Jean-Louis Murat, souvenirs !
Article rédigé par notre camarade Claude Picard sur son mur Facebook + Extraits de l'album Cheyen Automn 1989 : Déjà 2 siècles 1989, Le troupeau
1°)- Claude Picard : Jean-Louis Murat est mort ce jeudi 25 mai. Il avait 71 ans.
Originaire du Puy-de-Dôme, Jean-Louis Murat avait fait d’un village de sa région natale, Murat-le-Quaire, son nom d’artiste. Il commence sa carrière dans la musique à la fin des années 1970.
Il rencontre un premier succès auprès du public avec le 45 tours Si je devais manquer de toi en 1987. Suivront une vingtaine d’albums (Le Manteau de pluie, Babel, …) au fil des décennies et notamment le succès populaire autour du duo Regrets enregistré avec Mylène Farmer en 1991.
Connu pour ses textes poétiques, l’auteur, compositeur et interprète auvergnat l’était aussi pour ses prises de parole franches et souvent à contre-courant du « star system ».
Et d’égratigner pêle-mêle au fil de ses interviews les « gros cons » Renaud et Michel Polnareff, mais également Johnny Hallyday – « À cause de lui, nous sommes passés pour des tocards pendant cinquante ans » – ou, plus récemment, les rappeurs de PNL « du niveau du Club Dorothée » ou la chanteuse Angèle et ses « chorégraphies de peep-show ».
Quand il montait sur scène, regard bleu acier, voix de séducteur lancinante, ce n’était « pas pour faire plaisir aux gens » mais pour les « déstabiliser », voire « les dégoûter », disait-il à l’AFP en 2014. Les charmer, aussi, passant volontiers de l’anecdote pleine d’humour noir à la plus forte des poésies, mélange d’influences du terroir auvergnat autant que des nuits américaines.
2°)- Textes de chanson :
2-1°)-Déjà deux siècles 89
Un bout de texte de chanson de Jean-Louis Murat me revient en mémoire:
“Deux siècles d'or n'ont pu tuer
“Le chant heureux de la jeunesse
“Du sang violent des fédérés
“J'ai dans mon corps le vin de messe.
“J'ignorais rien, j'ignore tout
“Je suis ma propre forteresse
“Reviens t'asseoir noble tambour
“Devient rebelle à ma paresse
Déjà deux siècles, 1989 (Cheyen Automn)
2-2°)-Le troupeau :
D’avoir mené les troupeaux,
D’avoir traversé les glaces
Pour me bâtir un troupeau
N’apaise pas mon angoisse
Pourtant le soleil est haut
Dans l’azur pas de menaces
Je rêve parmi les chevaux
D’horizon mauve et d’espace.
Va je déteste la vie
De ces bâtisseurs d’empire
De ces voleurs de prairie
Où tu trouveras ta place
Je partirai cette nuit
Sous un ciel peuplé d’étoiles
Je ne connais qu’une envie
Je veux retrouver mon âme