Homosexualité = construction sociale du capitalisme mondialisé !
Excellent article rédigé le 26 août par Ysengrimus pour le site "Les 7 du Québec"
1°)-YSENGRIMUS — La Fierté Gaie est reine sur Montréal. Une occasion nacrée de la regarder bien droit dans ce crucial angle sociohistorique qu’on esquive ou escamote trop souvent en ce qui la concerne. Suivez bien le mouvement. Par rapport à la féodalité, le capitalisme est libérateur. Il fait éclater les vieux rapports de vassalité, de métayage, de servage et leur substitue un rapport commerçant. L’esclavage disparaît avec l’ancien mode de production agricole (il laisse une trace idéologique que le capitalisme recycle: le racisme), la division sexuelle du travail s’effiloche graduellement (elle laisse une trace idéologique que le capitalisme recycle: le sexisme) et, avec elle, les vieux schémas phallocratiques et paternalistes basculent dans l’archaïsme. Les anciens esclaves, les femmes (dans certaines portions du monde même les enfants) sont désormais salariés. Tout est nivelé.
Les représentations idéologiques de nature féodale ne sont pas intégralement évacuées. De fait, comme la fumée après un grand incendie, l’idéologie traîne longtemps dans l’espace après l’extinction des conditions objectives de son engendrement. On peut même dire que la culture intime d’un groupe reste marquée par la phase historique de sa grandeur et que son idéologie en reste inévitablement teintée. La période dorée laisse de la poussière d’or qui colle à la surface des idées nouvelles. L’hétérosexualité masculine connut son âge d’or sous la féodalité. L’homme homosexuel en ce temps était marginalisé, tyrannisé, éradiqué, rejeté, nié. L’homme hétérosexuel fleurissait dans la soumission de sa femme, de ses serfs et du clocher du village à sa loi et à son ordre. Encore aujourd’hui, l’homme hétérosexuel cardinal est celui qui se comporte en gentleman, ce qui implique un gestus, un ensemble de pratiques ordinaire, un ton, un style (singé ou surfait, naturel ou exagéré) directement hérité des temps féodaux et jouant toujours un rôle non négligeable dans la dynamique de séduction hétérosexuelle. L’amour courtois et ses photocopies contemporaines sont un culminement hétéro…
Dans le torrent de tout ce qu’il libère, le capitalisme libère aussi l’homosexualité masculine. Tous les verrous de l’armure de masculinité du hobereau féodal sautent les uns après les autres et l’admiration, ouverte ou secrète, qu’il ressentait pour son propre groupe, l’intimité virile qu’il entretenait au sein de sa propre culture intime peut graduellement sortir de l’enclos circonscrit de la stricte camaraderie des cercles masculins et se débrider. Sur les quelques siècles qui nous voient passer du capitalisme industriel au capitalisme tertiarisé, commerçant, transnational, mondialiste et technologique de notre temps, l’homosexualité passe de la culture de résistance d’un Oscar Wilde et d’un John Keynes à la culture de masse des parades de la fierté gay et du mariage homosexuel.
L’hétérosexualité fut un phénomène de masse sous la féodalité. L’homosexualité devient un phénomène de masse sous le capitalisme. Cette médaille a évidemment son revers. La culture homosexuelle masculine sera donc, face à l’Histoire, une culture profondément et intrinsèquement marchande. Elle sera marquée aux coins de l’individualisme, du narcissisme, de la publicité, de la promotion de soi, de la compétition à outrance, de la mise en marché, de la surconsommation, du gaspillage, du cynisme insensible. Elle sera les USA du sexage, en quelques sortes. L’homme hétérosexuel s’engageait avec une femme et la trahissait crucialement en la trompant, car tout dans ses rapports de sexage procédait du lien voulu éternel s’établissant entre l’homme d’armes constant et la stabilité de la terre et du sain lignage du troupeau. L’homme homosexuel qui change de partenaires fait tout simplement rouler la marchandise. Il sélectionne un nouvel objet de plaisir, en évalue l’âge, le poids, l’attitude, la posture, le volume de la bite, les aptitudes de performance puis le consomme et jette après usage…
Notons, et c’est très important, que, même après la chute de la féodalité, la sexualité hétérosexuelle continue de fleurir et entre même dans une vaste dynamique de désaliénation qui la mène vers le droit au divorce, le caractère facultatif du mariage, une plus forte égalité dans le couple, un déclin de la soumission servile des enfants etc. (toutes ces caractéristiques sont des manifestations de la déféodalisation de la culture hétérosexuelle). L’hétérosexualité contemporaine vit sa phase post-impériale, post-hégémonique. Elle prend graduellement sa vraie place, plus modeste, non dominante, non exclusive, un peu comme la France après le Grand Siècle ou l’Angleterre après Victoria. C’est l’homosexualité maintenant qui vit les grandeurs et les affres de sa phase hégémonique. Aussi, il faut voir clairement ce qui se passe et le dire. Une bonne partie de la crise promiscuitaire, des jalousies haineuses et du cynisme insensible de l’homme homosexuel ne sont en rien des traits inhérents de l’homosexualité (comme cherchent à le faire croire maints réactionnaires mal avisés). Ce sont plutôt là des traits conjoncturels du capitalisme, contexte social d’émergence de l’homosexualité masculine comme culture de masse.
