ELECTIONS EUROPEENNES : LE JEU DE DUPES DE MANON AUBRY !
Article rédigé par Brigitte Bouzonnie en mai 2019, mis à jour le 30 mai 2023
C'est du solide, du cousu main. De l’éternel dans le registre du médiocre, du jeu de dupe grossier, made in professionnels de la politique, que cette intervention de manon aubry, hier sur BFMTV. Elle nous a joués une saynète inoffensive, montrant combien elle était favorable au sinistre capitalisme mondialisé occidental, son palmier, sa plage. Sa démondialisation sauvage. Son cortège de chômeurs et de pauvres de masse promis à l’abattoir des plus faibles.
Notamment, avec son sourire niaiseux de starlette superficielle, amoureuse de sa propre image, elle s'est prononcée avec désinvolture pour "une urgence sociale et écologiste"(sic) : des mots hors sol, hors histoire. Tellement généralistes et flous, que chacun peut y voir midi à sa porte. Y compris les patrons qui n’ont pas du tout tremblé devant son discours. L'urgence sociale, ça peut être une vague petite prime, comme celle concédée par Macron aux Gilets Jaunes. Ça peut être aussi le "plein emploi", “zéro chômeur, zéro pauvre” : mais alors, pourquoi ne pas avoir utilisé ces mots beaucoup plus précis, et qui surtout, parle à l'âme de chacun?
Bref, c'était tout sauf de la Politique avec un grand P. Je veux dire par là que ce n'était que de la société du spectacle autonomisée du réel, celle dont parle Guy Debord. Un "amusement" au sens pascalien du terme, faisant un triste bras d'honneur aux femmes et aux hommes, qui souffrent dans la France 2019, par manque d'emploi et/ou de revenu décent.
1)-Pas un mot sur la Bourgeoisie compradore. Pas un mot sur les maîtres de l'argent, le moloch financier qui nous gouverne derrière la marionnette Macron : Rothschild, Dassaut fils, Drahi, Lagardère, Niel, Arnault, Pinaut, vendant notre beau pays à la criée, chaque lot : 2 euros 50 : aéroport de Toulouse, vignoble bordelais...Une Bourgeoisie à gages, comme il existe des tueurs à gages. Oeuvrant de façon forcenée, manipulée qui plus est, par Bruxelles et Washington, afin de décaniller notre histoire vieille de plus de mille ans, depuis Hugues Capet, et notre souveraineté française. Comme je lisais hier sur Réseau International, après 1945, selon le russe Patrouchev, durant la Guerre froide, les États-Unis étaient prêts à transformer l’Europe en un désert radioactif face au moindre danger en provenance de la Russie. Aujourd’hui et avec cynisme, l’Etat profond américain saccage notre pays sur le plan économique, histoire d'avoir toujours plus de grandiose, toujours plus de cash flow, toujours plus de part de marché internationale.
Pas un mot pour dire : il n'y a pas besoin d'être marxiste, pour comprendre que la Bourgeoisie s'est emparée du pouvoir politique avec Macron, et qu'elle gère le pays en coupes réglées, comme il n'a pas été possible de le faire depuis les années sombres de Pétain. En particulier, les grands employeurs pillent le budget de l'Etat : 157 milliards sont donnés chaque année en aides aux entreprises. 498 milliards d’euros ont été siphonnés sur le budget de la sécurité sociale entre 1992 et 2018 en exonération de cotisations de charges patronales. L'ex-Etat social (allocations sociales pour les plus démunis) a été rongé jusqu'à l'os : les crédits sociaux, les enveloppes de contrats aidés ont été confisqués aux plus pauvres, aux plus démunis. Et sont devenus des "exonérations de charges sociales à l'embauche", c'est à dire des centaines de milliards versés dans les caisses du patronat, uniquement pour les enrichir, sans créer un seul emploi supplémentaire.
2)- Pas un mot sur la férocité de la Bourgeoisie à vouloir tout nettoyer, écraser socialement le Peuple français. Ce qu'elle fait méthodiquement depuis la fin des années 70, où elle a entrepris les grandes manoeuvres pour restaurer un taux de profit en chute libre. Résultat : mondialisation des échanges, casse du statut du salarié fordiste, courbe du chômage qu'elle a laissé filer sciemment, en toute connaissance de cause : 1 million de chômeurs sous Giscard ; 6,5 millions aujourd'hui selon la DARES, minorant encore la réalité des chiffres.
3)-Pas un mot sur la détestation de l'Europe par les français, comme avait pu le constater Jean Lassalle au cours de son périple à pied dans toute la France, s'exclamant à la fin de son voyage : "qu'est ce que les français détestent l'Europe ! " Ceci expliquant cela : la profonde haine de l'Europe par un Peuple français asservi à l'oligarchie américaine. Devenu une masse juste bonne à obéir et à se taire.
4)-Pas un mot en faveur des courageux Gilets Jaunes, qui ont créé un nouvel espoir populaire dans le pays : avec la mobilisation à perte de vue le 1er mai dernier de près de 500 000 manifestants dans tout le pays. Les Gilets Jaunes ont réussi à faire ce que tout le monde croyait impossible : faire reculer un gouvernement libéral. Les 17 milliards concédés par Macron aux GJ sont beaucoup plus que des "miettes". Le mouvement social actuel a réussi à créer une nouvelle vérité politique, avec de nouvelles valeurs : mais cela bien sûr, la petite-bourgeoise Aubry n'en a pas parlé, "Macron compatibilité" oblige !
Au total, trois heures à parler de tout, sauf de la triste humanité à problèmes : fins de mois difficiles pour 80% des français. Manque d'emploi pour les 180 000 jeunes qui débarquent chaque année sur le marché du travail. Aubry, contente d'elle, a dévoyé son rôle de tête de liste de la France Insoumise anti-système première manière, au profit d'un brouet écolo bobo inoffensif, qui, comme aurait dit Jean Gabin, ne déplace pas un chemin de fer.
In fine, je préfère encore être influencée par Alain Badiou, plutôt que la triste marionnette, ventriloque de l'air du temps capitaliste mondialisé vaguement écolo, comme manon aubry, uniquement préoccupée de tromper et de désorienter les électeurs de gauche jusqu’au trognon.
J'entre pleinement dans votre constat/critique de cette bourgeoisie qui finalement n'a pas changé depuis 1789