Excellent billet de Jacques Sapir : "Mélenchon et François Cocq : le déshonneur, la honte et la faute" !
Présentation de l'article de Jacques Sapir rédigée par Brigitte Bouzonnie
Dans ce billet, Jacques Sapir dénonce l'attitude de Mélenchon (ou de son exécutive manager), vis à vis de François Cocq, dont le tweet rappelle, et avec quelle délicatesse, qu'il a été "banni"(sic) de la France Insoumise : une attitude jugée "stalinienne" par Sapir, et j'adhère cinq sur cinq à son propos.
En revanche, à la fin, l'auteur appelle à un nouveau dirigeant de la France Insoumise. Sur ce point, on doute que Mélenchon cède sa place à qui que ce soi. On peut penser ce qu'on veut de lui, il tient le mouvement telle une forteresse imprenable. Protège les picaillons de Corbière et autres de son entourage, mieux que le coffre souterrain de la banque centrale américaine.
A partir de là, celui ou celle qui aspire à lui "succéder" fait preuve de beaucoup de naïveté, et se met le doigt dans l'oeil jusqu'à son BCG.
S'agissant d'une évolution possible de la stratégie des insoumis, je verrais plutôt un scénario comme celui de la naissance du Parti Socialiste Unifié (PSU) en 1959 : on rappelle que le PSU est la fusion du PSA, de l'UGS et du MLP : les trois groupuscules ayant scissionné de la SFIO de Guy Mollet. La SFIO s'était couverte de honte et crachats bien mérités au cours de la triste guerre coloniale en Algérie. La SFIO au pouvoir pratiquait la torture la plus abjecte. Ainsi, le Sieur Ausaresses était "couvert" par un certain Mitterrand, Ministre de la Justice. Torturant de la main droite, et tenant le bigophone de la main gauche, ainsi qu’il le raconte dans son livre de souvenirs. Mollet et Robert Lacoste, député-maire de Bergerac, Gouverneur d'Algérie n'étaient pas mal non plus.
L'anticolonialisme a donc été le liant entre les trois groupuscules qui ont fondé le PSU. Etaient à la manoeuvre Edouard Depreux, ex-Ministre de l'Intérieur de la IVème République. Pierre Mendès-France, ex-Président du Conseil. Marcel Pivert activement aidé par la mère de notre amie Liliane Dardel. Claude Bourdet, Résistant, fondateur du groupe Combat. Raymond Badiou, ex-Maire de Toulouse, père du philosophe Alain Badiou.
De la même façon, on espère que le groupe interne/externe "Rupture, Pouvoir aux insoumis" participe à la création d'un nouveau parti clairement anti système. Avec notamment des militants du Pôle de renaissance du communisme français et de l'UPR, dont les analyses sont proches des nôtres. On peut penser que l’anti-macronisme joue en 2022 le rôle joué par l’anticolonialisme en 1959, année de la création du PSU. Mais, en aucun cas, il ne s'agit de prendre la place de Mélenchon, ce qui semble être mission impossible...!