Que vive et fleurisse l’homosexualité (masculine et féminine). Et surtout, vivement qu’elle se libère du mode de production marchand qui la distord, restreint sa portée, rapetisse son universalité, enfreint son épanouissement légitime et l’expose aux jugements discriminatoires et aux descriptions superficielles de ses détracteurs d’arrière-garde.
2°)- Brigitte Bouzonnie : Merci pour cet article marxien très stimulant. Oui, moi aussi, je pense que le capitalisme décanille la famille hétérosexuelle classique, comme îlot, butte témoin du vieux monde, où les rapports de forces étaient tamisés par les sentiments et la tradition, qui définissait un espace des possibles limité. Au profit d’une nouvelle “famille” forgée par les purs rapports de force. Et où “tout est possible”, pour reprendre le titre de la chanson de Moustaki. La “famille à l’ancienne” était un rempart contre l’individualisme forcené, le narcissisme, la publicité, la promotion de soi, la compétition à outrance, la mise en marché, la surconsommation, le gaspillage, le cynisme insensible voulus par le capitalisme triomphant, maintien de son taux de profit oblige. Il n’y a pas que l’homosexualité que le capitalisme défende et promeut de façon féroce : mais aussi la pédophilie et l’inceste contemporain (en gros, depuis les années 70), non mentionnés dans votre article, mais tout ce qu’il y a de plus « tendance ». Et qui participent des mêmes valeurs capitalistes : individualisme forcené, etc.
Comme écrit Alain Accardo : « le seul devoir unissant les différentes fractions de la petite-bourgeoisie est un devoir de plaisir, quel que soit le moyen de se le procurer : sexe, drogue, alcool, vitesse, argent… « Les petits bourgeois se croient émancipés alors qu’ils ne sont que déboutonnés » comme écrit Georges Steiner. Une soif inextinguible de jouissance immédiate sans fin et sans frein. Tel est le trait dominant du petit bourgeois européen d’aujourd’hui » (sic) (cf « Le petit bourgeois gentilhomme. Sur les prétentions hégémoniques des classes moyennes », édition Agone, 2009.
3°)- Oli Mil : Ah ah ah, les vieux clichés de l'ignare crasse qui ne sait pas que l'homosexualité est très répandue dans le règne animal, et a été très présente pendant l'immense majorité des 200 000 ans dont vous parlez ... c'est l'homophobie qui n'a que très peu de décennies ou de siècles d'existence, et va souhaitons-le disparaître prochainement, avec le capitalisme j'espère.
4°)-Brigitte Bouzonnie : Serge Grenier pose calmement le problème. Je vous remercie de ne pas l'insulter. Oui, comme analyse très bien Jean-Didier Vincent dans son ouvrage : "Histoire des passions", au tout début de l'histoire de l'humanité, les hommes allaient vers les hommes. Idem pour les femmes. Sans aller jusqu'au règne animal, une fraction de l'humanité a donc pratiqué homosexualité et inceste. L'hétérosexualité est donc une construction sociale comme une autre. Admirons sa longévité : 199 950 ans. Si vous aviez lu attentivement l'article d'Ysengrimus, vous verriez qu'il ne critique pas l'homosexualité et l'inceste "en soi" : mais leur instrumentation par le capitalisme moderne. Aujourd'hui, homosexualité, incestes sont inséparables du rapport de forces permanent et de l'individualisme outrancier chers au capitalisme mondialisé. Elles aussi sont des constructions sociales historiquement et géographiquement datées, imposées par un certain projet politique. C'est comme cela qu'il faut penser ces formes de sexualité. Et non pas de façon hoirs sol, hors contexte.
L'homo sapiens est là depuis plus de 200 000 ans. L'âge d'or de l'hétérosexualité a duré au moins 199 950 années. Tandis que l'âge d'or de l'homosexualité ne pourra durer que quelques générations car l'humanité disparaîtra par attrition.
Deux hommes ensemble ne peuvent pas faire d'enfants et deux femmes non plus. Si tout le monde devient homosexuel, il n'y aura plus personne pour faire des enfants.
Une absurdité totale, un barbarisme, historiquement, sociologiquement, économiquement, totalement à côté de la plaque, c'est qui ce (sale) type ? ... Je suivais votre newsletter depuis de nombreux mois, très souvent d'accord, mais partager cette ineptie odieuse (par ailleurs condamnable pour homophobie) va me faire désabonner séance tenante. C'est l'homophobie qui n'a que très très peu de siècles d'existence ... que l'abject ignare se cultive un peu.