GREVE DES RAFFINERIES, JOURNEE DE MOBILISATION SOCIALE : MACRON A PEUR !
Article rédigé par Brigitte Bouzonnie le 18 octyobre 2022
Grève des raffineries, journée de mobilisation sociale aujourd'hui : macron a peur. La fébrilité, l'inquiétude s'installe en haut lieu, devant l'enracinement réussi du mouvement de revendications salariales, depuis trois semaines.
Revendications ô combien légitimes, après plus de 40 ans de diète forcée. Entre 1960 et 1979, les salaires augmentaient en moyenne crânement chaque année de +2,25%. Inversement, ils ont à peine augmenté de +1% entre 1980 et 2021, soit un énorme manque à gagner côté salarial, dû notamment à la suppression de l'échelle mobile (indexation des salaires sur le niveau de l'inflation), par le félon mitterrand, à compter de 1983 !
macron a peur. Ce n'est pas moi qui le dis, mais un ministre de la macronie affirmant : " on a merdé, on a minimisé (la colère des salariés, dont les salaires n'ont pas été revus de façon générale, sauf l'opération cosmétique de juillet, qui n'a trompé personne) depuis les années 80, seule prime au mérite oblige !
Aujourd'hui, outre les 5 raffineries à l'arrêt, on doit compter avec les grèves dans de nombreux secteurs professionnels : transports, Éducation nationale, santé, les éboueurs, la fonction publique et même certains médias.
Finies, les timides défilés entre Bastille et République "pour rien".
Où, loin de défendre véritablement la feuille de paye de 80% des salariés qui ont du mal à joindre les deux bouts, les traitres Martinez et Berger, richement rémunérés en secret, pour être "macron compatibles". "Meilleurs alliés de la Bourgeoisie", aurait dit Lénine. "Fondés de pouvoir du capital", dixit Marx, ne proposaient rien d'autre que du vent. Nous imposaient de fausses manifestations, véritables barouds de déshonneur du Peuple dans la rue. Pourtant, face à leur conduite félone, personne ne moufte.
Ainsi, le 12 octobre 2017, alors que nous étions plus d'un million de manifestants dans la rue contre la casse du code du travail, Martinez a eu le toupet infernal d'annoncer le soir à la télévision, le chiffre d'à peine 400 000 manifestants. Tout est dit sur la "qualité" des soi disant "chefs" régnant sur la population salariée !
Nos supposés "chefs" proposent juste une simple théâtralisation de la vie revendicative. Une marche apéritive. Fiction hors sol, ne modifiant en rien le triste rapport de force travail/capital, défavorable aux salariés. En effet, depuis les années 80, dans le partage de la valeur ajoutée, le facteur travail a perdu 10 points au profit du facteur capital.
Depuis les années 80, le capital file à la Classe ouvrière la pire raclée de son histoire. Gagnant haut la main la lutte des classes, comme dit crûment le milliardaire Warren Buffet ("La lutte des classes existe, même que nous l'avons gagné !" !
Inversement, sur le front des grèves depuis trois semaines, avec la mobilisation réussie des grévistes des 5 raffineries, pour la première fois, une victoire est possible. Macron n’a qu’à bien se tenir. La donne revendicative a radicalement changé.
Fini de clore grossièrement un mouvement social, en corrompant grassement ses dirigeants, comme lors du mouvement social de 2009 contre la réforme des retraites. Souvenons-nous : celui-ci a vu des millions de manifestants dans la rue contre la triste réforme de Sarkosy. 2,3 millions de personnes rien que pour la journée du 6 octobre 2009. Facebook était à feu et à sang. Nous avons été à un cheveu de réussir. Ce n’est pas moi qui le dis mais le centriste Jean-Louis Borloo, qu’on ne peut pas accuser “d’activiste” et de “bolchevik” ! “Une semaine de plus et on cédait”(sic) avoua-t-il plus tard ! Le traitre Thibault fut payé comme il se doit, et ses troupes rentrèrent tête basse à la maison.
En 2016 sous Hollande, des millions de manifestants sont contre le mouvement anti Khomri. Soit 14 journées nationales de mobilisation contre le scélérat projet prévoyant déjà la casse de notre code du travail. Ainsi, le 31 mars 2016, nous étions plus d'un million de personnes dans la rue, tous secteurs d’activité confondus. Mais l'utilisation du 49-3 eut raison de notre belle révolte.
A son tour, l'été 2021, le mouvement social contre la vaccination obligatoire de l’été 2022, voit entre 2,9 et 6,5 millions de personnes défiler chaque samedi dans les rues contre le pass sanitaire. Ces chiffres sont de l’association “Antipassanitaire” (faux nez du Ministère de l’Intérieur). Ils ont été calculés grâce à la reconnaissance faciale et l’aide de presque 500 bénévoles. macon fit le dos rond, attendit le pourrissement de ce beau mouvement.
