Histoire de la folle et inflexible progression de la courbe du chômage en France, voulue par un capitalisme vampire + personnel politique de droite et de "gauche" !
Article rédigé par Brigitte Bouzonnie
1°)- Résumé de l’article : Le chômage est passé de 1 million de demandeurs d’emploi sous Giscard en 1980 à 6 millions aujourd’hui, selon les chiffres Dares-indicateurs n°14 du premier trimestre 2021. 9 millions selon nos calculs. Cette folle et inflexible progression a été voulue par le capitalisme vampire, et par tous les pouvoirs du moment : “socialistes” ou de droite. Le chômage a d’abord touché les classes populaires, les premières à être promises à l’abattoir, par un capitalisme soucieux de restaurer son taux de profit en chute libre, au milieu des années 70.
Aujourd’hui, au terme de trois confinements, à leur tour, ce sont les classes moyennes à être férocement chassées de l’entreprise par des actionnaires vautours, uniquement préoccupés d’augmenter le cours de leur action en bourse.
Résultat : tout le Peuple français est condamné à la mort sociale, par un capitalisme criminel. Aujourd’hui terminus : quelle que soit sa position sociale, tout le monde descend : et, poignée de miraculés mise à part, personne n’en revient. Mais de cela, personne ne moufte.
2°)- Article : On le sait. En France aujourd’hui, tout le monde est promis au chômage de masse. A l’exclusion sociale et professionnelle définitive. Certes, sont concernées d’abord et depuis toujours les classes populaires, ouvriers et employés, hélas abandonnées depuis les années 80 par la supposée “gauche” politique : PS et PCF. Mais aussi, est promise à la chute sociale la classe moyenne, la même qui trône de façon arrogante, hégémonique sur le pays, où elle impose sa doxa. Petite bourgeoisie longtemps épargnée, chouchoutée par le Capital.
Comme écrit Diego Fusaro, jeune philosophe marxiste italien (que m’a fait connaitre mon ami Claude Karnooh) : “les mesures politico-économiques du libéralisme (état minimal, privatisation, précarité, flexibilité, dérégulation, chômage de masse), autrement dit toutes ces mesures imposées, qui si elles étaient appliquées toutes à la fois, auraient vraisemblablement déchaîné des réactions révolutionnaires, ont été appliquées avec une gradation lente mais inflexible. Elles se sont toujours présentées comme le résultat de processus irréversibles, comme des nécessités d’urgence dictées par la crise” (sic) ( cf son ouvrage : “L’Europe et le Capitalisme”, édition Mimésis, 2016.
De la même façon en France, la folle et inflexible gradation de la courbe du chômage a été présentée comme “inévitable”. Nous entrainant dans l’abîme social et politique d’un génocide nié, refoulé par tous.
Comment, sur longue période, a-t-on pu arriver à une telle boucherie sociale ?
1°)- La mise à mort sociale des classes populaires :
Pour le Capital, on le sait : la priorité, c’est d’augmenter le taux de profit, coûte que coûte, quel que soit le prix social à payer !
Comme écrivait Karl Marx : "Le Capital est semblable au vampire. Il ne s'anime qu’en suçant le travail vivant. Et sa vie est d autant plus allègre qu’il en pompe davantage (sic). De plus, si ses intérêts le commandent, le capital fabrique aussi du travail mort (chômage), en grandes quantités.
Au cours des années 70, la Classe dirigeante connait une grave chute de son taux de profit. Afin de restaurer sa rentabilité en chute libre, elle n’hésite pas à ouvrir les frontières. Imposer la mondialisation des échanges. Les entreprises françaises sont délocalisées dans les pays à main d’oeuvre bon marché. Rien que dans le secteur de l’industrie, la France perd un million de salariés.
Mais ce n’est pas tout : en France, c’est la chasse systématique à ce que l’on appelle péjorativement les “canards boiteux” (sic), c’est à dire les entreprises, dont le taux de profit est insuffisant pour ces Messieurs-Dames du Capital. Par exemple, disparaissent à ce titre, tandis que leurs salariés basculent pour toujours dans le chômage de masse et la pauvreté, les filatures, l’industrie du textile du nord de la France, jugées insuffisamment “rentables”.
