Guy Bedos est décédé à l'âge de 85 ans. Personnes n'ose attaquer cet ex-gaucho, passé des meetings de Lutte Ouvrière et de la défense de “Arlette” à son riche appartement du XVIème arrondissement parisien. Au moment précisément où sa génération, ses potes, les membres à vie du club ouaté des renégats, "passaient du col Mao au Rotary", pour reprendre le titre du livre de Guy Hocquenghem : "Lettre ouverte à ceux qui sont passés du col Mao au rotary", édition Albin michel, 1986.
Son pouvoir insolent s'établit sous Mitterrand, puis sous Chirac et Macron. Dans cette génération ni de droite ni de gauche, je ne dirai rien : d'ailleurs, n'avons-nous pas tout dit sur ces ex-68 ards ralliés à l'oligarchie, contre le peuple français, afin que rien ne bouge. Reconvertis avantageusement aux meilleurs places du capitalisme mondialisé, que nous subissons depuis les années quatre-vingt.
Allons excamarades, on se connait bien, certains se serrent les coudes. Vous êtes tous dans le même bain tiède et boueux, qui excuse tout. "Cette camaraderie corrode les plus belles âmes. Elle rouille leur fierté, tue le principe des grandes oeuvres, consacre la lâcheté de l'esprit. En exigeant cette mollesse de caractère chez tout le monde, vous vous ménagez l'absolution de vos traitrises, changements de partis" (Balzac, "Une fille d'Eve")..
Bedos est mort. Mais c'est à sa seconde femme, Sophie Daumier, atteinte de la maladie de Huntington, que je pense aujourd'hui. Dès l'annonce de son mal incurable en 1977, lâcheté de caractère oblige, Bedos la balance salement. Il se trouve une jeune pimprenelle, dont il ne cesse de dresser publiquement les louanges. Rigolant de son l'âge et de sa minceur. Et alors que Sophie agonise dans son coin.
Un grand moment de Morale, ce Bedos. Il fallait voir sa bobine de faux derche, sans coeur, sans remords aucun sur la femme, qu'il venait d'abandonner.
Mais le pire est encore à venir. Lors de l'enterrement de Sophie Daumier, on le vit dans Gala et autres journaux "sérieux", verser des larmes de crocodile immondes. Faire déborder l'Océan Atlantique de mon enfance. et les principes moraux qui me tiennent lieu de charpente, moi.....
Exactement ,au mot à mot, ce que je pense de Bedos et je garde un souvenir ému de Sophie Daumier . J'ai toujours : " Du col Mao au Rotary club que j'ai acheté à sa parution ,pour moi fidèle et précieux.