Virevolte de Zelensky : proche d'un accord de paix, reconnaissant la neutralité de l'Ukraine, il poursuit la guerre !
Article rédigé par Brigitte Bouzonnie
1°)- Brigitte Bouzonnie : Hier, dans la guerre en Ukraine, nous avons vécu un psychodrame. Un virage à 90 degrés de la position de Zelensky, passé de pacifiste à va-t-en guerre forcené, noyé sous les mensonges, le lavage de cerveau des médias de l’OTAN.
1-1°)-Dans un premier temps, Zelensky a dit mardi que l’adhésion à l’OTAN de l’Ukraine n’était plus d’actualité. Puis on a appris dans la bouche de Serguei Lavrov mercredi matin, chef de la diplomatie russe, dans un entretien au média russe RBK, que Moscou et Kiev étaient proches d’un accord, sur la base de la neutralité de l’Ukraine : “Le statut neutre (de l'Ukraine) fait l'objet de discussions sérieuses et c'est en lien avec les garanties de sécurité" que réclament également Kiev et Moscou. "C'est ce qui est discuté actuellement dans les négociations, il y a des formules très concrètes qui je pense sont proches d'un accord"(sic).
Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov a confirmé la position conciliatrice de Serguei Lavrov : “ Une neutralité de l'Ukraine sur le modèle de la Suède et de l'Autriche est le compromis que les négociateurs russes et ukrainiens discutent actuellement"(sic).
1-2°)- Puis, Zelensky a adopté une position violemment va-t-en guerre : quelques minutes après le communiqué de presse de Dmitri Peskov, Zelensky a rejeté brutalement l’ idée d'un modèle autrichien ou suédois de neutralité, et réclamé un modèle "ukrainien", ce qui reste encore à définir.
Qu’importe ! Les médias occidentaux ont tous dit de façon mensongère que Zelensky était contre l’idée de neutralité de l’Ukraine, et pour la poursuite de la guerre. L’Union Européenne et les Etats Unis ont obligé Zelensky à tenir une conférence de presse, où, loin de toute conciliation, il réclamait une aviation forte, des armes, etc…Le sénile Biden est venu en personne dans le poste promettre des armes et de l’argent.
Bref, l’Occident a fait clairement échoué cette tentative de paix. Dans la même journée, on a appris l’assassinat de deux dignitaires ukrainiens, dont le seul “crime” était d’être favorable à la paix, avec l’accord de l’Union Européenne et des Etats-Unis . C’est ce qu’explique Jacques Baud, ex Colonel d’État-major général, ex-membre du renseignement stratégique suisse, spécialiste des pays de l’Est. Auteur de l’ouvrage : “Poutine, Maitre du jeu ?”, éditions Mimos, 2022 : “En Ukraine, avec la bénédiction des pays occidentaux, ceux qui sont en faveur d’une négociation sont éliminés. C’est le cas de Denis Kireyev, un des négociateurs ukrainiens, assassiné le 5 mars par le service secret ukrainien (SBU) car il est trop favorable à la Russie et est considéré comme traître. Le même sort est réservé à Dmitry Demyanenko, ex-chef adjoint de la direction principale du SBU pour Kiev et sa région, assassiné le 10 mars, car trop favorable à un accord avec la Russie : il est abattu par la milice Mirotvorets (« Pacificateur »)”.
Le mode opératoire de l’Occident est donc de faire durer cette guerre le plus longtemps possible. Et de faire échouer toute tentative de paix.
D’ordinaire, j’ai un caractère plutôt optimiste. Mais là, je suis carrément pessimiste sur la durée de cette guerre….
2°)-GUERRE : LA RUSSIE ÉVOQUE LA POSSIBILITÉ D'UN "COMPROMIS" SUR UNE NEUTRALITÉ DE L'UKRAINE, QUI REFUSE
La rédaction RMC avec AFP du 16 mars 2022
Le Kremlin a annoncé ce mercredi qu'un compromis était envisageable pour une neutralité de l'Ukraine selon le modèle suédois ou autrichien. Mais la présidence ukrainienne a indiqué quelques minutes après cette annonce qu'elle rejetait cette idée.
Un pas vers la paix? Une neutralité de l'Ukraine sur le modèle de la Suède et de l'Autriche est le compromis que les négociateurs russes et ukrainiens discutent actuellement, a indiqué mercredi le Kremlin, relayé par l'AFP. "C'est en effet l'option qui est discutée actuellement et qui peut être considérée comme celle d'un compromis", avait dans un premier temps dit mercredi le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
Quelques minutes plus tard, l'Ukraine a rejeté de son côté cette idée d'un modèle autrichien ou suédois de neutralité, et réclame un modèle "ukrainien".
Depuis 1955, l'Autriche a en effet adopté une loi constitutionnelle indiquant que le pays n'adhérera à aucune alliance militaire et ne permettra pas la création de bases militaires étrangères sur son territoire.
"IL Y A DES FORMULES TRÈS CONCRÈTES QUI JE PENSE SONT PROCHES D'UN ACCORD"
"Le statut neutre (de l'Ukraine) fait l'objet de discussions sérieuses et c'est en lien avec les garanties de sécurité" que réclament également Kiev et Moscou, a dit Seguei Lavrov, chef de la diplomatie russe, dans un entretien au média russe RBK. "C'est ce qui est discuté actuellement dans les négociations, il y a des formules très concrètes qui je pense sont proches d'un accord", a-t-il ajouté, tout en relevant que les pourparlers "ne sont pas faciles".
Le statut neutre de l'Ukraine implique qu'elle renonce à rejoindre l'Otan. Or mardi le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé qu'il fallait "reconnaître" que son pays ne rejoindrait jamais l'Alliance atlantique. Ce dossier est un des motifs avancés par la Russie pour justifier son offensive en Ukraine, Moscou considérant l'Alliance comme une menace existentielle.
"L'UKRAINE EST MAINTENANT EN ÉTAT DE GUERRE DIRECTE AVEC LA RUSSIE. PAR CONSÉQUENT, LE MODÈLE NE PEUT ÊTRE QU''UKRAINIEN'"
L'Ukraine demande des "garanties de sécurité absolues" face à la Russie tout en rejetant l'idée d'un modèle de "neutralité suédois ou autrichien" avancée par Moscou, a annoncé mercredi la présidence ukrainienne.
"L'Ukraine est maintenant en état de guerre directe avec la Russie. Par conséquent, le modèle ne peut être qu''ukrainien'", a déclaré un des négociateurs ukrainiens Mykhaïlo Podoliak dans des commentaires publiés par la présidence. Il précise vouloir des "garanties de sécurité absolues" face à la Russie et dont les signataires s'engageraient à intervenir du côté de l'Ukraine en cas d'agression.
La rédaction avec AFP