Despentes : "les hommes voient les jeunes femmes comme une opportunité de s'amuser" (sic). Non Virginie, ce n'est pas une invention de Me Too, cela remonte aux années quatre-vingts !
Article rédigé par Brigitte Bouzonnie et Jean-Pierre Combe le 16 août 2022
1°)- Brigitte Bouzonnie : Non, Virginie, ce n'est pas le mouvement Me Too, qui a fait découvrir aux femmes, que "les hommes voient les jeunes femmes comme une opportunité de s'amuser" (sic) ! Ce phénomène remonte au moins aux années 80, où chaque jeune femme était tenue de "coucher" , sauf à être "archéo". "Socialisée à droite" (sic). "Pour qui te prends-tu de ne pas vouloir coucher comme les autres femmes ?" (sic), comme j'ai pu me le faire entendre. Comme écrivait une jeune auteur de roman policier britannique : "à 25 ans, on (homme, femme) est prêt à coucher avec un cadavre chaud, tellement l'obligation de " coucher" est forte"(sic).
Me Too n’ invente du tout. Virginie, tu nous prends pour des billes. Ton interview dans Télérama est nul, rempli de lieux communs, mensonges historiques carabinés. Ta fascination supposée pour Me Too, histoire de te refaire la cerise avec un truc à la mode, et qui sera démodé demain, éclate comme le nez au milieu du visage.
On est bien d'accord : tu n'as aucun talent. Au passage, j'ai lu ton livre ; "Baise-moi", titre visiblement trouvé par ton éditeur. J'en rigole encore de ton truc à la guimauve, d’une vacuité à n’y pas croire, qui n'a absolument rien à voir avec ce titre torride. Nul doute que, dans les années 60, ton livre passé à la télévision noire et blanche n'aurait pas eu le luxe du rectangle blanc, tant la fadeur y domine. Alors, pour survivre littérairement seulement, tu profères, relaies sans vergogne les mensonges de ces dindes manipulées à deux neurones, que sont les gourdes de Me Too. Mensonges infirmés de bout en bout par la réalité des moeurs, au cours de ces 50 dernières années. Et, comme disait Lénine: "Les faits sont têtus" !
2°)- Jean-Pierre Combe : C'est curieux comme les "bonnes gens" à la plume facile (et parfois vénale) s'imaginent réinventer le monde. Les rois de France et avec eux des aristocrates plus ou moins nobles de leur cour, mais aussi les bourgeois ennoblis et les riches bourgeois non-nobles, et après eux toute la classe qui domine la France depuis la Révolution n'ont jamais vu les femmes jeunes et aussi moins jeunes autrement que comme une opportunité de s'amuser. De ce point de vue, il n'y a rien de bien nouveau sous le soleil. La société où les membres des deux sexes auront des droits égaux sur la vie, des droits égaux sur le plaisir de vivre, des droits égaux sur le plaisir sexuel est encore pour après-demain!
3°)- Interview de Virginie Drespentes dans TELERAMA.FR
Virginie Despentes : “Mon truc à moi, mon atout à l’écrit, c’est la réponse violente : je viens casser la table”
Nathalie Crom
Publié le 16/08/22
Les féminismes, l’addiction, le vieillissement… Dans son nouveau roman, “Cher connard”, événement attendu de la rentrée littéraire, la romancière creuse les sujets qui la portent. Avec acuité et empathie.
Une trentaine d’années (déjà !) après Baise-moi (1994), et cinq ans après avoir clos la trilogie triomphale Vernon Subutex (2015-2017), Virginie Despentes signe, avec Cher connard, le roman événement de la rentrée littéraire 2022. Une fiction épistolaire profondément méditative dans laquelle elle met en scène le dialogue par écrit de deux personnages : Rebecca, une flamboyante comédienne d’une cinquantaine d’années, et son cadet Oscar, un écrivain jadis prometteur, aujourd’hui en panne d’inspiration. Dans leurs échanges vient s’immiscer la voix de Zoé, une jeune femme naguère harcelée par Oscar, désormais militante féministe hyper active sur Internet et les réseaux sociaux.
« Il ne se passe vraiment pas grand-chose dans ce roman », sourit Virginie Despentes ce jour d’été où on la rencontre pour parler de ce très beau livre. Mais il s’y dit énormément sur notre monde contemporain, ses violences, ses injustices et, face à elles, le désarroi de l’individu. Toutes choses que l’autrice de King Kong Théorie, 53 ans, met au jour et creuse avec acuité, colère, pénétration et empathie.
Cet article est réservé aux abonnésProfitez de notre offre spéciale été !