La dégringolade morale et intellectuelle des politiques/ intellectuels de la FI par rapport à Claude Bourdet, Claude Lanzmann, Raymond et Alain Badiou ...!
Article rédigé par Brigitte Bouzonnie en 2018, mis à jour le 7 juillet 2022
Raymond Badiou
Claude Bourdet
Claude Lanzmann
Alain Badiou
1°)- Simon Badiou (à propos de la mort d'un jeune homme par un CRS) : "Ben oui, et personne pour dire que c'est un réel scandale ! Personne pour remettre en cause "l’ Etat policier" dans lequel nos vivons ! Avec infiniment moins de surveillance, il y a 50 ans les jeunes d'alors criaient "A bas l Etat policier"...!!!
2°)-Brigitte Bouzonnie : "Simon, c'est exactement mon indignation depuis que je connais la nouvelle ! Mélenchon occupe un espace politique critique, qu'il n'assume pas. Quant aux autres petits microbes arrivistes (Corbière, Quatennens parlant de “la necesssité de faire un diagnostic"(sic). Ruffin, la soit disante "grande gueule" tout à coup silencieux : tous "collaborent" objectivement avec Macron, en refusant de denoncer la mort indigne de ce jeune homme. Pire, dans mon fil d'actu, je lis des posts le traitant le jeune homme tué de "racaille"(sic) !
En ce moment, je relis "Le lièvre de Patagonie", livre souvenirs rédigé par Claude Lanzmann. Il était très opposé au retour de De Gaulle en 1958, sous la menace d'un putch. Il raconte qu'il y eut une conférence de presse du Général, à laquelle il participait en tant que Directeur des Temps Modernes. Il y avait aussi Claude Bourdet, ancien résistant de Combat, qui connaissait bien le Général. Bourdet a eu le courage inouï de demander à De Gaulle : "comment entendez-vous concilier vos aspirations à la démocratie et le putch militaire qui est derrière vous ? De Gaulle lui a répondu de façon très floue, à double interprétation : "Monsieur, quel homme croyez-vous que je suis ?" (sic). Sous entendu, “Pensez-vous que je serai un homme à utiliser la force, ou à ne pas faire usage de la force, s'il le faut” ?
De son côté, Alain Badiou parle de son père, Raymond Badiou en 1958 dans son livre : "Éloge de la Politique", édition Café Voltaire-Flammarion, 2017 : "des unités parachutistes menaçaient l'Assemblée Nationale. Elles avaient tout de même pris le pouvoir en Corse. Mon père, à l'époque, maire socialiste de Toulouse, irréductiblement opposé à la guerre d'Algérie et à l'armée coloniale, préparait, avec ses anciens amis de la Résistance, une défense armée sur la route entre Toulouse et Pau, basé d'où l'on disait que les unités militaires allaient surgir"(sic) (1).
Ce qui frappe à cette époque, c'est de voir tous ces intellectuels (Bourdet, Lanzmann) et responsables politiques (Raymond Badiou) vent debout contre De Gaulle et ses menaces de putch militaire. N'hésitant pas à monter au front. Payer de leur personne : on rappelle que Bourdet à été emprisonné quelques heures en 1958, car il gênait le retour de De Gaulle au pouvoir.
En 2017, Macron est arrivé au pouvoir par effraction, ainsi qu'il le dit lui-même. Personne n'a moufté, sauf Alain Badiou qui a parlé de "coup d'état démocratique". Résultat : on lui a supprimé la promotion de son livre au mois d’octobre 2017.
Devant le putch grossier de macron, Mélenchon et les autres élus de la FI se sont tus courageusement. Continuant à nous faire, qu’on était toujours en démocratie.
La police du petit banquier tire à bout portant sur un jeune désarmé et le tue : personne ne moufte, notamment Mélenchon et sa cour des miracles puant la trouille et le renoncement. Pire encore, sur les réseaux sociaux, mis à part le groupe "Nantes révoltée", "Jeunesses Communistes du 44", Jacques Ricau, Dominique Kern, F-J Bigotiere et moi, tout le monde se tait. Ou traite indignement le jeune noir de "racaille"(sic) !
Nous vivons le temps des êtres jetables. Une vie ne vaut rien, quand il s'agit de jeunes des cités. Et les responsables de la FI , loin de le condamner, s'assoient sur cet anti -humanisme puant ! ON VOIT LA DEGRINGOLADE INTELLECTUELLE SAISISSANTE entre le champ intellectuel des années 50/60 (Bourdet, Lanzmann, Raymond et Alain Badiou) et le champ politico-intellectuel de la France des années 2010-2018, avec la Direction de la FI occupant le même espace politique.
Par exemple, sur la nécessité de sortir de la zone euro. Lordon est muet comme une carpe. Silence qui ne va pas de soi, lui qui était si partisan de la "démondialisation" et "d'enclaves pacifiées de vie" à l'extérieur de la "mondialisation heureuse"(sic). Quelle chute intellectuelle et morale définitive pour lui et les autres : Généreux, Todd, pour ne pas les citer....!
A nous de prendre la relève et de fonder notre parti : “Pouvoir au Peuple”
(1)-Le Général de Gaulle était un homme intelligent. Pas un général à deux neurones, juste bon à faire un pronounciamento en Amérique Latine. Il jouait double jeu : 1°)-La voie légale. 2°)- Le bluff d’un recours aux armes. Sa menace consistant à placer des parachutistes devant l’Assemblée Nationale, il savait bien qu’il ne la mettrait jamais en oeuvre. Qu’il ne commettrait pas de putch militaire chimiquement pur, sauf à mettre tout le Peuple français dans la rue contre lui. S’il avait commis un putch militaire chimiquement pur, il aurait peut être eu le pouvoir, mais serait aussitôt politiquement mort dans le pays. Comme dit très bien Talleyrand : “on peut tout faire avec des baïonnettes sauf s’assoir dessus !”