En France, le coup d'état déterminé des cabinets conseil !
Article rédigé par Brigitte Bouzonnie
Depuis vingt ans, les consultants, style MCKINSEY, ont effectué un coup d’état déterminé sur la Fonction publique française. Ce n’est pas moi qui le dit, mais Matthieu Aron et Caroline Michel-Aguirre, journalistes à l’Obs, dans leur ouvrage intitulé : “Les infiltrés”. Comment les cabinet conseil ont pris le contrôle de l’Etat”, édition Allary Editions, 2022. Ouvrage intéressant mais superficiel dans ses analyses..
Que nous dit ce livre ? Les consultants se sont installés au coeur de l’Etat. Gestion de la pandémie de Covid et de l’hôpital par le cabinet conseil McKinsey. Nouvelle armée française privée (si, si !). Programme de Macron rédigé en 2016 par le cabinet conseil McKinsey. Puis par Syntec en 2022 : ce dernier demandant de diminuer de moitié les allocations chômage, alléger de 15 milliards d’impôts la fiscalité des entreprises. Passer au plus vite à la retraite à 65 ans. Tout le programme de Macron est scandaleusement là, dans ces propositions de consulting américain. Demandant aux français de se serrer la ceinture, alors que les cabinets ont été rémunérés plus d’un milliard d’euros. Décidant seuls de l’avenir de la France pendant cinq ans, alors que ces cabinets n’en ont aucune légitimité !
Les propositions de Macron aux campagnes présidentielles ne sont pas un coup isolé : en 2017, suite à une fuite du projet de loi cassant le code du travail, repris dans un tract de la CGT, Muriel Pénicaud, alors Ministre du Travail décide de confier la rédaction de ces textes éminemment politiques à un cabinet de consulting. Ce qui fut fait. Les fonctionnaires du Ministère du Travail furent privés de leurs attributions les plus nobles : rédiger des textes normatifs. Personne ne s’indigna de la chose !
Même la Cour des Comptes est concernée. La Justice menottée avec un droit au logement devenu un marché juteux. La “déradicalisation” devenue formidable business pour les cabinets conseils. Surveillance des réseaux sociaux par le Service d’information général (SIG) de Matignon et ses dépenses énormes en consulting. Bercy et la toute puissance de Roland Berger avec des “consultants” juges et partie.
Hier 27 mars sur France Inter, Amélie de Montchalin a eu le toupet incroyable d’affirmer que “les cabinets conseil étaient indolores. Que malgré leur présence, la décision publique n’avait pas été externalisée. Le ou la Ministre prenant toujours in fine ses décisions”(sic). Ce qu’elle oublie de dire volontairement, c’est que les administrations publiques ont été écartées de leur rôle initial et légitime. Réduites à faire des bordereaux. Volontairement, structurellement sous employées. Et que le travail remis par les cabinets conseil est d’une grande médiocrité, comme disent les auteurs du livre “Les infiltrés”, qu’on en peut pas taxer de “rouges” !
Voilà pourquoi sa décision de diminuer de 15% à compter de janvier 2022 les dépenses de Conseil proposée par Montchalin est dérisoire, au vu de l’ampleur du coup d’état accompli par ces derniers dans tous les ministères.
Dans un tweet du 28mars, l’ex bâtonnier Régis de Castelnau écrit : “le patron de la république bananière s’agace. Pour le #McKinseyMacronGate, j’ai noté pas moins de 5 infractions pénales probables. Fraude fiscale, Concussion, Délit de favoritisme, faux témoignages et bien sûr Corruption”(sic).
Coucou le PNF.
Et Pierrick Tillet de renchérir : "Ce que révèle le McKinseyGate, c’est la mainmise totale de la mafia financière internationale sur la destinée du pays, avec la complicité sans scrupule d’un personnel politique corrompu. Le véritable scandale du McKinseyGate n’est pas d’ordre fiscal ou financier, mais politique. Il consacre la privatisation complète de notre démocratie."(sic) !
PS : D Majon : Ancienne de La Poste privatisée, puis de la Banque Postale, ils ont BIEN contribué à organiser la privatisation de branches, puis l'externalisation de services. On disait que la décision finale revenait effectivement à l'entreprise, mais la communication bien orientée (et peut-être quelques avantages) faisait toujours pencher la balance vers la préconisation du cabinet conseil, comme par hasard 20 ans oui au moins !
Ancienne de La Poste privatisée, puis de la Banque Postale, ils ont BIEN contribué à organiser la privatisation de branches, puis l'externalisation de services On disait que la décision finale revenait effectivement à l'entreprise mais la communication bien orientée (et peut-être quelques avantages) faisait toujours pencher la balance vers la préconisation du cabinet conseil, comme par hasard 20 ans oui au moins!