La lutte contre la pauvreté doit être la priorité des candidats 2022 !
Article rédigé par Brigitte Bouzonnie
LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE DOIT ETRE LA PRIORITE DE NOTRE PROGRAMME..!
"Bonjour Robert, (à Robert MASCARELL)
Je te remercie chaleureusement de ton message. D'avoir trouvé les mots justes, pointant la posture de Mélenchon, qui s'indigne de la pauvreté : mais à part développer un discours misérabiliste de compassion vis à vis des pauvres, s'exonère de toute responsabilité politique, visant à les sortir de leur triste situation.
Et, au delà de chaque cas individuel, faire en sorte que chacun ait une vie décente, soit par un emploi correctement rémunéré, soit par une allocation de 1000 euros par mois.
Certes, le programme de la France insoumise 2022 évoque rapidement, au détour d'une page, l'existence d'une allocation ne pouvant être inférieure à 1000 euros par mois. Mais en aucun cas, il ne s'agit d'un PLAN DE BATAILLE, RAISONNE, ARGUMENTE, permettant d'abolir la misère, pour les 15 millions de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté.
Non seulement, beaucoup de français sont pauvres. Mais ILS RESSENTENT LEUR SOCIETE COMME TRES INJUSTE ET INEGALITAIRE, explique Olivier Galland dans un ouvrage : "La France des inégalités : Réalités et perceptions", Presses de l'université Paris-Sorbonne, 2016. Ce constat est intéressant et ne va pas de soi. Les "élites" pensent en effet, qu'à partir du moment où la pauvreté n'accède jamais dans la bulle médiatique des sujets dont on parle, mensonge médiatique permanent oblige, les gens "ignorent" ce problème. Qu'on peut donc leur mentir sur la pauvreté comme sur un autre sujet : la politique internationale par exemple. Or, les chômeurs, les pauvres ne sont pas en apesanteur du reste de la société française. Leur famille voit bien que, malgré tous leurs efforts, ils ne retrouvent pas d'emploi.
Aussi, le choix de Mélenchon d'interviewer Christophe Robert, Délégué de la Fondation de l'Abbé Pierre (FAP), proche du Parti socialiste, est un mauvais choix. Je lis régulièrement le rapport annuel de la FAP : du temps de Sarkosy, la FAP faisait un très beau travail critique, n'hésitant pas à dénoncer "le cynisme des pouvoirs publics"(sic) laissant pourrir la situation en matière de mal logement : par exemple, le nombre notoirement insuffisant de vrais HLM (pour pauvres) construits chaque année. Et puis, on n'a pas oublié le superbe clip de Cantona de 2011, faisant visiter une turne : fenêtres bouchées, WC inutilisables, etc. Et disant à la fin, les yeux face à la caméra : "alors, vous prenez !".
En revanche, depuis 2012, la FAP a mis de l'eau libérale dans le vin de sa colère. Le dernier rapport de la FAP répercute frileusement les chiffres truqués de l'INSEE en matière de pauvreté. Sans aucun esprit critique. De plus, plus aucune critique vis à vis des pouvoirs publics.
Ce que je reproche à Mélenchon, c'est sa myopie vis à vis d'un fait majeur, que tout le monde semble trouver "naturel", "aller de soi" : l'ETAT SOCIAL RACLE JUSQU'A L'OS.
Comme explique Pierre Bourdieu dans un article intitulé "Le mythe de la mondialisation et l'Etat social européen", publié dans son ouvrage, "Contre-feux", édition Raison d'agir, 1998, "au cours de ces 15 dernières années, on a assisté à une régression de l'Etat social, au profit d'un Etat policier, plus prompt à réprimer, qu'à tirer les plus démunis par le haut. On a affaire à la réalisation d'un vieux rêve de dominants, un Etat qui se réduit à sa seule fonction policière : ainsi, en Californie, le budget des prisons en 1994 est supérieur au budget de toutes les universités réunies. Dans le cas de la France, l'Etat commence à abandonner un certain nombre de terrains de l'action sociale. La conséquence, c'est cette somme extraordinaire de souffrances de toutes sortes, qui affectent les gens frappés de grande misère" (sic, et fin du topo).
En rupture avec les politiques libérales menées depuis 40 ans, notre objectif politique, c'est de réhabiliter, réinventer un Etat keynésien protecteur des plus pauvres. Tant aujourd'hui, la mort de l'Etat social nous impose une vie OU L'ETRE HUMAIN NE VAUT PLUS RIEN (dixit Lucien Seve), ce qu'Aimé Césaire appelait LA FABRICATION DE L'HOMME JETABLE. Avec la pauvreté de masse qu'on laisse filer sans rien faire, avec la loi Khomri facilitant les licenciements de façon incroyable, les gens ne sont plus que des êtres jetables, ayant perdu leur dignité d'être. Et cela, dans une indifférence absolue, sans que jamais un leader politique ne propose de faire quelque chose, pour qu'il en soit autrement... !
Merci encore Robert de me prêter main forte. Hier j'ai eu le soutien du "YETI", Pierrick Tillet, qui écrit dans "Marianne", et qui souhaite que l'urgence sociale soit une composante du programme de la France insoumise, ce dont je le remercie. Avec aussi les "like" et les "partage" d'amis moins connus : aujourd'hui, je me sens un peu moins seule...!
Amicalement :