Goupil, passé des amphis crasseux de Mai 68 à l'oreille de Macron ...!
Article rédigé par Brigitte Bouzonnie
Les gauchistes non repentis (et j'en suis !), c'est une race très rare. Elle peut donc se permettre de décaniller l'hagiographie de ces ex-gauchistes, dont toi, Goupil, que plus personne aujourd'hui n'ose attaquer. Rappeler comment ton pouvoir insolent actuel, -ne te vantes-tu pas "d'avoir l'oreille"(sic) de Macron ? -, a pris naissance dans les amphis crasseux de Mai 68, où tu faisais l'éloge de Cuba : toi qui es devenu depuis si adepte de la guerre totale ("Quand je fais la guerre, je fais la guerre"), si va-t-en guerre contre l'Irak, si atlantiste. Tu as applaudi aux représailles militaires avec l'ardeur des nouveaux convertis, présentant l'équipée irakienne US, comme une exigence éthique de haute volée.
On sait que ton ami Cohn Bendit a été "approché" par la CIA, d'où sa conversion en une seule nuit à la défense de l'empire américain : contre menue monnaie certainement. S'agissant de ton atlantisme échevelé, je me pose donc bien des questions...!
Goupil, dans le film "Mourir à 30 ans", tu avais une tête de bon gros second sans mystère, à l'intellect limité du Sergent Garcia. Heureusement pour toi, et en gros profitard que tu seras toujours, tu étais à côté de Michel Récanati, "chef" avisé des jeunes de la Ligue Communiste Révolutionnaire : qui ensuite malheureusement s'est suicidé à force de sincérité politique.
Aujourd’hui, tu es devenu si arrogant, si sûr de toi, si narcissique sur les plateaux de télévision. Te vivant comme le bellâtre savonnette de ces dames...Goupil, tu avais tanné Maurice (Najmann) , mon vieux pote de toujours, pour qu'il joue dans tes films, afin de t'apporter la caution de gauche radicale, la célébrité de Mai, que tu ne possédais plus sans Récanati. Maurice avait catégoriquement refusé, sentant l'entourloupe de jouer pour toi...
Goupil, tu es devenu un renégat portant fièrement le crachat de ta trahison en sautoir. Une rose des vents idéologique à toi tout seul. Ni de droite ni de gauche, mais le pire des deux. Celle d'une génération de gens pressés de "réussir": passée de Mao Mai 68, le premier film de Goupil "Mourir à 30 ans", -où on voit Maurice Najman traiter Mitterrand de “salopard” dans la cour de récré-, aux Rolls du pouvoir officiel qui font PIN-PON. Encerclés par une ribambelle de conseillers obéissants, ovalisants, sacrifiant toute vie personnelle pour leur héros, EM, dont tu as soit disant " l'oreille"(sic) .
Ni droite ni gauche, “d’extrême-centre”, comme on dit pour parler des girouettistes de ton genre. Renégat pour toujours. Apostasiant toute utopie généreuse au service des plus faibles. Légitimé par Macron, qui fait semblant d'écouter tes sottises, mais prêt à continuer 20 ans sous la droite. Portant ton titre de porte- flingue, petit marquis idéologique du Capital en unique décoration.
Voici les nouveaux bourgeois sans scrupules de l'ordre dominant, uniquement préoccupés d'occuper la place de feu le grand Jean-Paul Sartre, dont ils envient le pouvoir, la légitime renommée mondiale, à défaut d'égaler la puissance créatrice, cristalline, la simplicité diamantine de l'auteur de "L'être et le néant"...!
On n'a pas oublié ces articles s'offusquant du "silence des intellectuels", tant sous la gauche que sous la droite. Et il faudrait ajouter : sous le “ni droite ni gauche” de Macron. C'était et c'est le silence des gamelles bien remplies, peuplé du bruit de mâchoires des intellectuels allés à la soupe. Satisfaisant leurs grossiers appétits. Baffrant les milliards du budget culturel. Goupil, tu en étais avec tant d'autres comme Chéreau et Savary...! Faire un film (dépolitisé) aujourd'hui sur Mai 68 n'est donc nullement un retour à l'innocence originelle : juste un clin d'oeil reconnaissant à ce qui t'a permis de te remplir la mangeoire.
Tu as déserté ta place d'intellectuel critique pour une poignée de dollars. Donnant raison à Marcel Jouhandeau, qui disait aux manifestants de Mai 68 : "Rentrez chez vous ! Dans dix ans, vous serez tous notaires...! "