Ernesto Montéagudo montre comment toute expérience social-démocrate est impossible dans le capitalisme mondialisé actuel, connaissant une baisse tendancielle du taux de profit
Article rédigé par notre camarade marxiste Ernesto Montéagudo le 6 janvier 2024
1°)-ERNESTO MONTEGUADO : "<< La preuve du pudding, c'est qu'on le mange >> disait Marx ... De culture matérialiste, je privilégie avant tout le réel existant ...
Une expérience de nature social-démocrate est en cours aujourd'hui , c'est celle du Vénézuéla . Elle a débuté avec le populaire Chavez. Elle se poursuit avec Nicolas Maduro ... Quels problèmes rencontrés ? Ce pays vit dans un climat de guerre civile avec la menace constante d'une intervention militaire impérialiste ... Méthode employée : évolution par étapes vers le socialisme et pas de compromis à long terme avec le capitalisme ... Mais à l'heure actuelle, l'oligarchie compradore et apatride (pro-yankee ) contrôle encore les grands moyens de production et d'échange et peut ainsi mener une guerre impitoyable au peuple (organisation de pénuries, matraquages médiatiques, violence organisée, guérilla urbaine ... Etc )...
La Social-Démocratie Suédoise a pu mener à bien une justice sociale remarquable et remarquée dans le monde entier : mais attention , ceci est important à dire, pendant une période de croissance et d'expansion du capital permettant une redistribution des richesses et l'application de méthodes keynésiennes en matière économique ... Ce n'est absolument plus le cas aujourd'hui après la prise de pouvoir du patronat ...
Moralité ou conclusion : un État Providence pour veiller à l'application d'une justice sociale n'a lieu :
1 / que dans le premier monde, le monde impérialiste , ne soyons pas hypocrite au détriment du tiers monde victime d'un véritable pillage de ses richesses
2 / que seulement pendant les périodes de croissance et d'expansion du capital. Pour faire simple, quand ça va pas , le capital reprend tout ce qu'il a cédé précédemment.
3 / Pour conserver un avenir social-démocrate de justice sociale et d'équité, il ne nous reste plus que prier que les choses aillent mieux pour les nations impérialistes et que les choses aillent mal pour les pays émergents ... Ne rêvons pas, ça ne peut plus se passer de cette façon ...
L'irruption de la Chine dans la scène politique internationale et sa très puissante économie va chambouler définitivement nos espoirs ou espérances social-démocrates ... Se remémorer les mécanismes de production des crises du capitalisme ... Sans crises, pas de capitalisme car il n'arrive plus ni à se réguler ni même à fonctionner et en conséquence , le capitalisme ne pourra jamais garantir la stabilité économique ... Et aujourd'hui il ne peut même plus nous garantir un réformisme !
2°)-Brigitte Bouzonnie : Tu expliques que la SOCIAL-DEMOCRATIE n'est pas possible, vu le traitement réservé par l'empire US au Vénézuéla de Chavez et de Maduro. C'est un raisonnement un peu mécaniste. Maduro fait l'objet d'une campagne de presse planétaire contre lui. Mais, dis-toi bien que si le régime était COMMUNISTE, cela se passerait exactement de la même façon...!
Je te donnerai un exemple entre mille : en 1921, donc quelques années après la Révolution russe, la ville de Périgueux fut dirigée par un maire communiste. Tout ce que je dis est extrait du livre : "Périgueux, ville rouge" de Jean-Pierre Siméon. Le nouveau maire fit des réalisations très sociales. Ses adversaires , qui n'admettaient pas leur défaite, déclenchèrent une violente campagne de presse régionale. Le motif ? Que c'était un enseignant et qu'il ne devait donc pas être maire (!). Son titre de maire fut cassé par le Conseil d'Etat, et il perdit la mairie...!
Pour les gens, l'imaginaire est le même, qu'il s'agisse d'une social démocratie ou d'une expérience communiste. Ainsi pendant dix ans, j'ai milité pour un projet autogestionnaire au PSU, qui préconisait “le pouvoir à la base”. Et des “nationalisations sous contrôle ouvrier”. C’est exactement ce que propose le programme politique en 50 propositions du Rassemblement Pouvoir au Peuple, mais dans le cadre d’une logique communiste, comme le préconise Alain Badiou.
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