Au cours des années 80, la région du nord de la France devient la région la plus pauvre de France. Aujourd’hui, tout le monde trouve cette situation “normale” ,”allant de soi”, mais la réalité est plus nuancée.. Marie-Claude, une amie à moi, corrézienne, décide, à compter de 1978, de travailler dans une association lilloise. Elle arrive dans la ville. Elle la trouve tout à fait “normale”, pareille aux autres grandes villes françaises modernes. Fabius devient Premier Ministre, et décide de la fermeture des fiefs industriels du nord et de l’est de la France. Du jour au lendemain, elle voit les sans abris recouvrir les trottoirs de la ville. Comme elle est à la gauche de la CFDT (de l’époque), elle les interroge : ce sont tous d’anciens salariés, ayant subi le joug d’un plan social voulu par le patronat et la “gôche” au pouvoir.
Personne ne prend leur défense. Les hommes politiques dits de “gôche” changent radicalement de discours, abandonnant le classique discours de gauche de défense des salaires et de l’emploi au profit de sujets “sociétaux” : écologie bobo, racialisme, islamisme, etc.
A partir des années 80, avec le triomphe du grand cycle libéral, les français aussi acceptent le chômage de masse : 1 million de chômeurs sous Giscard. 2 millions en1988 sous Mitterrand. 3 millions sous Jospin en 1997. 6 millions en 2021.
Les gouvernements “socialistes” (et autres) cessent de lutter contre le chômage. Laissant filer sciemment, volontairement, en toute connaissance de cause, la courbe du nombre de demandeurs d’emplois.
Avec l'éviction cynique dans le chômage de masse d'une grande partie des classes populaires, chacune, chacun, a accepté comme. "allant de soi" une déshumanisation hélas bien avancée d'une partie de la société française. Car les chômeurs perdent, outre leur position sociale (salaire et CDI), leur aspiration profonde à "être avec", déshumanisation de masse parfaitement analysée par Jacques Généreux dans son livre : "La dissociété", édition du Seuil, 1986.
Ainsi, depuis 40 ans, le chiffre du chômage a été multiplié par six. Rien que depuis la crise des subprimes, il a été multiplié par deux. Si on isole les catégories A (chômeurs sans emploi) B (chômeurs ayant un petit boulot) et D (chômeurs en contrat aidé ou formation), on est passé de 2,6 millions de chômeurs en 2008 à 4,8 millions (chiffres Dares indicateurs du premier trimestre 2021), soir presque le double.
Jamais nous ne sommes descendus dans la rue pour protester contre le chômage de masse, prendre la défense de ces chômeurs, dont on savait pertinemment qu'ils ne retrouveraient jamais de CDI ni de possibilité “d'être avec”.
En sacrifiant les classes populaires, on a fait le premier pas vers le pire. On a accepté de virer les ouvriers et les employés de la société française, de toute vie décente : persuadé (e), que cela suffirait à contenter les appétits inextinguibles du Capital.
2°)- La chute programmée des classes moyennes :
C'était oublier les appétits grossiers de la finance mondialisée, patrons de grosses boites, à qui il en faut toujours plus : toujours plus de profits, toujours plus de cash flow, de grandiose, toujours plus de part de marché international.
En effet, tôt ou tard, hausse du taux de profit oblige, la classe dirigeante s'en prend désormais aux petites classes moyennes, puis à la classe moyenne elle même, histoire de se remplir les poches, se gaver éperdument.
Comme explique le lanceur d’alerte israélien Israël Adam Shamir, les banquiers mondiaux ont voulu diminuer la bulle financière ( 2 billiards de milliards de dollars) en arrêtant volontairement l'économie mondiale à travers trois confinements : “M. Glazyev, économiste de renom, explique pourquoi les mondialistes avaient besoin de dégonfler la bulle financière mondiale, qui avait été gonflée au-delà du raisonnable par la Réserve fédérale américaine, la BCE, les banques d'Angleterre et du Japon au cours d'une décennie d'assouplissement quantitatif. Tout au long de la décennie, le volume de la masse monétaire en dollars a été multiplié par cinq, et celui de l'euro par quatre”(sic).
A leurs yeux de monstres du mal, quelques centaines de millions de chômeurs de plus sur le carreau n’avait aucune importance. Ce qui montre, avec le camp mondialiste au pouvoir, l'ampleur de la logique de la déshumanisation, maitresse de notre planète.
