Hier, nous évoquions les 9 suicides des salariés licenciés de Continental, à partir d'un article d'actu chômage.
Malheureusement, il ne s'agissait pas d'un cas isolé. La déroute psychologique du chômeur, sa mauvaise santé ne sont jamais évoqués dans les médias non équitables. Pourtant, elles ont été démontré de façon précise et rigoureuse par une étude menée, financée par la Commission européenne, à laquelle ont participé 24 professeurs de médecine de différents pays de la CEE, sous la direction du Professeur Thomas KIESELBACH, de l’université de Brême : « la santé dans les restructurations », projet HIRES.
En premier lieu, et selon une étude finlandaise, on assiste à une augmentation du taux de mortalité au niveau des salariés victimes de restructurations économiques. Ils souffrent de maladies cardio-vasculaires, maladies coronariennes, apparition de maladies chroniques, taux d’immunodéficience plus élevés, obésité, syndromes métaboliques, maladies digestives, musculo–squelettiques, psoriasis, perte de la libido, alopétie, troubles du sommeil, alimentation médiocre… Leur santé psycho sociale est gravement atteinte par la perte d’un emploi : perte d’identité, inquiétude accrue, perte de l’estime de soi, usage accru aux psychotropes , somnifères, anxiolytiques, tétanie, dépression, d’alcoolisme….Le sentiment de ne plus exister est donc fréquemment relevé.
Les personnes qui ont perdu leur emploi ont l’impression que leur façon de faire face au chômage, et de surmonter cet obstacle, est considérée exclusivement comme un problème de responsabilité personnelle. En un mot, d’être livrées à eux-même.
D’où les recommandations de nos médecins de faire en sorte que la société offre un soutien à ces chômeurs. Comme compensation au préjudice à une injustice. Cette «aide» allègerait l’état psychologique de nos demandeurs d’emploi, qui se sentent complètement isolés. Nos médecins confirment de façon scientifique cette rupture du lien d’appartenance de ces individus, leur sentiment d’impuissance, d’insécurité mentale.
La confiance en soi n'est pas un bien inné, que chaque individu possèderait, depuis qu'il est dans le ventre de sa mère. C'est un fait social, une construction de la société. Ce que nous vivons comme notre bien le plus propre, le plus personnel, c'est la société, et elle seule, qui donne confiance en soi. Ou qui inversement casse cette confiance en soi : ça fonctionne dans les deux sens.
1)-La perte d'un emploi et le sentiment, entretien d'embauche ratés après entretiens d'embauche ratés, de ne plus jamais pouvoir retravailler casse irrémédiablement la confiance en soi, que l'on avait pu avoir, en trente ans de travail.
Un entretien d'embauche est très souvent de pure forme : l'employeur a déjà retenu le candidat "maison" qu'il veut prendre, même si ce n'est pas le meilleur. Il s'y soumet uniquement pour la bonne forme. Tout est fait pour faire comprendre au chômeur qu'il n’est rien : la précieuse pile de papiers, qui trône sur la table ronde, n'est même pas poussée : histoire de bien lui faire comprendre qu'il est beaucoup moins important, aux yeux du patron, que quelques dossiers¬¬. La discussion décousue qui s'en suit, il ne s'agit même pas d'un vrai interrogatoire rigoureux, qui montrerait l'intérêt de l'employeur pour son candidat, est un autre signe du désintérêt profond manifesté par l'employeur pour un homme ou une femme sans emploi.
2°)- Inversement, on sait très bien donner confiance à des jeunes, des chômeurs....En matière de décrochage scolaire, recherche d'emploi, on sait très bien créer des ateliers d'expression orale, donner des cours de théâtre à des jeunes, leur faire faire du sport, les aider à monter un projet, afin qu'ils recouvrent leur confiance en soi. Ainsi, Catherine PEYGNE, Maire communiste de Bobigny, aide les jeunes du 93 à monter leurs projets : ses services reçoivent les jeunes, les écoutent, leur donne un coup de pouce financier, le cas échéant. Et signe, in fine, un contrat avec eux, officialisant leur projet. Le jeune se sent valoriser, peut signaler ce projet dans son CV, et se sent capable d’élaborer un projet professionnel…
Il appartient aux militants du Front de gauche de dénoncer de toutes ses forces le traitement inhumain réservé aux chômeurs abandonnés de tous, dont la souffrance n'a malheureusement rien à envier avec la souffrance au travail subie, notamment par les salariés de FRANCE TELECOM ! Et qui conduit dans les deux cas aux mêmes gestes désespérés...se foutre en l'air...!
Ils s'en foutent des chômeurs. Ils ne s'intéressent plus qu'aux LGBTQQA++