Guerre 1939-1945 : Pierre Abramovici montre que Général Motors était propriétaire d'une partie de l'appareil productif allemand !
Texte rédigé par Pierre Abramovici
GUERRE 1939-1945 : PIERRE ABRAMOVICI MONTRE QUE GENERAL MOTOS ETAIT PROPRIETAIRE D'UNE PARTIE DE L'APPAREIL PRODUCTIF ALLEMAND !
PIerre Abramovici, analyse un documentaire sorti sur la chaine ARTE relative aux nazis et à l'argent. Son commentaire fait suite à l'excellente vidéo de Jacques Pauwels sur le sujet, postée sur ce mur, il y a peu. Comme Pauwels, Abramovici pointe le rôle majeur joué par ITT, Général Motors, dans l'aide logistique à la guerre menée par les allemands.
Il écrit notamment : "mais aussi de groupes industriels notamment AMERICAINS, QUI POUR CERTAINS POSSEDENT CARREMENT UNE PARTIE DE L'APPAREIL (ECONOMIQUE) ALLEMAND, comme General Motors -Opel ou ITT, mais aussi par le biais des brevets communs comme à peu près tout le monde"(sic)
On peut donc voir que l'historien va plus loin encore que Jacques Pauwels, dans son analyse de l'imbrication de la machine économique allemande avec les grands trusts américains :.ITT, General Motors, EXXON, IBM, FORD, etc...: parlant de GM et ITT, comme "propriétaires" de l'appareil de production germanique. Et de l'existence de brevets communs germano-états-uniens.
Autre information intéressante de ce commentaire : Abramovici parle de l'aide clandestine soviétique aux allemands, notamment en pétrole avant 1939 : une information peu connue.
2°)- PIerre Abramovici : Je viens de regarder le documentaire d’ARTE sur les nazis et l’argent.
Il y a plusieurs éléments gênants dans le film. D’une part, il y a un biais qui consiste à éliminer totalement l’imbrication économique après les plans Dawes et Young avec le monde industriel anglo-saxon. Il manque le financement des milieux industriels allemands décrit seulement par les bons MOFO. Il oublie en passant les collectes massives auprès des populations allemandes de l’extérieur y compris aux USA et en Argentine. De même, il oublie la part importante de l’aide clandestine soviétique avant le Pacte de 1939, y compris par la livraison de pétrole.
Il n’y a pas un mot non plus du système de troc mis en place dans un premier temps avec des pays vassaux comme par exemple la Roumanie et son pétrole puis généralisé à partir de 1940. Le mot même est totalement absent...
La question des pays neutres est également totalement absente. De même quand on parle du pillage industriel notamment en France, en Belgique et en Hollande, on oublie complètement l’organisation du pillage industriel et la réévaluation artificielle du Reichsmark par rapport aux monnaies locales. Pas un mot non plus sur le niveau stupéfiant de l’indemnité journalière due par la France. Ensuite, on dévie sur la spoliation des juifs en en faisant l’alpha et l’oméga du financement de l’économie de guerre.
A chaque épisode on personnalise : Schacht-Goering-Todt-Speer...
Le procédé rend l’argumentaire supposément plus clair et plus simple et la totalité de l’expertise est assurée par Toooze et Overy. Or, aucun des deux ne décrit (connaît ?) la structure même de l’appareil économique allemand. On passe logiquement d’une économie de guerre mal faite, faute suffisamment de matières premières, au travail forcé. Ce qui n’explique toujours pas les éléments structurels.
Ls phrases lapidaires du genre « la mort devient le moteur de l’économie nazie » sont supposées tout expliquer.
Parfois c’est intéressant mais le plus souvent tout cela apparaît à la fois bien faible mais également quelque peu orienté.
On parle d’outil de gestion et de management de la SS en accord avec Speer. On parle là encore de coercition et de brutalité mais on ne dit pas un mot des montages financiers avec les pays neutres, tellement complexes qu’aujourd’hui encore on n’en maitrise pas tous les mécanismes.
En fait tout est ramené à un système brutal, vain, soumis aux aléas de la guerre et à sa propre surenchère. C’est en partie vrai maïs incomplet. Notamment parce qu’il y manque du début à la fin la collaboration industrielle internationale.
On ne parle des propriétés industrielles transférées qu’à partir de 1944, en particulier est-il dit vers la Suède. C’est faire fi de tous les autres pays neutres utilisés comme paravents dès avant le début de la guerre comme l’Espagne, la Suisse, l’Argentine mais aussi de groupes industriels notamment américains qui pour certains possèdent carrément une partie de l’appareil allemand comme GM -Opel ou ITT, mais aussi par le biais des brevets communs comme à peu près tout le monde.
Finalement ce film sur l’économie est devenu à partir de sa moitié une démonstration sur le travail forcé et l’extermination des juifs.
Tout en expliquant que les nazis ont vécu à crédit dans une fuite en avant vers la capitulation au détriment de sa propre population.
Le film explique que les nazis étaient seuls au monde dans une économie autarcique.
En ce sens il est, de mon de vue, largement incomplet.
3°)-François Delpla : On aimerait ne lire que des recensions de documentaires aussi attentives, intelligentes et renseignées.