LA FAC DE TOLBIAC A ÉTÉ EVACUEE PAR LES CRS (info France Inter) !
Article rédigé par Brigitte Bouzonnie en 2018
La faculté de Tolbiac a été évacuée sur ordre de la Préfecture de Paris. A 5 heures du matin, les CRS tirent les jeunes de leur sommeil par des gifles et des bombes lacrymogènes (cf témoignage d'une étudiante de Tolbiac ce matin sur France Inter). Depuis un mois, les étudiants occupaient l'université, afin de s'opposer à la réformes des études du supérieur imposant la sélection. Et leur absence d'avenir. Mais la contestation devint très vite une critique anti Macron plus générale. Ainsi, sur le mur de la fac, pouvait-on lire : "Paris debout, soulève-toi ! "(sic), et d'autres mots d'ordre appelant à une révolte non réductible aux seuls problèmes étudiants.
Le blocage d'un site constitue toujours une rupture, un cran d'arrêt dans la façon routinisée de manifester imposée par les Directions confédérales : se traduisant le plus souvent par des promenades apéritives inoffensives pour le Pouvoir, qui se dépêche de truquer le nombre de manifestants dans la rue : comme hier à Paris, où ils n'étaient soit disant pas plus de 15 000 selon le cabinet Occurence. De plus, ces journées de mobilisation sont sans aucune efficacité, ainsi que le montre l'histoire sociale récente de ces 30 dernières années : notamment l'inutilité des 14 journées de contestation du projet de loi Khomri.
"La grève avec occupation des lieux lie absolument "grève" et occupation" habituellement séparé d'un cran au moins dans la violence de l'action" explique Alain Badiou dans son ouvrage "Le réveil de l'Histoire", édition Lignes, 2011. Avec le blocage d'un lieu (raffinerie, université), on passe à la vitesse supérieure des actions sur la durée. Le fait , pour les étudiants de Tolbiac, d'avoir "tenu" un mois montre une belle opiniâtreté et une belle combativité de leur part. Qui forcent l'admiration. La radicalité, l'intransigeance, le courage de la jeune génération aguerrie, qui n'a rien besoin d'apprendre de ses aînés, son absence d'esprit de compromis, de petits calculs à la Mailly, seront sans doute ce que les historiens retiendront de plus positif dans ce réveil des luttes catégorielles 2018.
VIVE NOTRE BELLE JEUNESSE RESISTANTE ET ANTILIBERALE !!
PS : ce matin, le servile Christophe Barbier, qui n'a de journaliste que le nom, en réalité le chargé de communication de Macron le plus zélé, le plus enthousiaste, a eu le culot insupportable de dire que l'évacuation de Tolbiac "était un grave échec pour la France insoumise et Jean-Luc Mélenchon"(sic). Alors que c'est tout le contraire ! Le fait d'avoir occupé les lieux pendant 4 semaines est une très belle victoire de la part des étudiants en grève. Nul doute que Barbier n'a jamais enrôlé trois pékins dans sa vie. Et qu'avant de dégobiller son mépris sur les pieds des autres, il ferait bien de balayer devant sa porte...!