"D'Ormesson a une écriture magnifique", dixit les journalistes de France Inter, qui passent pour plus cultivés, plus lecteurs que les autres. Gallimard ne lui a-t-il pas ouvert sa prestigieuse "collection blanche", où Sartre écrivait autrefois...? Ce qu'écrit Bruno Adrie est très juste. Surtout vis à vis d'une Polony, simple prof, et dont je regardais récemment une vidéo de décembre 2016. Où, au lieu de parler de l'actualité et de l'échec de la mobilisation Khomri, elle attaquait, avec son compère Raphaël Glücksmann Alain Badiou, pour son éloge de la révolution chinoise ...remontant aux années 80. Et on voyait vraiment Badiou à la peine, essayant de répondre à ses deux contradicteurs...: deux poids, deux mesures... !
Michel Onfray a rappelé très justement récemment (décembre 2017), qu'il y avait deux Jean D'ormesson :
1)-le journaliste du Figaro qu'il écoutait lorsqu'il était jeune sur France Inter : et qui pestait, fulminait contre la "gauche", les "syndicats", les "grèves", etc.
2)-"Et le vieux Monsieur gentil"(sic) que nous vendent les médias actuels, un "bon client des médias", pour reprendre un mot de Pierre Bourdieu.
En effet, le "vrai" D'ormesson, tout le monde s'en tape. Il existe une amnésie générale de la part des porte-flingues idéologiques du pouvoir : son fameux débat sur Maastricht avec Mitterrand, où il avait été plus que pitoyable, lamentable, personne ne moufte...! C'est fou comme nos "intellectuels" dorés sur tranche ont la mémoire qui flanche... !
A peine si on se souvient des livres d'Alexandre Jardin parlant de sa famille, dont son grand père, Directeur de Cabinet de Pierre Laval. Et de son père, Pascal Jardin, cinéaste. Ils ont une grande maison en Suisse, où ils invitent du beau monde : Claude Sautet, amant de sa mère. Et aussi D'ormesson, qui couche avec tout le monde...!
Et puis il y a le "faux" D'ormesson médiatique que tout le monde connait : D'ormesson est inoffensif, tout ce qu'il y a de droite Figaro bien insérée dans le système libéral : alors, on l'invite à profusion, on ne lui coupe pas la parole toutes les deux secondes comme à Badiou. Polony, qui se croit intelligente, s'extasie sur son "oeuvre", qui n'existe pas.
Mais je pense qu'on peut aller encore plus loin dans l'analyse, en s'appuyant sur le livre de Guy Débord : "La société du spectacle", édition Folio, 1992, qui dit en substance : tout se qui était directement vécu s'est éloigné au profit d'une fausse représentation. Les images, qui se sont détachées de chaque aspect de la vie, fusionnent dans un cours commun, où l'unité avec la matière ne peut plus être rétablie. La "réalité" des images est considérée comme un monde à part. La spécialisation des images se retourne pour accomplir un monde autonomisé du réel.
Ne reste plus qu'un flot d'images menteuses, autonomisée du réel, le triomphe du spectacle comme relégation de la vraie vie.
Ne reste plus qu'un ETERNEL PRESENT, nos pseudos intellectuels à la Polony n'ayant aucune mémoire du "vrai" D'Ormesson, porte-flingue des idées du Figaro et du XVIème arrondissement. Comme dit Éric Hazan, éditeur, "le pouvoir occulte sciemment le passé, pour que les gens n'aient pas d'autre mémoire que la mémoire "officielle", truquée, menteuse, des images officielles".
LA VRAIE VALEUR DES GENS EST NIEE , on réécrit totalement la biographie de chacun : les meetings fleuves de Mélenchon pendant la campagne électorale sont volontairement oubliés. Idem pour les 20% obtenus par la FI. JLM, c'est uniquement son soutien au Venezuela. Son tort, c'est d'accepter et de s'enfoncer dans le temps présent, alors qu'il faut au contraire mettre en perspective historique l'histoire du Parti de Gauche puis de la France Insoumise. Comment on est passé de 4000 adhérents et 6,5% des voix à 550 000 clics et 20% des votes.
La vraie valeur des gens est niée. Cela me rappelle la conférence de Franck Lepage, expliquant comment la CIA a financé l'art moderne : comment un truc "sans valeur" : une nappe en papier déchirée se vend ensuite à 600 000 euros. Les pseudos "peintres" de l'art moderne prenant lieu et place des vrais artistes et du vrai travail de la main (cf la vidéo de Lepage est sur mon mur).
De la même façon, les élites de la société 2017 imposent des "écrivains"(D'ormesson), des "philosophes" (Raphaël Glüksmann) sans aucun talent. En lieu et place des vrais talents : Jacques Sapir a perdu malheureusement son blog et ses 200 000 connections par mois. Badiou est présenté comme "l'icône contestée de la gauche radicale"(sic) par Audrey Crespo-Maura.
On vit une anti-méritocratie, tout le contraire de la IIIème République, où un simple agent des postes à Bar- sur -Aube, Gaston Bachelard, a pu devenir professeur de philosophie à la Sorbonne, collègue de Jean-Paul Sartre.
Pour finir, et pour un ultime hommage à D'Ormesson, on chantera la chanson de Brassens : "Corne d'Aurochs":
"Il rendit comme il put son âme machinale,
"Et sa vie n'ayant pas été originale
"L'Etat lui fit des funérailles nationales :
"Corne d'aurochs ! "(sic)