C' est bien pourtant comme cela qu'il faut analyser l’impact économique des trois confinements, que nous venons de vivre en 2020 et 2021. Avec leur cortège de plans sociaux, destructions massives d'emplois, explosion du nombre de chômeurs supplémentaires. Ren que pour l'année 2020, on a compté 1 485 plans sociaux, 1 00 000 de chômeurs supplémentaires, selon un chiffre de l’UNEDIC.
Car, comme l’explique très bien Diego Fusaro : “Le fait que, à la différence de celles provoquées par les totalitarismes du XXème siècle (Hitlérisme par exemple), les morts causés par les décisions froides, aseptisées, impersonnelles et invisibles du Fonds Monétaire International, de la Banque Centrale Européenne, de la volonté supra sensible des spécialistes eurocrates sans intelligence et par les caprices théologiques du marché ne se voient pas, ne signifie pas pour autant qu’ils n’existent pas. (…). Depuis sa genèse ou sa venue au monde, “dégoulinante de sang, de saleté de la tête au pieds” (sic), pour parler comme Karl Marx, le Capital fait valoir la tendance à forger à sa propre image les rapports de force, qui ne tiennent pas sur les rapports personnels. Pour exister, la violence économique n’a point besoin de s’exhiber de manière flagrante”(sic) ( cf L’Europe et le Capitalisme, op cit).
En clair, la mort sociale d’une partie du Peuple français ne se voit pas. Naturellement, les médias aux ordres occultent les drames causés par les plans sociaux, sauf la presse locale. Cette violence féroce mais silencieuse du capital donne l’impression “d’être normale”, “d’aller se soi”. Beaucoup de femmes et d’hommes de notre pays n’ont jamais connu autre chose que le capitalisme libéral mondialisé. Quand on raconte que Georges Pompidou ne dormait plus la nuit en 1967, car il y avait 500 000 chômeurs, personne en veut nous croire.
Bien sûr, mes articles sur le chômage et la pauvreté me valent de me faire traiter de “communiste”, “d’arriérée”. Voire de “catholique”, à force de parler des rapports du Secours Catholique ou de la Fondation de l’Abbé Pierre : tellement l‘habitude a été prise de refouler la question du chômage.
Aujourd’hui, tout le monde est promis à l’abattoir.
Et là encore, aucun responsable politique, aucun économiste critique ne monte au créneau, afin de dénoncer la logique de mort sociale portée par un capital, ne vivant que du sang et du profit qu’il peut tirer de la mise à mort sociale d’une parti toujours plus importante de la société française. Licencier un groupe de salariés est beaucoup plus “rentable” que de le faire travailler. Quelle que soit sa position, la population salariée est transformée en charrettes de licenciements, se succédant tour à tour. Et là encore personne ne critique cet état de fait.
Chacune, chacun pratique le déni de réalité vis à vis de la mise à mort sociale effective des classes populaires. Cette information traumatisante est refoulée au fond de l’inconscient de chacun. La Classe politique dans son ensemble lui substitue du verbe, de la rhétorique, préférant les sujets “sociétaux” (écologie bobo, racialisme, islamisme) à une question sociale renvoyée dans le hors champ de l’impensé et de l’impensable.
On lit même qu'un plan de relance Keynésien serait de nature à faire repartir l'inflation à la hausse. La belle affaire ! Pourvu qu' il y ait création et maintien des emplois existants pour chaque française et français, une inflation à 5% n’est pas le péril immédiat le plus important.
Le gouvernement français doit absolument mettre en place un plan de relance keynésien, sur le modèle du plan de relance américain, initié par Donald Trump au mois de décembre 2020 et février 2021. Prévoyant notamment des aides à la consommation pour les ménages les plus pauvres.
CA NE PEUT PLUS DURER COMME CELA !
Il faut absolument mener une guerre inexpugnable contre ce capitalisme criminel. Sa logique de mort. Une somme extraordinaire de souffrances et de larmes accompagnant chacune de ses décisions. Si on ne veut pas que ce soit le Capital, qui nous vire de l’entreprise, du bureau, commerce, association, etc, Dans une société française devenue un immense camp de concentration. Et nous les morts vivants du Grand Reset.
Car, comme écrit très bien Liza Premier sur VK : “Malheureusement, c’est là où ils veulent en venir. Et la prochaine étape, c’est le revenu universel pour tous. La fin de la propriété privée. Et la surveillance rapprochée par leur puce de vaccin...”(sic).