiste à un nombre croissant de demandeurs d’emplois depuis les années quatre-vingt : 1 million de chômeurs en 1980. 2 millions en 1988. 3 millions en 1997. 6 millions aujourd’hui, selon les chiffres de la DARES. 9 millions selon nos calculs, si on ajoute les chômeurs radiés, ou cherchant du boulot par eux même.
Ce ras de marée de pauvreté aboutit à 15 millions de pauvres, toujours selon nos calculs, désastre social soigneusement occulté par les hommes politiques au pouvoir. Les médias aux ordres, et les responsables de « gôche ». Par prolophobie, haine du populaire, ce sont les responsables du Parti Socialiste, Parti Communiste Français, France Insoumise, NUPES, qui ne cessent de répéter : « la question sociale est une « question dépassée ». « Le social c’est fini ». « Inutile ». « Archéo ». « Marxiste ». La question sociale est devenue cette boîte noire, impensée volontaire de la réflexion politique “(sic), analyse avec lucidité Alain Accardo dans son ouvrage : »Le petit-bourgeois gentilhomme : sur les prétentions hégémoniques de la classe moyenne », édition Agone, 2009.
Après toutes ces années d’hiver et de silence sur la question sociale, son retour en haut de l’affiche à l’occasion de la prochaine Présidentielle ne va pas de soi. Pierre Bourdieu explique comment la question du clivage pauvres/riches a été abandonnée dans le sillage de Jean-Marie Le Pen, au profit de la question français/immigrée. « Personne ne peut contester que tout le champ politique français, y compris le PS, le PC, etc. a été transformé par l’existence de Le Pen (père). Qui a substitué, chose très grave mais passée inaperçue, A L’OPPOSITION RICHES-PAUVRES, l’opposition national/étranger« (sic) écrit-il dans son livre : « Propos sur le champ politique », édition Presses universitaires de Lyon, 1998.
Depuis 40 ans, le discours politique, surtout celui de « gôche » bien-pensante, officielle, dorée sur tranche, enjambe la pauvreté croissante du Peuple français. Nie farouchement, de façon hypocrite le manque d’argent chronique de 80% des salariés français, qui ont du mal à joindre les deux bouts. Les responsables politiques de « gôche » se moquent du Peuple français mis au rencart, préférant les seuls problèmes « sociétaux » comme le racialisme, la pensée woke, l’écologie bobo ou la défense de l’Islam.
Et je parle d’expérience. On peut témoigner du mépris immense auquel je me suis heurtée pendant des années, mes articles sur le chômage et la pauvreté mes propositions de création de 2 millions d’emplois dans le secteur associatif rejetées d’un revers de la main, comme d’un truc inutile et sale. Mis directement à la poubelle par tous les responsables du Parti de Gauche, depuis 2009 : Delapierre, Coquerel, Girard et Obono notamment. Mais aussi des responsables du PCF, NPA, et ATTAC, sans parler de toutes les maisons d’édition, notamment les éditions « La Découverte », qui n’ont pas voulu de mon livre intitulé : « L’emploi, l’emploi, l’emploi ». Ce que voyant, j’ai créé ma « lettre politique indépendante, » où les questions de pauvreté occupent une large place.
La vérité est qu’il existe beaucoup de misères, de souffrances dans ces vies minuscules, ignorées de tous, n’intéressant pas le champ politique. Les médias menteurs, détenus par 10 milliardaires, choisissent de parler des gens qui pétillent. Un Benzema par exemple arrivant à la préfecture de Police avec une magnifique Porsche. Sa richesse puante, inacceptable, lorsqu’on sait que les vols de nourriture se multiplient dans les supermarchés : souvent le geste de ceux qui n’ont plus rien à compter du 12 du mois. Et que se développent les marchés de la misère : Porte de Vanves, Porte de Saint Ouen, ils sont 2000 tous les week end à vendre de la nourriture périmée, de vieux tissus, des médicaments hors d’usage 50 centimes ou un euro.
2°)- Le retour de la question sociale avec le mouvement des Gilets Jaunes (novembre 2018) et l’approche des Présidentielles !
Mais le mouvement des Gilets Jaunes, apparu au mois de novembre 2018, les élections présidentielles et législatives 2022, ces deux facteurs conjugués permettent un étonnant retour de la question sociale dans le débat politique. C’est crevant d’entendre le monde politique de droite et de fausse gauche baliverner sur le sujet. Par exemple, lors du débat de la primaire à droite, Valérie Pécresse a proposé une augmentation de +10% des salaires inférieurs à 2,2 SMIC. Xavier Bertrand a préconisé une prime pour l’emploi réservée aux salariés modestes.
C’était bidonnant de fausse vérité, d’insincérité. Suintant la vraie hypocrisie. C’est bidonnant d’écouter Macron parler de “plein emploi”, quand le taux de chômage est à 23%, selon un article du site ELUCID du 15 novembre 2021. C’est bidonnant de voir un journal aux ordres comme “Le Monde” du 20 novembre 2021, titrer solennellement : “LE RETOUR AU PLEIN EMPLOI, NOUVEL ENJEU POLITIQUE” (sic). Plus hypocrite, tu meurs !
2)-Propositions pour lutter contre la pauvreté :
ECONOMIE
1°)- Nationalisation des banques, assurances, des grands moyens de production, transports et Telecom, et des laboratoires médicaux.
2°)-Pouvoir redonné à la Banque de France de battre monnaie. Abrogation de la loi Rothschild 1973.
3°)-Fermeture de la Bourse.
4°)-Restauration de tous nos services publics.
5)°) Réforme fiscale avec un taux d’impositoon des riches de 60% contre 21% aujourd’hui. Rétablissement de l’impôt sur les grandes fortunes, Il faut savoir que les 300 000 familles assujetties à l’ISF ont un revenu global de 1000 milliards d’euros par an, soit la moitié du PIB.
6°)- Suppression des niches fiscales et sociales : 160 milliards donnés chaque année aux grandes entreprises.
7°)-Suppression du CICE.
8°)- Blocage du prix du chauffage, de l’électricité, de l’essence et des loyers.
SOCIAL
1°)-Plan de relance économique d’un montant de 500 milliards d’euros pour initier des activités socialement utiles tant dans le secteur marchand que dans le secteur non marchand.
2°)-Depuis 1974, la France a perdu 2,5 millions d’emplois dans le secteur secondaire. L’objectif est de recréer un secteur industriel puissant et créateur d’emplois qualifiés.
3°)-Retour au plein emploi et lutte contre la pauvreté, notamment par un grand plan de relance keynésienne de la consommation des ménages d’un montant de 500 milliards d’euros. Création de 2 millions d’emplois dans le secteur associatif.
4°)-Retour de l’échelle mobile et plan de rattrapage salarial pour les salaires qui stagnent depuis les années 80.
5°)-Depuis 30 ans, l’hôpital a perdu 100 000 lits, ce qui a généré la suppression de 450 000 soignants. Il importe donc de créer un nombre de postes d’infirmières, aide soignants équivalent.
6°)- Pouvoir conféré au comité d’entreprise de contrecarrer un plan social de licenciement de l’employeur.
7°)-restauration dans un premier temps du code du travail, des DP et CE, des CHSCT. Puis, rédaction d’un nouveau code du travail plus favorable aux salariés.
8°)-Retour à la retraite à 60 ans.
9°) Plafonnement des salaires avec écart de 1 à 5 la rémunération minimale étant de 1500€ net. Ecart des revenus de 1 à 10.