GRAMSCI : "la crise, c'est quand ceux d'en bas n'en veulent plus, et que ceux d'en haut n'en peuvent plus !"
Article rédigé par Brigitte Bouzonnie
On connait tous la définition de la crise par GRAMSCI : "la crise, c'est quand ceux d'en bas n'en veulent plus, et que ceux d'en haut n'en peuvent plus !" Donc, il est faux de dire, comme Frédéric LORDON, qu'il n'existe pas de définition de la crise opératoire, pertinente pour les militants de la vraie gauche. Si on applique cette définition de l'entre -deux - guerres à la situation de la France 2022, j'observerai deux choses :
1°)-CEUX D' EN HAUT EN PEUVENT ENCORE. D'où cet approfondissement ahurissant de l'ordre libéral : casse du code du travail, remise en cause des retraites, des allocations familiales, des allocations chômage : en clair du compromis social de l'après guerre. Doublé d'un chômage de masse et d'une paupérisation sans précédent de la société, qui fait que les gens se battent, pour récupérer de la nourriture dans les poubelles des supermarchés. 9 millions de chômeurs et 15 millions de pauvres selon nos calculs.
Cet approfondissement est rendu possible, parce que la classe dirigeante possède tous les leviers de manoeuvre : dans l'entreprise, avec des syndicalistes face au mur. Mais aussi en tenant les leviers POLITIQUES du pouvoir ( on n'a pas oublié quand SARKOSY disait : " PARISOT c'est une conne, le vrai MEDEF c'est moi !". Macron peut dire la même chose. Et surtout MEDIATIQUES : car, une des raisons pour lesquelles il n'y a pas de mise en mouvement politique des gens contre le système est qu'ils sont anesthésiés, sous de faux chiffres du chômage : 3 millions alors que la réalité est à 9 millions. Et de faux chiffres sur la pauvreté : 8 millions selon l'INSEE quand la réalité est à 15 millions.
Donc, notre premier rôle est de rétablir la vérité : montrer que la France n'est pas si éloignée que ça de l'Espagne, afin de faire basculer les classes moyennes dans l'anti austérité, l’anti système.
2°)- CEUX D' EN BAS NE VEULENT PAS SORTIR DU SYSTEME ! 68% des français sont favorables à l'austérité. C'est à nous à expliquer le caractère mortifère de cette société libérale, construite sur la compétitivité, où seuls les plus forts tirent leur épingle du jeu. Si ce travail est fait, pour reprendre la phraséologie de Frédéric LORDON, IL Y AURA BIEN CRISE CAR LE CORPS SOCIAL EXIGERA QUE CA CHANGE. On voit bien comment nous nous devons de travailler au jugement collectif du peuple : qui ne croit plus à Macron, avec 2,22% des suffrages en 2020. Mais qui ne croit pas encore à la nécessité d’une opposition extra-parlementaire (gilets jaunes + militants anti vaccination + militants de contre information), et d’un changement total de société, faute d'explications sur la situation sociale catastrophique que nous connaissons.
Une crise qui dure 50 ans c’est plus une crise mais un système mafieux