La mobilisation des Gilets Jaunes enfle, s'étend, grossit, enregistre un net regain !
Article rédigé par Brigitte Bouzonnie
Le Peuple des Gilets Jaunes est à l'initiative. Hier, on a senti leur colère monter, rouge comme les joues d'un enfant, lorsqu'il a trop couru. La mobilisation des Gilets Jaunes avance inexorablement, pareil à un bulldozer, que personne ni rien ne peut arrêter. N'en deplaisent aux chiffres truqués, risibles de Castaner (84 000 GJ dans toute la France contre 82 000 samedi dernier), LA MOBILISATION EST ASCENDANTE , ENFLE, S'ETEND, GROSSIT depuis le début de l'année, enregistrant un net regain depuis les fêtes de fin d'année : 10 000 gilets jaunes à Paris (chiffre Agence Reuter), 10 000 gilets jaunes à Toulouse (chiffre de la Préfecture, que BFM n'osait même pas reprendre ! ). 25 000 gilets Jaunes à Marseille, selon notre ami et gilet jaune Gilles Meyer, Plus de monde à Lyon et à Nancy que la semaine dernier. 10 000 gilets jaunes à Nantes, Angers et Rennes, selon les chiffres de Nantes revoltee, 6000 gilets jaunes à Bordeaux, 2500 à Grenoble, soit plus que la semaine précédente, 2000 à Montpellier, 1400 à Bergerac, une première depuis le début du mouvement note Sud Ouest, 1000 à Perpignan, beaucoup de monde à Belfort, La Rochelle, Strasbourg, Noyon, Dole, Beziers, Pau...
Le syndicat "Policiers en colère" évalue le nombre total de GJ à 350 000 à 16 heures. Mais ce chiffre est contesté par les Gilets Jaunes eux-mêmes, parlant de la nécessité de multiplier ce chiffre par 2, pour être dans les clous de la Vérité.
Cette très forte mobilisation ne "tombe" pas comme un coup de tonnerre dans un ciel serein. Toute la semaine, un sondage IFOP à montre que le soutien des français aux Gilets Jaunes était élevée et en augmentation : 67%, soit +7 points par rapport à la semaine dernière. Parmi eux, il est intéressant de noter que le groupe des abstentionnistes, loin d'être un ventre mou, inerte de la Politique, plébiscite les GJ, pour 71% d'entre eux. Le mouvement des GJ est donc une façon d'intéresser à la politique, les déçus du suffrage universel, le succès des GJ dans cette catégorie d'électeurs non votants ne va pas de soi.
On notera la présence d'étudiants dans les manifs de Bordeaux et Marseille, afin de protester contre la hausse des droits d'inscription à la fac. Et la présence de militants de la CGT dans le cortège des gilets jaunes du Havre. En quelque sorte, les Gilets Jaunes font leur mue, acceptant dans leurs rangs une jeunesse anti-systeme, et des militants cegetiste reclamant de meilleurs salaires et pensions de retraite.
LES GILETS JAUNES ONT REUSSI A FAIRE CE QUE TOUT LE MONDE PENSAIT IMPOSSIBLE ! Une véritable révolte généraliste, égalitaire, hors des parties et des syndicats. Rompant avec 40 ans de constante reculade. Comme écrit Alain Badiou à propos des mobilisations sociales (1980-2015) : "la résistance (opposée à l'oligarchie) est localisée, dispersée, corporatiste très souvent, sectorielle : aucune vision d'ensemble ne la soutient. En réalité, cette reculade est ininterrompue depuis 30 ans"(sic) ("Nôtre mal vient de plus loin. Penser les tueries du 13 novembre", édition Fayard, 2016.
Avec les Gilets Jaunes, on a enrayé cette spirale infernale de la reculade ininterrompue de tous nos acquis sociaux. On peut même aller plus loin : poser qu'avec le mouvement a se mobilisant à la hausse, les Gilets Jaunes ont réussi à suspendre le projet de Thatcherisation du Pays, condamnant des millions de français à la pauvreté de masse, aux larmes et à l'isolement social. Un exemple : Philippe devait annoncer courant février la réforme de la Fonction Publique. Mais un conseiller de Macron plaide pour son report sine die...!
Selon Polony (France Inter d'hier), et à la différence des militants de Mai 68 appelant à une société meilleure, des "lendemains qui chantent", les Gilets Jaunes seraient polarisés/enkistes dans le seul "present" des revendications immédiates : meilleur niveau de salaire, pension de retraite indexée sur le coût de la vie, fin de la limitation du 80 kilomètre heure, "Macron démission", etc.
Il est exact de dire que la révolte de Mai s'est opéré à un moment (années 60), ou les jeunes et les autres possédaient tous une "vulgate de marxisme", comme l'analyse Alain Badiou dans son ouvrage : "On a raison de se révolter. Actualité de Mai 68", édition Lignes, 2018. Les "nouveaux philosophes" imposant l'équation communisme =goulag" n'étaient pas encore passes par là. Tout le monde, politise ou non, pensait que la vie de ses enfants serait meilleure que la leur. Même Pompidou, dans ses discours au Peuple français parlait de cette "vie meilleure", qui attendait chaque femme et homme, y compris le ou la plus modeste.
Mais depuis la fin des années 70, le projet libéral transmuant notre société en champ de bataille s'est imposé COMME LE SEUL PROJET POSSIBLE. Certes, les Gilets Jaunes cherchent de leur côté à élaborer un corps d'idees nouvelles. Contrairement à ce que dit Polony, les GJ ne sont pas dans le seul "presenteisme", comme le montre les ébauches de travail programmatique lu ici (Toulouse) et la (Pau)...!
Comme disait Ernesto Monteagudo, les gilets jaunes ne sont pas des révolutionnaires, prêts à nationaliser les moyens de production. Dans leur démarche de nouveaux venus en politique, ils ont un côté "colin-maillard", ne sachant encore pas très bien ou ils veulent aller...!
A nous, militants du groupe interne/externe "Rupture, Pouvoir aux insoumis" de populariser notre programme du Rassemblement “Pouvoir au Peuple”, afin qu'il serve de brouillon, document de travail, au futur programme des Gilets Jaunes.
Tous unies nous gagnerons