LA FAUSSE VALEUR DE SIMONE SIGNORET !
Article rédigé par Brigitte Bouzonnie et mon ami marxiste Ernesto Monteagudo
1°)- Brigitte Bouzonnie : On se souvient de l'idylle Montand/Marilyn. L'émotion populaire suscitée par l'aventure de l'acteur français avec l'actrice américaine. Claude Lanzmann, alors rédacteur en chef de la revue "Les temps modernes" et journaliste vedette du journal "Marie-Claire" est envoyé en mission par Hélène Lazareff, patronne de France Soir. Il reste deux jours chez Simone Signoret à Saint Paul de Vence à La Colombe d’or. Avec un aplomb incroyable, elle lui soutient sans rire qu'il n'y a aucune relation Montand/Marilyn : juste de mauvaises langues. Lanzmann raconte comment in fine, il arrange les affaires de Simone Signoret, "mentant lui-même comme un arracheur de dents, afin qu'elle ne perdit pas la face" (sic) (cf "Le lièvre de Patagonie" , édition Folio, 2009, livre de souvenirs de Claude Lanzmann).
Peut-être trouvera-t-on cette histoire terne. Ne payant pas de mine. Ce n'est pas mon avis. Dans l'imaginaire de tout militant(e) de gauche, Simone Signoret occupe une place très élevée. La publication de son livre : "La nostalgie n'est plus ce qu'elle était" a transmué la célèbre actrice du cinéma français en "conscience de la gauche". "Grande dame de la gauche" (sic), mots toujours accompagnés d'un concert vigoureux de louanges. Et comme j'ai beaucoup aimé la lecture de ce livre, lors de sa parution, je trouvais cette promotion dans les têtes et dans les coeurs "normale" . "Allant de soi".
Mais l'anecdote racontée par Lanzmann rebat complètement les cartes. Comme dit avec lucidite NIETZSCHE, "dis-moi quel degré de vérité tu supportes, et je te dirai quel homme tu es". Signoret ment comme une arracheuse de dents, point barre. Histoire de ne pas voir en face son infortune conjugale. Histoire surtout de ne pas quitter le foyer conjugal et la célébrité de Montand, dont elle bénéficie en retour.
Or, il ne s'agit pas d'un mensonge isolé. Chez Jacques Chancel, elle défend aussi son mari qualifié de "séduisant"(sic) face à "toutes les petites actrices voulant coucher avec lui pour devenir célèbre"(sic). Sauf que la vérité est totalement inverse : c'est ce déboutonné de Montand, qui veut coucher avec toutes les actrices qu'il rencontre sur les tournages. La pauvre Carole Laure refusant d'obéir, connut un bien triste tournage, dans un film joué en commun avec Montand.
La femme trompée, elle n'a qu'un rôle possible : pleurer son infortune. Faire ses valises. Dans une vidéo sur l'addiction à la cigarette, Alain Badiou n'hésite pas à dire avec beaucoup de franchise : "je me suis fait plaquer par une femme : j'ai voulu réagir en arrêtant le tabac"(sic). Mais une telle attitude renvoie au vieux monde moral auquel j'appartiens, totalement désuet aujourd'hui. Aujourd'hui, ce vieux scénario est balayé. Oublié. Terminé ! En restant et en niant les faits comme Signoret, la femme trompée participe structurellement au mensonge, pierre angulaire de la société française depuis les cinquante dernières années.
En cela, l'attitude de Signoret n'est pas très différente de celle de Hillary Clinton niant farouchement les rapports sexuels entre Bill Clinton et Monika Lewinsky. Ou de l'attitude récente d'Anne Sainclair affirmant sans rire, un masque sur le visage, qu'elle ignorait tout des agissements de DSK !
Non seulement Signoret est menteuse, elle est également jalouse. Dans son livre, "La nostalgie n'est plus ce qu'elle était", l'auteur raconte avec mépris comment Marilyn, "fille de la campagne, mettait deux heures (de maquillage) à devenir l'actrice Marilyn" (sic). Anecdote, qui suinte la prolophobie (haine du populaire) de la bourgeoise Signoret vis à vis de la plébéienne Marilyn.
On voit que Signoret n'est pas du tout à gauche, comme catégorie revendiquant la Vérité, grande valeur du XVIIIème siècle et de Rousseau dont la devise était : consacrer sa vie à la vérité. Et l'égalité entre les classes sociales. La supposée "grande conscience de la gauche" de Signoret, elle s'arrête au premier étage, sa défense des prolétaires, et encore ! Signoret est la fossoyeuse active de la gauche, véhiculant joyeusement le mensonge et l’inégalité. Avec naturellement le soutien infatigable de son mari, Montand-la-joie dans l'émission de télévision : "Vive la Crise !"
Bien vu , bonne analyse .. Mais tout ça n'est pas si nouveau que ça ...La Rochefoucault << L'hypocrisie est l'hommage que rend le vice à la vertu . IL FAUT TENIR à une résolution parce qu'elle est bonne , et non parce qu'on l'a prise >> ... ou alors Spinoza , la persévérence dans son être ( conatus ) ...Ici persévération dans un être social PRÉ- déterminé ... Signoret n'a pas inventé la gauche occidentale , gauche qui << bien malgré elle >> ( ? ) , plus ou moins consciemment (?) , n'est que la gauche impérialiste occidentale, avec sa panoplie et son standard d'hypocrisies aussi multiples que cyniques ... Signoret n'a fait que s'y adapter ... Comment définit Marx l'aliénation sociale dans une société capitaliste ? Ou qu'est-ce que << la Société du spectacle >> de Guy Debord
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