Décès de Claude Karnoouh : un des derniers des vrais intellectuels de la french theory !
Article rédigé le 19 septembre 2021 par Brigitte Bouzonnie
C'est avec beaucoup de peine et de consternation, que j'apprends le décès de notre ami et maître universitaire marxiste : Claude Karnooh. Un homme bon dans ce monde de brutes, pas seulement pour ses merveilleux chats, dont je contemplais chaque photo avec délice. Claude a disparu le 2 septembre dernier.
Lui qui me conseillait les meilleurs livres de philosophie, notamment ceux de Diego Fusaro, jeune marxiste de 35 ans cognant dur contre la férocité du capitalisme européen. Cognant aussi contre son caractère sournois, capitalisme qui tue socialement les Peuples de l'Union, pareil à Napoléon pulvérisant l'armée étrangère à coups d'obus détruisant tout sur son passage.
Claude était un vrai intellectuel, fidèle à ses convictions communistes de toujours. Il est resté 10 ans au Parti Communiste, et continuait de publier des articles de philosophie dans la Revue communiste "La Pensée".
Il me disait : "les intellectuels aujourd'hui ne sont pas fiables"(sic). Rien de plus juste. Après un petit tour de piste, où nos faux révolutionnaires étrillaient d'importance Sarkosy ou Hollande, on les a vus, ces Messieurs-Dames, portant en sautoir leur doctorat en sciences humaines, comme seul sésame de la Pensée critique, tout à coup muets comme des carpes devant le sieur Macron : un petit agent de la CIA, arrivé à l'Elysée par fraudes graves, en siphonnant toutes les listes de ses adversaires, y compris celles du NPA et de l'UPR !
Claude était tout l'opposé de ces imposteurs : c'est bien pour cela que sa disparition est si terrible, dans les rangs hélas clairsemés des intellectuels restés critiques à l'idéologie dominante tentaculaire. Tenant bon dans ce combat terriblement inégalitaire. Gardant le front haut face au grand cycle libéral apparu au cours des années 80. Ses tristes bras armés politiques : Mitterrand, beuh ! Jospin,beuh ! Sarkosy Hollande et Macron, au seul service du camp mondialiste et du Nouvel Ordre Mondial. "Présidents" en guerre ouverte contre les Peuples de la Planète, du peuple français en particulier. Ses idéologues renégats comme Hollande, ou faisant semblant d’animer une “vraie” gauche comme le cupide et corrompu Mélenchon.
Claude était exigeant. Lorsque je lui disais que j'étais restée dix ans au Parti de Gauche (PG), puis à la France Insoumise (FI), il me répondait aussi sec : "la FI, ce n'est pas sérieux"(sic). Et il avait raison. Si on met de côté le volet programmatique du PG/FDG rédigé par Jacques Généreux ; "L'Humain abord" puis : "l'avenir en commun", les militants anonymes du PG popularisant notre programme sur Facebook :
inversement, la trahison du très rocardien Mélenchon et de son entourage étaient écrites dès le premier jour. Dès le 27 novembre 2008 à Asnières, jour de la création du PG. Dès ce jour là, le vrai et seul but du PG puis de la FI fut pour ses responsables de se tailler des baronnies électorales. J’étais là dans la salle au quatrième rang. Il y avait une sorte de caisse sur la tribune, avec des “VIP”. Ils n’intervenaient pas avec les orateurs, mais ils étaient filmés. La première à partir de la gauche était Garrido, qui se tortillait d’aise, n’en pouvant plus de bonheur d’être dans la lumière du champ de la caméra. J’ai tout de suite compris son niveau politique !
Vivre sur un grand pied, coucou Corbière, coucou Garrido, sur la manne de l'argent public des rémunérations de députés. Sans oublier les 22 millions d'euros donnés à la FI au titre du dispositif de financement de la vie politique ! Vivre avec 8000 euros par mois du salaire de chroniqueuse d'Hanouna comme Garrido, dont son manuel sur la VIème République a été rédigé par le “nègre” Généreux.
"La FI, c'est pas sérieux" de Claude, est une phrase à laquelle je pense souvent dans ma tête. Quand il me la sortait, je lui parlais de mes 10 ans passés au PSU, histoire de lui faire comprendre que je n'avais pas seulement milité avec des charlots arrivistes. Mais aussi avec des militants pour qui "changer le monde" était la seule et digne raison de vivre et de se lever tous les matins. Claude aimait bien le PSU, qu'il trouvait sympa et sincère : comme le PCF...! Claude était le dernier des vrais intellectuels de la french theory, avec bien sûr Alain Badiou, que je salue au passage.
Avec le départ prématuré de Claude, le camp de la gauche critique perd une intelligence lucide et pugnace hors pair, que nous ne retrouverons jamais...
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