Histoire de la Cagoule politique !
A partir de l'ouvrage de Pierre Péan : "Le mystérieux Docteur Martin" (1895-1969), livre de poche, 1993, "Berty", biographie de Berty Albrecht par Mireille sa fille, les analyses de Monika Karbowka.
L’histoire de la Cagoule est peu connue. Son volet militaire encore moins. L’ouvrage rédigé par Pierre Péan : "Le mystérieux Docteur Martin" (1895-1969), livre de poche, 1993, retraçant la vie d’un des fondateurs de la fameuse Cagoule créée dans les années trente, comble donc bien des lacunes. Et ouvre des horizons sur cet objet politique peu connu qu’est la Cagoule militaire.
A la fin de l’hiver 1935-1936, les “nationalistes” n’ont pas encore opéré de rassemblement. Certes, il y a Pétain. Après le premier conflit mondial, il a été nommé Vice-Président du Conseil supérieur de la guerre pour “services rendus” à la nation. Puis en 1922, il devient inspecteur général de l’armée. Il est en fait le vrai patron de l’armée jusqu’en 1934, date à laquelle il est nommé Ministre de la guerre dans le Cabinet Doumergue. Il a alors 78 ans. En 1935, il devient membre du Conseil supérieur de la guerre. Aucune décision ne peut se faire sans son avis.
Son Directeur de Cabinet s’appelle Loustanau-Lacau, officiellement chargé de rédiger une biographie de la vie de Vauban. En réalité, il traque les communistes dans les casernes. Un autre militaire ami de celui-ci, Georges Groussard, occupe une position clef à l’état-major, à la jonction des deuxième et troisième bureau. Et nourrit le même anticommunisme viscéral que celui de Loustanau-Lacau. Jean Chrétien, officier d’état-major, homme de renseignement, rencontre souvent Loustanau-Lacau et Groussard. Lui aussi souhaite extirper le bolchevisme de l’armée. Il a laissé un cahier intime, ce qui sur la forme, de la part de la “grande muette”, n’est pas pour nous surprendre.
Sur le fond, il raconte comment tous les trois souhaitent créer “une organisation de résistance secrète à la subversion communiste dans l‘armée” (sic). Il ne rencontre aucun problème de recrutement dans une armée alors viscéralement antirouge. Le succès est tel, qu’il est obligé de limiter le nombre des adhésions. Il s’agit d’une organisation secrète, où chaque membre ne connait que trois membres. Une véritable chasse aux sorcières est entreprise : 200 cellules communistes tombent.
Loustanau-Lacau et Groussard y ajoutent des personnes de la société civile et militaire : le Docteur Henri Martin, le général Lavigne-Delville, Eugène Deloncle, ingénieur du génie maritime et futur chef de La Cagoule. Dans les années 60, Henri-Martin confie à sa fille Danièle, qui branche un magnétophone : “voilà comment La Cagoule a commencé en 1936, chez moi, avec Deloncle, Groussard, Lavigne-Delville et moi”(sic).
Bien sûr, Groussard et Lastanau-Lacau ont toujours nié ensuite avoir fait partie de la Cagoule, sauf pour les espionner pour le compte de Pétain. Il faut savoir qu’il y avait une Cagoule civile et une Cagoule militaire. Et que ces deux organisations clandestines jouèrent l’une à l’égard de l’autre un jeu compliqué. Le Maréchal Pétain était parfaitement au courant. Et très impliqué dans ces jeux de l’ombre, qui faillirent renverser la République.
Dès cette époque, la Cagoule militaire voulait faire advenir le Maréchal Pétain à la tête de l’Etat, au terme d’un putch.
Selon la fiche wikipédia sur La Cagoule, on apprend : “Annette Finley-Croswhite et Gayle K. Brunelle, deux historiennes américaines qui travaillent depuis plusieurs années sur la Cagoule, évoquent des obstacles mis par certains conservateurs aux Archives nationales, pour accéder aux dossiers qu'un jeune conservateur leur avait signalés.
