La fin des partis des classes moyennes, type Parti Socialiste, écologistes
Article rédigé le 20 août 2020 par Dominique Kern et Brigitte Bouzonnie
La fin des partis des classes moyennes, type PS, écolos !
1°)- Dominique Kern : La déroute de LREM n'explique pas tout.
LREM était une dangereuse illusion pire que l'illusion qu'il fallait combattre en faisant barrage !...
LA DEROUTE DE LREM est l'expression d'une déroute bien plus profonde ...
LA DEROUTE DES AUTRES partis politiques, écolos compris est une déroute encore bien plus profonde... C'est la déroute d'une élite qui a cru au grand soir par les élections et qui sont devenus les chantres des classes moyennes qu'ils ont isolés des classes populaires...
Tout le règne de Mitterrand fut consacré à cela.
Nous sommes arrivés au bout de ça...Parce que les classes moyennes s'effondrent !. Et que c'était inéluctable.
2°) -Brigitte Bouzonnie : Tout à fait d'accord avec Domi.
2.1°)-Reste le candidat Sarkosy, clairement à droite.
2.2°)-Depuis les années 80, les classes moyennes se sont alliées avec l'oligarchie, autour d'un projet d'immobilisme social "contre" les classes populaires mises au rancart avec la question sociale. La société française est devenue la "La Belle au bois dormant", pour reprendre l'analyse d'Emmanuel Todd.
Mitterrand a consacré beaucoup d'énergie et de ruses, afin que le PS devienne le "parti de la seule classe moyenne" (sic), autour de questions "sociétales", écolo bobo.
Le PCF a été sciemment décrédibilisé. Avec Robert Hue, il a abandonné la référence au monde ouvrier et à la lutte des classes, au profit de la défense d'une petite-bourgeoisie intellectuelle (cf Julian Mischi, "Le communisme désarmé", édition Agone, 2014). Le calendrier électoral est devenu prédominant.
La France Insoumise, qui avait rassemblé 25% d'ouvriers en 2017 autour de notre programme antilibéral "L'avenir en commun" a changé radicalement de stratégie en juin 2017. Elle a opté pour une ligne européiste : Manon Aubry louant chaudement le collabo, traitre au pays Robert Schuman. Anti-laïcité, racialiste, indigéniste autour d'Obono promue idéologue number one (à la place hier de Jacques Généreux) de cette formation. Les photos de Mélenchon accompagné de Obono valent tous les aveux que la Direction de la FI ne fera jamais. Résultat : la part des ouvriers a dégringolé à 8% aux élections européennes.
Mais, dans les années 1970, il y avait deux projets d'alliance des Classes populaires et des Classes moyennes :
* Les "socialo-communistes", comme disait le Figaro de l'époque autour du Programme Commun.
¨* L'alliance classes populaires/classes moyennes théorisée par le PSU.
3°)-Comme écrit Alain Badiou, (en 2012) nous avons une société qui prend toutes les mesures, afin que les riches deviennent plus riches. Et pour entretenir de façon coûteuse les classes moyennes, qui forment l'armée de secours des riches " (sic) (cf "Le réveil de l'Histoire", édition Lignes, 2012). Mais, baisse tendancielle du taux de profit oblige, Macron veut sacrifier à présent les classes moyennes, au profit des ultra riches.
Pourtant, "elle est le support de masse du pouvoir local démocratique" (Macronie), pour reprendre une autre phrase de Badiou, extraite de : "Notre mal vient de plus loin". Penser les tueries du 13 novembre", édition Fayard, 2016. Le projet de Macron de paupériser les classes moyennes le prive de sa seule base sociale. Ce projet est donc suicidaire.
En ce moment, c'est donc la chute "programmée" des classes moyennes, dont parlait Robert Kennedy junior dans un discours du 28 août 2020. Ce déclassement est déjà visible aux Etats Unis, où, pour faire monter le cours de la bourse, on n'hésite pas à licencier des charrettes de salariés qualifiés de haut niveau (cf l'économiste hétérodoxe Philippe Béchade).
Mais en France, ce n'est pas encore la chute "effective" de la petite-bourgeoisie, qui continue à regarder avec morgue les classes populaires, les gilets jaunes, etc.. La prise de conscience massive que la classe moyenne court à sa perte avec Macron met du temps à venir. Le discours sur la chute de la classe moyenne est encore minoritaire, présente chez les plus politisés et certains économistes.
Voilà pourquoi le Rassemblement "Pouvoir au Peuple" revendique clairement la formation d'une nouvelle alliance entre la petite-bourgeoisie déclassée et les classes populaires paupérisées depuis les années 1980, visant à défendre solidement les intérêts de ces deux classes oubliées de la classe dominante et ses laquais boboïsés.
Son programme en 55 points préconise notamment de rompre frontalement avec le capitalisme mondialisé et la mise en oeuvre du communisme autogestionnaire. Une sortie de la zone euro en plan A. Un retour de l’échelle mobile, permettant d’indexer sur les prix les salaires et les retraites. Un grand plan de rattrapage salarial afin que chacun ait un salaire digne et décent. La création de millions et de millions d'emplois. La rédaction d’une nouvelle Constitution par le Peuple lui-même aux rond-points des Gilets Jaunes et aux points de départs des manifestations.