Alors pourquoi, malgré tout le courage, la colère des manifestants, n'avons-nous pas eu gain de cause ? La meilleure réponse que je connaisse est une analyse lucide du philosophe Alain Badiou, dans son article intitulé : “L’Etat a fini par imposer que la manifestation tourne en rond” (Politis, 22 septembre 2016). “Dans le passé, les gouvernements étaient au fond d’accord avec l’idée qu’une fois atteint un certain degré d’ampleur des mobilisations, il leur fallait reculer. Ils ne le pensent plus aujourd’hui. Je pense que c’est d’abord parce que tout le monde (ou presque) partage l’idée qu’un autre monde n’est pas possible. S’il n’y a pas à l’horizon une possibilité qui fasse peur à l’adversaire, celui-ci reste dans la conviction qu’il n’y a qu’à attendre et que ces gens qui contestent se fatigueront avant lui”(sic).
De façon stimulante, Alain Badiou estime que l’absence d’un projet alternatif explique le succès de la seule idéologie capitaliste mondialisée. Face à elle, “there is no alternative”, comme aurait dit Thatcher. « Avec la fin de l’idéologie communiste (1991), « on est passé du DEUX à UN. Cela, c’est fondamental. Ce n’est pas la même chose quand, sur un même sujet, il y a deux questions en conflit, et quand il n’y en a qu’une » (sic) (extrait de son ouvrage « Notre mal vient de plus loin, Penser les tueries du 13 novembre« , édition Flammarion, 2016).
La nouveauté, avec la mobilisation salariale de septembre 2022, c’est justement le succès idéologique et pratique des russes favorables à un monde multipolaire. Et donc le retour au DEUX, comme avant 1989. En effet, le mondialisme agonise. Les russes et leurs catégories de pensée (critique sévère des guerres impérialistes menées par les Etats-Unis, demande d'un monde multipolaire) gagnent la guerre des idées. Le succès du narratif russe de la guerre en Ukraine contre le narratif de l’OTAN fabriqué par les scénaristes d'Hollywood n'est plus à démontrer. Les russes gagnent aussi la guerre en Ukraine sur le terrain, après les victoires de Marioupol, Severodonetz et Lissytchank.
Ils recréent donc un DEUX, là où, hier encore, il n’y avait qu’un UN. Ils ouvrent un nouvel espace des possibles.
Une page se tourner incontestablement. Un nouveau monde surgit avec la mise au rancart du camp mondialiste. Et avec, sur le front des mobilisations, une victoire possible. Une fois dans notre vie, je crois que nous avons enfin de la chance…
En effet, avec les grèves salariales depuis trois semaines, on sent un bouillonnement ras la marmite. Formant un chapelet de grèves, sans lien les uns avec les autres. Total, EXXON, EXXO MOBILE, On trouve aussi : Stellantis, Groupama, Armor Meca, Renault Trucks, Carrefour, les clinique privées, l'Enseignement, les transports, la santé, la fonction publique...Grèves se déroulant, alors que par ailleurs, le camp mondialiste fragilisé, échoue à rester hégémonique.
Comme dans le célèbre poème de Victor Hugo : "Waterloo morne plaine", "la peur changea de camp, le combat changea d'âme". Ce ne sont plus les riennes et les riens, tellement méprisés de macron, qui ont peur d'échouer dans leur lutte. C'est le fameux président désigné par fraudes immenses, grâce à des serveurs truqués SCYTL et DOMINION, tant en 2017 qu'en 2022, avouant son impuissance à agir.
De plus, à l'intérieur du gouvernement, tout n'est que division, entre, d'une part, ceux qui "comprennent" et les "intransigeants" comme Attal. Les loups commencent à se manger entre eux, comme les nazis entre eux en 1944.
Le mouvement social de septembre 2022 en cours de gestation fait exister publiquement les sans nom, les sans grade que nous sommes, sèchement mis au rancart depuis la fin des années 70. Mais surtout, il est fort de la faiblesse de macron et du camp mondialiste occidental actuellement en difficulté en Ukraine.
"Paris terrible et gai combat, Bonjour Madame,
""ON EST UN PEUPLE O NEST UN MONDE ON EST UNE AME
"Du Pigeon qui revient au ballon qui s'envole
"C'est beau : le formidable est sorti du frivole"
Poème de Victor iHugo : lettre à une femme (par ballon monté, 10 janvier 1871, le récit du siège de Paris, assiégé par les prussiens)