François Ruffin, ou quand la tartufferie est à son comble !
Article rédigé par Brigitte Bouzonnie le 22 novembre 2018
Selon Norbert Tanguy, Ruffin aurait tenu un entretien "sérieux" avec Aude Lancelin sur la chaîne "Quartier Général". Soit. Mais cette vision de pure forme, somme toute assez superficielle, doit être complétée, par une analyse précise de contenu.
1)-L'abandon de toute référence à la lutte des classes :
Comme écrit Jean-Pierre Garnier, sociologue marxiste, auteur de "La Deuxième Droite", racontant la triste histoire du PS mitterrandien après 1983. Auteur aussi de : "Le grand guignol de la gauche radicale. Chroniques marxistes-burloniques", édition Critiques, 2017 : notre député d'Amiens a commis dans sa jeunesse un ouvrage intitulé : "La guerre de classes”, Flammarion, 2005. Mais depuis, il s'est profondément assagi, ne pratiquant désormais que la guéguerre de classes, sur un mode qui se veut humoristique, nuance. Ce qui est beaucoup moins chic. Mettant au rancart un verbiage marxiste, ô combien ringard pour plaire aux bobos des centres villes. Dont ceux de sa bonne ville d'Amiens, dont il quête les suffrages, comme tout parlementaire qui se respecte.
2)-L'abandon du Plan B de sortie de la zone euro :
On pourrait pointer la même évolution social-libérale à propos du Plan B de sortie de la zone euro. Ruffin organise en 2015 une tournée des conférences intitulée : "Faut-il brûler Bruxelles ? ", où il réclame à grand bruit la sortie de la zone euro. Il le fait, mais dans un discours brouillon, entrecoupé de ses souvenirs personnels de footballeur amateur picard, tartinant longuement sur l'entorse qu'il s'était faite à cette occasion. C'était la première fois que je l'écoutais. La réunion se déroulait à l'Ecole Normale Supérieure de la rue d'Ulm (30 avril 2015). Il m'a très désagréablement surpris. Je n'étais pas la seule dans la salle.
Heureusement qu'il y avait Emmnuel Todd pour remonter le niveau.
J'ai repensé à Ruffin, lors de la dernière campagne européenne, lorsque Manon Aubry a sorti publiquement qu'il n était pas question de sortir de la zone euro : qu'allait dire notre grand homme politique, voulant hier encore, “faire brûler Bruxelles”, pour accélérer l'éclatement de la zone euro ? Eh bien, nous eûmes droit à un grand silence radio. Le silence de celui qui est trop occuppé à manger dans sa gamelle, tout ce qu'il a pu s'acheter avec l'argent public. Le plus drôle, c’étaient les brushings haute coiffure qu'il se payait au début du quinquennat, histoire de montrer qu’il avait de l’argent. Brushing qui lui donnait un air nouveau riche de pacotille, que même ses amis lui dirent d'abandonner.
Ruffin fait dans le registre du pitre, dont par contre il est resté fidèle. Ainsi, il n'hésita pas, dans l'hémicycle de l'Assemblée Nationale, a défendre les clubs de foot de troisième division, avec son maillot vert de footballeur picard pas très net. Ce qui, de la part d'un prétendu “marxiste” frôle la bouffonnerie, quand la Politique avec un P majuscule nécessite un discours étayé, argumenté, neuf, offrant au Peuple qui souffre un avenir meilleur, comme le proposait Ambroise Croizat.
3)-Le faux smicard, le faux désargenté !
L'abandon de la lutte des classes dans le discours de "l'insoumis" Ruffin a peut être aussi une autre origine. Comme on l'a souvent explique sur ce mur, textes de lois et chiffres à l'appui, les 17 députés de la FI touchent, en plus de leurs indemnités de député, où déjà tout est gratuit, la modique somme de 22 millions d'euros au titre du financement de la vie politique pour la période 2017-2022. Soit 1,7 euro par électeur aux Législatives de 2017, +700 000 euros en fonction du nombre de députés de la FI : soit 4,5 millions par an multiplie par 5 ans : 2017-2022 = 22 millions. Avec leurs indemnités de députés : 32 millions d'euros.
Donc, Ruffin empoche un dix- septième du magot de 22 millions. Aussi, quand il prétend fallacieusement SE PAYER AU SMIC, sur ses seules indemnités de député, ce qui plaît beaucoup à ses électeurs désargentés, la tartufferie est à son comble. Comme disait Bernard Blier (via Audiard) : "des faux culs,dans ma vie j’en ai vu : mais vous, vous êtes une synthèse !"(sic)
Quand Ruffin nous envoie ses "messages" politiques dans sa cuisine, histoire de faire "Monsieur tout le monde", qu il n'est en aucune façon, l'hypocrisie du personnage donne envie de vomir.
Toujours de sa cuisine, ne disait-il pas l'été 2018, alord qu'il n'était question que des violences de Benalla, que "L'Etat dispose du monopole de la violence légitime"(sic), un élément de com’ pondu directement par la meuf is dead (Sibeth Ndaye)...?!
Voilà pourquoi, jalousement, Corbière a sorti publiquement que "Ruffin avait d'autres revenus"(sic). Comprenne qui pourra.
Comme disait Ambroise Croizat : "la politique, ce n'est pas se rassurer en se réunissant sans cesse entre nous, ou ceux qui nous ressemblent, c est être dans la rue avec ce petit Peuple qui souffre, afin de forger avec lui les lignes d'un vrai changement futur"("Guide du métallurgiste"). Exactement notre rassemblement "Pouvoir au Peuple", réunissant des insoumis critiques, le PRCF, le Pardem et le CNSJS, qui a rédigé un programme politique de 56 propositions.