La F.I. est le symptôme de la petite bourgeoisie, qui cherche désespérément une deuxième social-démocratie << plus radicale >>, qui ne marchera pas plus que la précédente !
Version n°2 : Débat entre mon ami Ernesto Monteagudo et Brigitte Bouzonnie en février 2018, actualisé au 30 mai 2023
1°)- Enesto Monteagudo : "il reste à comprendre le monde actuel avant de proposer des solutions à ses difficultés . Pour un médecin , il doit faire un diagnostic précis avant de proposer un traitement , sinon il ne peut qu'essayer de traiter le symptôme ( traitement symptomatique ), mais jamais la cause . La F.I. est le symptôme que la bourgeoisie et plus exactement la petite bourgeoisie cherche désespérément une deuxième social-démocratie << plus radicale >> ( of course ! ) ( très radicale : c'est dans le contrat spectacle et crédibilité ! ) qui ne marchera pas plus que la précédente ! Pourquoi ? La crise structurelle du capitalisme est d'une extrême gravité ! Ruffin n'est pas bien cuit du tout , mais comme il est honnête , il parle naïvement sans calcul politicien et c'est très intéressant. Du néant il ne sortira jamais que du rien. Les miracles n'existent pas ! D'après ce que je comprends, Mélenchon, Ruffin, et compagnie sont objets de railleries permanentes de la part des militants conscients qu'il reste à la classe ouvrière . ( FB est instructif ! ) Macron et l'oligarchie pourront toujours les présenter comme l'opposition officielle << très dangereuse >> à sa Majesté , ça ne marchera pas
2°)-Brigitte Bouzonnie : Alain Badiou ne sait encore pas tout. Il ignore la vraie culture politique d'un Corbière.
2-1°)-SOS Racisme, creuset de la traitrise du PS vis à vis des classes populaires :
Corbière a milité 10 ans à Sos Racisme animé par Julien Dray. Qui est Julien Dray ? Cette crapule qui a fondé, directement de l'Elysée, un faux mouvement, "Sos Racisme", qui a remplacé un vrai mouvement d'indignation venu des cites : “la marche des beurs” initiée par Christian Delorme et le pasteur Jean Costil. On s'appuie sur l'excellent livre de Thierry Blin : "L'invention des sans papiers", PUF, 2010. Les beurs entament une longue marche jusqu'à Paris le 3 décembre 1983. Leur projet est aussitôt récupéré par des journaux mondains comme Globe et Libération. Dray crée un faux mouvement beur : “Sos racisme” pour décaniller Convergences 84. Avec la petite main soit disant si sympathique. Transmuant la question sociale ouvrière en simple question immigrée. Puis le mouvement social" se transforme en simple série de concerts "touche pas à mon pote".
Aujourd'hui, c'est le même mode opératoire : Corbière transmue la FI en fausse opposition de salon à Macron. La seule chose qui compte pour la Direction de la FI, ce sont des joutes parlementaires, et des amendements aussitôt mis à la poubelle + stratégie PS bis. Mélenchon est devenu une potiche d'honneur, légitimant cette fausse opposition de fake politiciens comme Corbière et sa bande.
Alors forcément que Badiou est pessimiste devant ce spectacle, puisque, en tout état de cause et depuis juin 2017, on n'applique plus la stratégie social-démocrate, qui avait cours pendant les Présidentielles.
Le hold up opéré par l'aile droite de la FI sur sa Direction explique beaucoup de choses. C'est comme de mettre un moteur de solex sur une Ferrari. LFI, qui a fait presque 20% des voix à la Présidentielle de 2017 ne fonctionne pas (à l'idéologique) comme, par exemple, le Parti communiste d'après guerre, faisant également 20% des voix. LFI réduit sciemment sa voilure à de pauvres joutes parlementaires sans lendemain. Au lieu de faire comme le PCF d après guerre : populariser son programme !
2-2°)- La social-démocratie keynésienne vit très bien dans le capitalisme mondialisé :
Autre remarque : la social-démocratie vit très bien en régime capitaliste. Et, à chaque fois où on l'a mise au rancart (tournant de la rigueur en 1983, diminution drastique des enveloppes sociales dans le projet de loi de finances de 2001), c'est uniquement pour des raisons IDEOLOGIQUES ! En ce sens, le sociologue Fréderic Lebaron montre comment le tournant de la rigueur a été pris, a cause de la MODE des idées libérales : à l'université, cercles de pensée et du Pouvoir, partout : Reagan, Thatcher. Résultat : du jour au lendemain, tous les “économistes”, style Jean-Marie Harribey nous ont expliqués que “le Keynésianisme était impossible aujourd’hui”(sic). Mais, sous réserve de relocaliser notre industrie et de prévoir un protectionnisme intelligent, le multiplicateur de Keynes peut bénéficier à l’économie française.
Dans son livre "En quête de gauche", édition Balland, 2006, Mélenchon explique que le virage libéral de Jospin de 2001, avec la liquidation de toutes les réformes du PS au pouvoir (emplois jeunes, RTT, loi de lutte contre la pauvreté) menées depuis 2017 est le résultat de "l'amicale pression" de Blair, Schroeder, etc sur Jospin, jugé “trop à gauche”(sic). Nullement d’une impossibilité économique !
L’économie chinoise, première économie du monde, est le preuve vivante, que l’on peut mener une politique keynésienne, même dans un contexte de mondialisation des échanges. Comme nous expliquait Alain Benajam, membre du Réseau Voltaire avec Thierry Meyssan, fin connaisseur des relations internationales et de la Chine : “la Chine, ce sont les 7 familles, dont une, ultralibérale, ultra-acquise à la finance, ressemble à la City anglaise”(sic). Or, dans ces 7 familles, il y a aussi la famille keynésienne analyse l’économiste marxiste Vincent Gouysse. Il montre comme le pouvoir chinois a maintenu un état keynésien redistributeur et un solide plan de lutte contre la pauvreté : sans doute un héritage du Président Mao. Il en résulte une cohésion sociale accrue, qui ne peut que favoriser ensuite les échanges internationaux.
Ce que voyant, Donald Trump a copié l’exemple chinois, en annonçant un grand plan de relance keynésien d’un montant de 500 milliards de dollars au mois de décembre 2020. Pendant sa campagne électorale de 2016, il a promis “des millions et des millions d’emplois” et il a tenu parole. Entre 2016 et 2020, il a créé 5 millions d’emplois, soit une rupture avec les politiques économiques libérale de ses prédécesseurs.
Donc, dans tous les cas, il n'y a aucune impossibilité technique de continuer à mener des reformes sociales keynésiennes dans le capitalisme mondialisé occidental et des BRICS. Tu peux me croire : je ne suis pas social-démocrate.