La fin du parti des classes moyennes, type PS, FI, écolos... !
Article rédigé par mon ami Dominique Kern et Brigitte Bouzonnie
1°)- Dominique Kern : La déroute de LREM (2,2% aux municipales de 2020) n'explique pas tout. LREM était une dangereuse illusion pire que l'illusion qu'il fallait combattre en faisant barrage !...
LA DEROUTE DE LREM est l'expression d'une déroute bien plus profonde ...
LA DEROUTE DES AUTRES partis politiques, écolos compris, est une déroute encore bien plus profonde... C'est la déroute d'une élite qui a cru au “Grand Soir” par les élections. Devenus ensuite les chantres de la seule classe moyenne isolée des classes populaires mises au rancart.
Tout le règne de Mitterrand fut consacré à cela.
Nous sommes arrivés au bout de ça, parce que les classes moyennes s'effondrent. Et que c'était inéluctable.
2°) -Brigitte Bouzonnie : Tout à fait d'accord avec l’analyse de Domi.
Depuis les années 80, les classes moyennes se sont alliées avec l'oligarchie, autour d'un projet d'immobilisme social "contre" les classes populaires mises au rancart avec la question sociale. La société française est devenue la "La Belle au bois dormant", pour reprendre l'analyse d'Emmanuel Todd (cf “La lutte des classes au XXIème siècle”, édition poche Seuil, 2020).
Mitterrand a consacré beaucoup d'énergie et de ruses, afin que le Parti Socialiste devienne le "parti de la seule classe moyenne" (sic), autour de questions "sociétales", écolo bobo, racialistes, “islamo-gauchistes”.
Le PCF a été sciemment décrédibilisé. Avec Robert Hue, il a abandonné la référence au monde ouvrier et à la lutte des classes, au profit de la défense d'une petite-bourgeoisie intellectuelle (cf Julian Mischi, "Le communisme désarmé", édition Agone, 2014). Le calendrier électoral est devenu prédominant.
La France Insoumise, qui avait rassemblé 25% d'ouvriers en 2017 autour de notre programme antilibéral "L'avenir en commun" a changé radicalement de stratégie en juin 2017. Elle a opté pour une ligne PS bis, libérale et européiste.
Manon Aubry loue chaudement Robert Schuman, traitre à la France, qui a réussi l’exploit de ne pas résister un seul jour pendant la guerre : préférant se cacher dans huit monastères différents. Lire et prier, comme l’explique son biographe François Roth dans son ouvrage : “Robert Schuman, biographie, Fayard, 1988. De même, Roth montre comment Schuman a été “mandaté” (contre rétributions) par les américains pour imposer aux gouvernements européens une Europe fédérale surpuissante, écrasant le pouvoir souverain des états nationaux. Et comment la célèbre déclaration du 9 mai 1950 sur la création de l’Europe prononcée par Schuman est en réalité un papier rédigé à l’avance par Jean Monnet, à la solde des américains, reprenant tous leurs désidératas. En faisant l’éloge de l’atlantiste et libéral Schuman, partisan d’une Europe fédérale, où les états-nations n’ont plus aucun pouvoir, on voit combien Aubry s’est ralliée à l’idéologie dominante du capitalisme mondialisé, qu’elle a renoncé à combattre.
Anti-laïcité, racialisme, indigénisme autour d'Obono promue idéologue number one, Les photos de Mélenchon accompagné de Obono valent tous les aveux que la Direction de la FI ne fera jamais. Résultat : la part des ouvriers a dégringolé à 8% aux élections européennes de 2019 contre 25% en 2017.
Dans les années 70, il y avait deux projets d'alliance des Classes populaires et des Classes moyennes :
* Les "socialo-communistes", comme disait “le Figaro” de l'époque autour du Programme Commun.
* L'alliance classes populaires/classes moyennes théorisée par le PSU.
3°)-Comme écrit Alain Badiou, (en 2012) : “nous avons une société qui prend toutes les mesures, afin que les riches deviennent plus riches. Et pour entretenir de façon coûteuse les classes moyennes, qui forment l'armée de secours des riches " (sic) (cf "Le réveil de l'Histoire", édition Lignes, 2012). Mais, taux de profit en chute libre oblige, Macron veut sacrifier à présent les classes moyennes, au profit des ultra riches.
Pourtant, "la classe moyenne est le support de masse du pouvoir local démocratique", pour reprendre une autre phrase de Badiou, extraite de : "Notre mal vient de plus loin". Penser les tueries du 13 novembre", édition Fayard, 2016. Le projet de Macron de paupériser les classes moyennes le prive de sa seule base sociale. Il est donc suicidaire.
En ce moment, c'est donc la chute "programmée" des classes moyennes, dont parle Robert Kennedy junior dans un discours du 28 août 2020. Ce déclassement est déjà visible aux Etats-Unis, où, pour faire monter le cours de la bourse, on n'hésite pas à licencier des charrettes de salariés qualifiés de haut niveau, comme l’explique l'économiste hétérodoxe Philippe Béchade.
Mais en France, ce n'est pas encore la chute "effective" de la petite-bourgeoisie, qui continue à regarder avec morgue les classes populaires, les gilets jaunes, etc.. La prise de conscience massive que la classe moyenne court à sa perte avec Macron prend du retard. Le discours sur la chute de la classe moyenne est encore minoritaire, présente uniquement chez les plus politisés d’entre nous, et certains économistes marxistes comme Vincent Gouysse.
Voilà pourquoi le Rassemblement "Pouvoir au Peuple" revendique clairement la formation d'une nouvelle alliance entre la petite-bourgeoisie déclassée et les classes populaires paupérisées depuis les années 80, par le primat de la question sociale.
Le Rassemblement "Pouvoir au Peuple" regroupe le Pôle pour une renaissance du parti communiste, le PARDEM (Parti de la démondialisation) , le Conseil National Souverain pour la Justice et la Solidarité, les "Insoumis démocrates", les "Franchement insoumis", le courant interne/externe à la FI : "Rupture, Pouvoir aux insoumis".
Son programme en 35 points préconise en particulier la suppression de tous les Parlementaires de droite et de gauche, au profit d’un pouvoir à la base, où les grandes décisions seront prises au niveau du Peuple lui-même.
Tant que l’on fera frémir le peuple à l’aide du chantage tout sauf le pen les veautants amnésiques voteront
Élire quel délire