Tout en évoquant une supposée « omerta » des historiens français au sujet de la Cagoule, l'essayiste Michel Rateau propose une relecture de l'histoire de l'Osarn, selon lui émanation ultime d'un complot politico-militaire visant à une prise de pouvoir contrôlée de l'État républicain, en vue de le réformer. Cette conjuration aurait été approuvée et appuyée par les plus hauts gradés des forces armées (Pétain) et certains dirigeants politiques (dont le président du Conseil André Tardieu). D'après l'auteur, l'intervention armée à laquelle se préparent les troupes de l'Osarn (Deloncle) et de l'UCAD (Duseigneur) s'intègrerait ainsi aux divers plans de défense contre-insurrectionnels élaborés par les autorités militaires en cas de soulèvement communiste, non seulement à Paris mais aussi en province
Dans son livre sur Henri Martin, Pierre Péan raconte via le souvenir de Pierre Cot : (après le putch manqué de La Cagoule en novembre 1937), la question fit abordée en Conseil des Ministres. Deux thèses s'affrontèrent : "avec mes amis Max Dormoy, Jean Zay, nous étions partisans de faire une enquête complète, de vider l'abcès, et de laisser la Justice suivre son cours, en inculpant, s'il était coupable, le Maréchal Pétain. Le Président de la République Camille Chautemps et le Président du Conseil, Daladier, furent d'un avis différent. Celui-ci fit observer que l'inculpation éventuelle de Pétain créerait un grand émoi dans le pays et dans l'armée.
A la majorité, le Conseil des Ministres se rangea derrière l'avis de Daladier. Personne n'osait accepter le fait que toute la hiérarchie de l'armée de l'époque soit fortement gangrénée par La Cagoule.
Et Péan de conclure : "tous les liens compliqués entre l'armée et la Cagoule n'ont pas été-tant s'en faut- mis au jour. L'histoire de la Cagoule est encore loin d'avoir livré tous ses secrets" (sic).
Parmi les “cibles” de la Cagoule militaire, nous sommes en 1936, il y avait Jean Moulin, Pierre Cot, Labarthe, identifiés comme faisant partie du Komintern.
Venons-en à Groussard pendant la guerre.
Mireille Albrecht, fille de Berty Albrecht, a rédigé une biographie de sa mère, intitulée “La grande figure féminine de la résistance Berty (Albrecht), collection vécu, édition Robert Laffont, 1986. Lors du deuxième procès Hardy, Mireille Albrecht apprend dans le journal France soir du 5 mai 1950 : “Madame DELETRAZ avoue qu’elle a livré à la Gestapo la grande patriote Berty Albrecht”.
Mireille rencontre cette personne à Annemasse. Elle parle trois heures à cette femme. Deletraz se dit “résistante”, tout en avouant avoir obéi à la Gestapo. Arrêtée par la Gestapo à Lyon en avril 1943, elle est interrogée par Barbie, qui la relâche. Elle part en Suisse, prévient son chef, le Colonel Georges Groussard, installé à Genève. Il lui conseille de ne rien changer à ses habitudes.
Voilà ce qu’écrit Mireille Albrecht : “Le Gestapo se sert d’elle comme d’une souricière, à plusieurs reprises. La première fois, dans un appartement rue Bouteille de Lyon, où elle a le temps de prévenir ceux qui sonnent à la porte. Effectivement, personne ne sera arrêtée. Une seconde fois, Barbie va l’utiliser pour faire arrêter Berty. La troisième fois sera l’affaire de Calluire et l’arrestation de Jean Moulin” (sic).
Ainsi, à cause des ordres pour le moins curieux de Groussard, Délétraz donne Berty Albrecht, la grande résistance du groupe Combat animé par Pierre Frenay et Claude Bourdet. Et surtout Jean Moulin, dans le colimateur de la Cagoule militaire depuis 1936.
On sait par ailleurs, que Barbie a torturé affreusement Jean Moulin. Hitler en personne l’a personnellement remercié de son assassinat rendu possible par Groussard : qui a ainsi livré à la Gestapo son ennemi de toujours : Jean Moulin.
Monika Karbowska : “Et les liens avec les milieux économiques ? Schuller, Bettencourt les milieux banquier suisses où évolue dès 1949 Felberbaum le banquier de Mitterrand ? Et les liens internationaux avec des services secrets de pays comme les USA et le MI6? Et l'OAS? Et les autres zones d'ombres? Ben Barka? Les relations de Michel Gonzalez le directeur de la Sûreté de Roger Frey et homme de main de Felberbaum? Par eux on arrive à Dumas et l’affaire Elf, les fils Mitterrand et les ventes d'armes et de "quoi faire sauter 20 fois la République " dixit Sirven opportunément mort avant de révéler quoi que ce soit. Gonzalez bras droit de Pasqua et Pasqua c est Sarkozy. Dedans il y a Fabius toujours la et plane l'ombre d'Attali. Macron et ses sbires c’est les fils de tout cela”(sic).